Diabète et insuline - Le Moniteur des Pharmacies n° 2928 du 07/04/2012 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2928 du 07/04/2012
 
SAMEDI 24 MARS (14 H 30-15 H 45)
GENEVIÈVE CHAMBA, PROFESSEUR DE PHARMACOLOGIE, MEMBRE DU COMITÉ SCIENTIFIQUE DU MONITEUR DES PHARMACIES, AUTEUR DU « CAHIER IATROGÉNIE » LES ANTIDIABÉTIQUES, 13 CAS PRATIQUES ET DU MODULE D’E-FORMATION DU MONITEUR « LE DIABÈTE DE TYPE 1 »

Formation

PHARMAGORA 2012

Auteur(s) : Géraldine Galan

L’insuline est une hormone antihyperglycémiante, anabolisante et antilipolytique. En dehors des patients diabétiques de type 1, elle est de plus en plus fréquemment administrée aux diabétiques de type 2 chez qui l’efficacité d’une bithérapie ou d’une trithérapie non insulinique est insuffisante. L’attitude à adopter en cas d’hypoglycémie ou d’hyperglycémie chez un patient insulinotraité est primordiale.

LE CAS : Madame N., affolée, téléphone. Son mari, qui est bien connu de l’officine, vient de faire un malaise. Il est étendu et répond difficilement à ses questions. Monsieur N. est traité par metformine, Amarel (glimépiride) et Lantus (insuline glargine) le soir. Madame N. doit-elle lui injecter du glucagon ?

Non ! Le glucagon est contre-indiqué chez le patient diabétique de type 2 sous sulfamide hypoglycémiant. Le glucagon a pour effet d’augmenter la glycémie, or le pancréas fonctionne partiellement chez ce diabétique de type 2. L’élévation de la glycémie peut déclencher une sécrétion pancréatique d’insuline stimulée par le sulfamide qui entretient voire aggrave l’hypoglycémie. Les sulfamides ayant une longue durée d’action, ces patients nécessitent le plus souvent une perfusion de glucose et une surveillance médicale pendant 48 heures.

LE CAS : Amélie, 20 ans, diabétique depuis 2 ans, se présente à la pharmacie. Elle souhaite acheter Nurofen pour un mal de gorge et une légère fièvre. Sa glycémie était à 2,8 g/l ce matin et elle ne sait pas quelle attitude adopter avec son insuline.

Que lui conseiller ?

L’hyperglycémie d’Amélie est probablement due à une insulinorésistance transitoire provoquée par sa fièvre. Le premier réflexe à avoir en cas d’hyperglycémie supérieure à 2,7 g/l avec carence en insuline est de mesurer le taux de cétones dans les urines (bandelettes urinaires Keto-Diastix ou Keto-Diabur-Test) ou le sang (lecteur Medisense Optium Xceed). L’insuline étant antilipolytique, sa carence entraîne une lipolyse qui produit des corps cétoniques. Par ailleurs, l’hyperglycémie entraîne une glycosurie qui provoque une diurèse osmotique responsable d’une déshydratation. Ainsi, la cétose peut s’installer rapidement et dégénérer en coma puis en décès.

Le test urinaire d’Amélie indique une croix d’acétone. Quelle attitude doit-elle adopter ?

Lorsque le test de cétonurie indique une à deux croix, le patient doit appliquer le protocole de correction de cétose indiqué par son médecin : boire de l’eau salée (Vichy) pour limiter la déshydratation, injecter de l’insuline rapide par petites quantités toutes les 3 heures, s’alimenter avec des glucides facilement digestibles (jus de fruits, compote de pommes, confiture, crème glacée). Chez un patient ayant trois croix ou plus de cétonurie avec des vomissements, une hospitalisation de plusieurs jours s’impose.

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