Retrouvez tous vos contenus sur mobile avec l'application du Moniteur des pharmacies.
Téléchargez gratuitement l'application !
Professionnels de santé, accédez à plus de contenu, réagissez aux actus et bénéficiez de tous les avantages en vous connectant à votre espace personnel.
Si vous n'avez pas de compte,
vous pouvez en créer un gratuitement !
Comptoir
FICHE FORMATION
Auteur(s) : Denis Richard
Contre-indication ou effet indésirable de certains médicaments, les porphyries, quand elles sont hépatiques, se traduisent par des crises aiguës (douleurs abdominales parfois compliquées d’atteinte neurologique) relevant de l’urgence médicale.
• Les porphyries sont des maladies génétiques liées à un déficit d’une des enzymes participant à la biosynthèse de l’hème, c’est-à-dire de la partie non protéique de l’hémoglobine et d’autres hémoprotéines comme les cytochromes P450.
• La maladie résulte de la toxicité des précurseurs ALA (acide delta-aminolévulinique) et PBG (porphobilinogène) et/ou des porphyrines qui s’accumulent en amont du déficit enzymatique.
• Selon le tissu dans lequel prédomine le trouble métabolique, on distingue les porphyries hépatiques et les porphyries érythropoïétiques, toutes étant des maladies rares.
• Les porphyries hépatiques regroupent 5 porphyries :
– les porphyries hépatiques aiguës (au nombre de 4, crise aiguë +/– signes cutanés),
– la porphyrie cutanée (absence de crise aiguë).
• Les porphyries hépatiques, susceptibles d’être déclenchées par des médicaments, concernent plus particulièrement le pharmacien d’officine.
• La porphyrie hépatique aiguë se traduit par de violentes douleurs abdominales souvent associées à des douleurs lombaires, de la constipation, des nausées et vomissements, des sueurs profuses, des troubles tensionnels, de la tachycardie et des troubles psychiatriques (dépression, anxiété, irritabilité, hallucinations, etc.).
• Des complications neurologiques graves (faiblesse musculaire, paralysie, convulsions…) et parfois fatales (paralysie respiratoire) peuvent survenir par l’utilisation de médicaments inadaptés (voir infographie) en absence de diagnostic.
• Ces crises affectent le plus souvent des femmes jeunes (80 % des cas) car le cycle menstruel est un facteur déclenchant.
• Le diagnostic est porté par le dosage des précurseurs de l’hème dans l’urine prélevée pendant une crise. Il est très évocateur au vu de la couleur « porto » de l’urine exposée à la lumière.
• La survenue d’une crise aiguë de porphyrie nécessite la combinaison de deux conditions :
– le déficit de l’activité de l’une des enzymes impliquées dans la synthèse de l’hème ;
– un besoin accru en hème au niveau du foie avec pour conséquence l’emballement de la première enzyme de la voie de biosynthèse de l’hème (ALA-synthase 1).
Ces deux conditions réunies expliquent l’accumulation en amont des précurseurs des porphyrines (ALA et PBG).
• Les principaux facteurs déclenchants sont les régimes amaigrissants, les infections, le stress, les chocs affectifs, les règles chez la femme, l’alcool et les médicaments.
• La crise peut être déclenchée par la prise de nombreux médicaments, notamment ceux nécessitant pour leur métabolisme une induction hépatique de cytochromes P450 (barbituriques, sulfamides, œstroprogestatifs…).
• Connaître et éviter les facteurs précipitants.
• Réaliser le dépistage familial des porteurs asymptomatiques de l’anomalie génétique.
• Consulter un spécialiste au moins une fois par an.
• Après une première crise, porter la carte de soins et d’urgences et la présenter à l’occasion de tout acte médical.
• Informer l’entourage familial et professionnel des signes d’alerte de la maladie.
• Les crises de porphyries hépatiques aiguës sont des affections rares : 30 nouveaux cas/an sont signalés en France. 40 à 50 000 personnes sont porteuses de l’anomalie génétique, dont 5 à 10 % déclareront ou ont déclaré la maladie.
• Le pharmacien peut se référer aux sites spécialisés (www.drugs-porphyria.org), mais surtout au Centre français des porphyries (hôpital Louis-Mourier à Colombes, tél. : 01 47 60 63 34), dont le site constitue une ressource documentaire de grande qualité : www.porphyrie.net.
Sources : Puy H., Gouya L., Deybach JC. (2010), Porphyrias, Lancet 375, pp. 924-937 ; Siegesmund M., Van Tuyll van Serooskerken A.M., Poblete-Gutiérrez P., Frank J. (2010), The acute hepatic porphyrias : current status and future challenges, Best Pract. Res. Clin. Gastroentero., pp. 593-605 ; Thunell S. et al.(2007), Guide to drug porphyrogenicity prediction and drug prescription in the acute porphyries, Br. J. Pharmacol., 64 : 5, pp. 668-679.
Pourrez-vous respecter la minute de silence en mémoire de votre consœur de Guyane le samedi 20 avril ?
1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.
Vous avez des questions ?
Des experts vous répondent !