DU BON USAGE DU MÉDICAMENT - Le Moniteur des Pharmacies n° 2922 du 03/03/2012 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2922 du 03/03/2012
 

Actualité

Auteur(s) : Magali Clausener

Du 2 au 24 m ars, le ministère de la Santé lance une grande campagne d’ information TV et presse sur le bon usage du médicament. Une première en France qui vise à modifier le comporte ment des patients et à valoriser le rôle du mé decin et du pharmacien.

Du vendredi 2 mars et jusqu’au samedi 24 mars, elle va envahir vos écrans de télévision et la presse nationale. Elle ? Une énorme gélule rouge et blanc. Ce symbole du médicament est en effet la nouvelle star de la première campagne nationale sur le bon usage du médicament. Avec un slogan (« Le médicament n’est pas un produit comme les autres ») et un message (« Les médicaments, ne les prenez pas n’importe comment ») on ne peut plus clairs. « Cette campagne d’information et de sensibilisation est très importante. Elle est indispensable. Est-ce qu’elle fait suite à l’affaire du Mediator ? Oui et non. Elle est aussi indépendante de la loi “Mediator”. Nous voyons bien qu’il y a un certain nombre de Français qui se posent des questions sur le médicament », a expliqué Xavier Bertrand, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé, lors de la présentation de la campagne. Le ministre a également rappelé que « la France est le premier consommateur européen de médicaments, et ce sur l’ensemble des classes thérapeutiques ».

La consommation française en unités standardisées est de 40 % supérieure à celle de nos voisins allemands, espagnols, anglais, italiens, suisses, hollandais et danois. Pour autant, le ministre a bien insisté : c’est une démarche qualitative et non une approche centrée sur la quantité. « Il ne s’agit pas de réduire systématiquement la quantité de médicaments prise par les Français », a-t-il lancé, avant d’ajouter que l’on « consomme trop de médicaments, qu’il y a trop de médicaments et que pour beaucoup d’entre eux, on les paye trop cher »… La campagne est donc axée sur le bon usage du médicament. Le div de l’annonce explique ainsi que « le médicament contient des substances actives qui ont des effets sur votre organisme. Il est là pour soigner mais, s’il est mal utilisé, il peut être dangereux ! Suivez la prescription de votre médecin et les conseils de votre pharmacien ».

« Redonner aux Français confiance dans leur système de santé »

La campagne répond à plusieurs objectifs : pallier le défaut d’informations sur la nature du médicament, lutter contre la banalisation de son usage, expliquer que le mésusage ou la surconsommation peut nuire à la santé. « Le comportement des Français peut changer. Cela s’est fait avec les antibiotiques, même s’il y a encore du travail », a remarqué Dominique Maraninchi, directeur général de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. Le dispositif de communication vise enfin à réaffirmer le rôle des professionnels de santé et, au-delà, à « redonner aux Français confiance dans notre système de santé », a précisé Xavier Bertrand.

Jean-Yves Grall, directeur général de la Santé, présent aussi pour lancer la campagne, a ainsi souligné le rôle du médecin et du pharmacien : « Il faut une bonne prescription du médecin traitant en durée et en posologie, et une bonne délivrance avec un conseil du pharmacien, une bonne connaissance du malade et une bonne observance du traitement. Le dialogue entre médecin, pharmacien et patient est important ». Dominique Maraninchi a tenu un discours semblable sur « le bon diagnostic, la juste prescription à une personne pour une durée adaptée et un échange à trois partenaires ». Et de souligner : « Le rôle du pharmacien est fondamental par la sécurité de la délivrance et l’offre de dialogue au patient après la prescription médicale ou en libre accès ».

De fait, la campagne comprend non seulement le témoignage de Mireille Saleil, titulaire à Verges dans le Gard (lire ci-contre), mais également l’envoi de 125 000 affichettes aux médecins et pharmaciens à apposer dans leur cabinet ou officine.

REPÈRES

Un spot TV de 30 secondes sur 22 chaînes : TF1, France 2, France 3, Canal Plus, M6, NRJ12, Téva, RTL9, NT1, RFO, ATV, Antenne Réunion.

Des annonces presse pleine page dans Femme actuelle, Version Femina, Le Pèlerin, Le Nouvel Observateur, Paris Match, TV Magazine, France Dimanche, France Antilles, JIR et Le Quotidien (La Réunion), Mayotte Hebdo.

Une campagne de bannières Internet sur les sites gouvernementaux.

125 000 affichettes adressées aux médecins libéraux généralistes et spécialistes ainsi qu’aux officines (dossier accessible sur www.sante.gouv.fr, rubrique Médicament).

17 témoignages sonores (experts, professionnels de santé, patients) diffusés dans 850 radios.

Environ 2,2 millions d’euros dépensés pour la campagne.

L’Afssaps préoccupée par les messages négatifs sur les génériques

Interrogé par Le Moniteur des pharmacies sur la polémique suscitée par le rapport critique de l’Académie de médecine sur les génériques (voir Le Moniteur n° 2920), Dominique Maraninchi, directeur général de l’Afssaps, a affirmé que la position de l’agence était « ancienne, permanente » mais « pas assez audible », et que « les génériques sont aussi des médicaments ». Il a même ajouté que « certains génériques étaient meilleurs que le princeps ». Il s’est dit « inquiet et préoccupé par ces messages qui remettent en cause les génériques ». « Le constat, c’est qu’on n’utilise pas assez les génériques en France », a souligné Dominique Maraninchi. Et de citer l’exemple du clopidogrel et des statines. Le directeur général de l’Afssaps a déclaré que « les rapports lors de l’enregistrement, les contrôles, les inspections, garantissent la sécurité de ces produits ». Et de dénoncer « les attaques sur les génériques pour préserver les princeps » : « Il y a des freins économiques à ne pas intégrer les génériques. »

Une pharmacienne à l’honneur

Parmi une liste d’officinaux transmis par l’Ordre à l’agence DDB qui a créé la campagne, Mireille Saleil, installée à Verges, une commune du Gard de 4 600 habitants, a été la première a dire « oui ». Et elle a donc été choisie. Mireille Saleil a enregistré un témoignage de 1 minute et 21 secondes. Extrait : « Le médicament n’est pas un produit banal, il contient des substances actives. Même pour des médicaments sans ordonnance, il va falloir être certain que le médicament est adapté à la personne qui le demande. On va demander à qui ce médicament est destiné, quel est l’âge de la personne, quel est le sexe de la personne, être sûr que cette dame ne soit pas enceinte. Le médicament va avoir des interactions avec d’autres médicaments. Par exemple, quand on a un rhume, on va prendre des gouttes pour le nez qui contiennent des vasoconstricteurs, si on prend un comprimé qui contient aussi un vasoconstricteur, il y aura un surdosage. C’est une association qu’il vaudra mieux éviter. Une campagne d’information sur le bon usage du médicament est importante car certains prennent très facilement des médicaments alors que d’autres en ont peur. Donc, il faut replacer le médicament à sa juste place. On ne pourrait plus se passer aujourd’hui de médicaments et cela serait complètement absurde, nous en avons besoin. »

Pourrez-vous respecter la minute de silence en mémoire de votre consœur de Guyane le samedi 20 avril ?


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