Le bêtacarotène - Le Moniteur des Pharmacies n° 2920 du 18/02/2012 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2920 du 18/02/2012
 

Comptoir

FICHE INGRÉDIENT

Auteur(s) : Géraldine Galan

Qu’est-ce que c’est ?

Le bêtacarotène est un pigment végétal (caroténoïde) précurseur de vitamine A. Il s’agit de la principale provitamine A du fait de son abondance dans certains fruits et légumes et de l’efficacité de sa conversion en vitamine A. Le bêtacarotène est sensible à la lumière et à la chaleur.

Dans quels aliments le trouve-t-on ?

Parmi les aliments les plus riches en bêtacarotène, on trouve la carotte, le persil, le cerfeuil, l’abricot sec, la mâche, l’épinard, le potimarron et le chou vert.

Comment est-il absorbé par l’organisme ?

L’absorption du bêtacarotène par l’organisme n’est optimale qu’en présence de matière grasse. Par ailleurs, sa transformation en vitamine A nécessite des apports suffisants en vitamine C et en zinc.

Quelles sont ses propriétés ?

• Bien que précurseur de vitamine A, le bêtacarotène n’est pas utilisé pour palier les carences en vitamine A (très rares dans les pays développés). Celles-ci nécessitent un traitement médicamenteux.

• Le bêtacarotène a des propriétés antioxydantes. Il est utilisé au sein de compléments alimentaires dans différents buts :

– activer et prolonger le bronzage : il aurait la capacité d’activer la synthèse de mélanine, mais aucune étude scientifique à grande échelle n’a prouvé son efficacité sur la protection de la peau contre les méfaits du soleil. Il a en revanche la capacité de s’opposer aux effets phototoxiques des porphyrines et peut être utile dans certains cas de photosensibilisation et dans les protoporphyries érythropoïétiques ;

– prévenir la DMLA : une supplémentation en bêtacarotène, vitamines E et C et en zinc (doses 5 à 13 fois supérieures aux apports journaliers recommandés) a diminué le risque de DMLA de 25 % (étude sur plus de 3 600 patients) ;

– ralentir le déclin cognitif : une étude incluant plus de 4 000 hommes (> 65 ans) a conclu qu’à très long terme et à forte dose (50 mg tous les 2 jours pendant 18 ans), la supplémentation en bêtacarotène aurait un effet positif sur les performances cognitives. Cette conclusion n’a pas pu être transposée aux femmes.

• Les vertus protectrices du bêtacarotène contre certains cancers sont discutées :

– chez les fumeurs, à forte dose, il est pro-oxydant et active la conversion de molécules procancérogènes du tabac en molécules cancérogènes. L’augmentation du risque de cancer du poumon chez les fumeurs supplémentés en bêtacarotène a un niveau de preuve convaincant. En revanche, à doses nutritionnelles, la molécule aurait un effet protecteur contre certains cancers tel celui de l’œsophage ?;

– chez les non-fumeurs, certaines études montrent que la supplémentation est liée à une diminution du risque de cancers. L’INCa (Institut national du cancer) reste toutefois réservé et ne recommande pas la prise de bêtacarotène à des doses non alimentaires.

A quelles doses l’utiliser ?

• Les apports nutritionnels conseillés en bêtacarotène sont de 2,1 mg par jour.

• En France, dans les compléments alimentaires, la dose maximale autorisée est de 4,8 mg par jour.

Quels sont ses avantages ?

Il n’y a pas de risque d’hypervitaminose A du fait d’une supplémentation en bêtacarotène car la conversion en vitamine A ne s’effectue qu’en fonction des besoins de l’organisme.

Quelles sont les précautions à prendre ?

• Les fumeurs ne doivent pas être supplémentés en bêtacarotène. Par précaution, les femmes enceintes ou allaitantes non plus.

• Une consommation importante de caroténoïdes peut entraîner une caroténodermie ou hypercaroténose. Cette coloration orange de la peau est particulièrement visible au niveau des plis du nez et des lèvres, dans les espaces interdigitaux et sur la plante des pieds.

CE QU’IL FAUT RETENIR

• Le bêtacarotène est administré dans les compléments alimentaires à la dose maximale de 4,8 mg/j dans le but essentiel d’intensifier le bronzage ou en prévention de la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge).

• La capacité du bêtacarotène à prévenir l’apparition de cancers n’est pas avérée.

• Les fumeurs ne doivent pas consommer de bêtacarotène en plus des apports de l’alimentation sous peine de voir augmenter leur risque de cancer.

• Par précaution, la supplémentation est déconseillée aux femmes enceintes ou allaitantes.

Sources : INSERM ; brochure « Nutrition et prévention des cancers », INCa ; « Vitamine A et bêtacarotène », PasseportSanté ; Syndicat national des ophtalmologistes de France ; « Aliments riches en bêtacarotène », Anses ; Synadiet ; « Beta-carotene in dermatology : does it help », Ch. Beyerl, « Acta Dermatoven APA », vol. 17, 2008, n° 4.

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