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FICHE INGRÉDIENT
Auteur(s) : Chantal Ollier
• Le sureau noir (Sambucus nigra L., Caprifoliaceæ) est courant en France au bord des chemins, dans les haies, les bois clairs ou en bord de rivière. Il est aussi répandu dans toute l’Europe, certaines régions d’Asie, l’Afrique du Nord, et existe en Amérique du Nord sous le nom de Sambucus nigra ssp. canadensis.
• Arbuste de 4 à 5 m de haut (exceptionnellement 10 m), il se distingue par un tronc flexueux souvent oblique, des rameaux à moelle blanche épaisse, des feuilles caduques opposées à 5 à 7 folioles. Les fleurs (mai à juillet) sont petites, blanchâtres et odorantes, réunies en corymbes terminaux plats et larges. Les fruits (septembre) sont des baies globuleuses noires à maturité, groupées en grappes longues et étalées.
Les fleurs et les baies mûres ont un double usage :
• alimentaire : les fleurs sont préparées en beignets et utilisées comme aromatisant (vin, cidre). Les baies servent à faire des sirops, des confitures et peuvent être employées en colorant (anthocyanes E163) ;
• phytothérapique : la médecine grecque antique exploitait toutes les parties du sureau (fleurs, baies, écorce interne, feuilles). La fleur est inscrite à la Pharmacopée européenne et, de nos jours, fleurs et baies mûres sont traditionnellement utilisées :
– pour faciliter les fonctions d’élimination de l’organisme, notamment rénales, ou comme adjuvant des régimes amincissants ;
– pour soulager les premiers signes de refroidissement (frissons, fièvre).
– à forte dose, le rob de sureau (concentré de jus) est parfois utilisé comme purgatif et le jus frais pressé contre les sciatiques et les névralgies.
• Les fleurs de sureau contiennent des flavonoïdes, des acides-phénols et sont riches en potassium. Toutefois, ni leur activité diurétique (extrait aqueux), ni leur faible effet anti-inflammatoire, ni leur action antibactérienne in vitro n’ont pu être reliés à un principe actif en particulier. Les fleurs auraient également la capacité de stimuler les sécrétions sudoripares et bronchiques.
• L’activité des baies mûres est attribuée à leur richesse en anthocyanosides et en flavonoïdes : in vitro, elles sont antivirales, immunostimulantes et antioxydantes. Deux études précliniques montrent que la prise d’un extrait standardisé de baies de sureau dans les 48 h suivant les premiers signes d’un état grippal (fièvre, douleurs, maux de tête) permet de raccourcir leur durée.
• Comme diurétique :
– fleurs : infusion 10 minutes à 10 g/l, 500 ml à 1 litre/jour ;
– fruits : infusion 15 minutes à 10 g/l, 250 à 500 ml/jour (peu usitée).
• Comme sudorifique contre les refroidissements :
– fleurs : infusion 5 à 10 min, 2 à 5 g par tasse, une tasse 3 fois/j à boire aussi chaud que possible (1 semaine de traitement au maximum) ;
– fruits : sirop à 38 %, 15 ml 3 fois/j durant 3 à 5 jours.
Les fleurs et les baies de sureau mûres et cuites ne présentent pas de risque aux doses thérapeutiques.
• Le sureau est déconseillé pendant la grossesse, l’allaitement et avant l’âge de 12 ans.
• Avant maturité, les baies peuvent causer des diarrhées et vomissements.
• Fruits frais et jus peuvent exercer un effet laxatif et purgatif accompagné de douleurs digestives au-delà de 4 à 8 g/j.
• Les racines et les feuilles contiennent des alcaloïdes et des hétérosides cyanogénétiques (traces dans les fleurs, présence dans les graines des baies) responsables de nausées, vomissements et diarrhées.
• Chaque année, les centres antipoison recensent des cas d’intoxication par les baies de sureau. → Le sureau hièble est le plus souvent en cause : plante herbacée de 1 à 1,5 m de haut, à feuilles composées, il donne des baies globuleuses noires en grappes denses. Non comestibles, elles sont émétiques et purgatives à haute dose, en particulier chez l’enfant.
• Le sureau rouge (Sambucus racemosa) donne des baies rouges non comestibles bien que moins toxiques que celles de l’hièble.
Sources : Agence européenne pour l’évaluation des médicaments (HMPC), « Assessment Report », « Sambucus nigra L., flos »; « Community Herbal Monograph on Sambucus nigra L. flos », juillet 2008 ; « Sambucus nigra L (Caprifoliaceæ): sureau », K. Ghedira, P. Goetz, R. Lejeune, « Phytothérapie, de la recherche à la pratique », 2011, 9, 4, 244-8 ; « Monograph Sambucus nigra (Elderberry) », « Alternative Medicine Review », 2005, 10, 1, 51-55 ; « Les Sureaux », magazine n° 1, décembre 1998, centre antipoison de Lille, http://cap.chru-lille.fr.
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