LES PROBLÈMES CAPILLAIRES - Le Moniteur des Pharmacies n° 2906 du 19/11/2011 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2906 du 19/11/2011
 

Cahiers Formation du Moniteur

Conseil

CHEVEUX SECS

« Le chlore dessèche mes cheveux ! »

Laureline, 30 ans :

– Je vais souvent à la piscine et mes cheveux se sont abîmés. Ils sont secs et difficiles à coiffer.

– Quel shampooing utilisez-vous ?

– J’ai déjà changé mon shampooing habituel pour un shampooing pour cheveux secs, mais cela ne suffit pas. De plus, je n’ai pas le temps de laisser poser un après-shampooing.

– Alors utilisez après votre shampooing cette crème sans rinçage et, si besoin, appliquez-la quotidiennement sur cheveux secs. Si vous lavez souvent vos cheveux, alternez avec un shampooing pour usage fréquent. Réservez le shampooing pour cheveux secs à un ou deux lavages par semaine.

PARTICULARITÉS

Manque de sébum

• Des cheveux secs et un cuir chevelu sec sont dus à un manque de sébum et d’eau au niveau du film hydrolipidique. Ce dernier protège le cuir chevelu et s’étale sur le cheveu (au niveau de son émergence), participant ainsi à sa lubrification.

• Un film hydrolipidique altéré fragilise la cuticule (les écailles, au lieu d’être lubrifiées et lissées, se soulèvent) puis l’intérieur de la tige pilaire (la kératine perd de son élasticité).

Aspect

Au niveau des cheveux

• Les cheveux secs paraissent rêches, cassants. Ils sont souvent électriques et difficiles à démêler.

• La sécheresse peut être plus marquée au niveau des pointes, qui sont souvent fourchues.

Au niveau du cuir chevelu

• Le cuir chevelu est facilement irrité (sensations de tiraillements…).

• Il peut présenter des squames.

Autres conséquences

Les cheveux secs et le cuir chevelu sec supportent mal les agressions mécaniques, chimiques ou climatiques.

Origines

Les origines de la sécheresse des cheveux sont nombreuses.

Facteurs intrinsèques

• Insuffisance de lubrification physiologique (faible sécrétion de sébum ou glandes sébacées de petite taille) ou liée à un dysfonctionnement endocrinien (hypothyroïdie, insuffisance hypophysaire…).

• Diminution de la sécrétion séborrhéique avec l’âge (en particulier après la ménopause).

Facteurs extrinsèques

• Fragilisation des cheveux et du cuir chevelu par des soins inadaptés (tractions et brossages excessifs, séchage trop chaud…) ou par des agents chimiques (permanentes, décolorations, bains de mer, de piscine, shampooings trop détergents…).

• Altération par des facteurs atmosphériques (soleil, vent, pollution).

• Prise de certains médicaments (isotrétinoïne, antiandrogènes…).

LES QUESTIONS À POSER

Identifier les cheveux secs

« A quel rythme lavez-vous vos cheveux ? » : les cheveux secs ne sont généralement lavés qu’une fois par semaine voire moins.

Trouver l’origine

• « Quel type de shampooing utilisez-vous ? »

• « Quelles sont vos habitudes de coiffage ? »

• « Vos cheveux sont-ils colorés, permanentés…? »

• « Pratiquez-vous un sport nautique ? »

• « Avez-vous récemment modifié votre alimentation ? »: une baisse de la consommation de corps gras a des répercussions sur la qualité des cheveux.

• « Prenez-vous un traitement médicamenteux particulier ? »

L’OFFRE DE SOIN

Objectif

Les produits d’hygiène et de soins pour les cheveux secs sont riches en actifs surgraissants visant à restaurer le film hydrolipidique.

Shampooing

Le shampooing doit avoir une base lavante douce pour ne pas fragiliser davantage les cheveux.

Soins

• Les soins ont pour objectif de gainer les cheveux afin de réduire l’électricité statique et de faciliter le démêlage et le coiffage.

• Ils aident aussi à embellir les cheveux en leur apportant plus de souplesse et de brillance.

Principaux actifs

• Base lavante : le plus souvent, association de tensioactifs anioniques – qui sont peu coûteux mais qui ont un fort pouvoir détergent et moussant (laurylsulfate de sodium ou de triéthanolamine…) – et de tensioactifs amphotères (doux, bien tolérés mais moins moussants : alkylbétaïne…).

• Actifs relipidants : phospholipides et karité (Karité de René Furterer…), lécithine, beurre d’illipé (Nutricérat de Ducray…), beurre de mangue (Klorane au beurre de mangue…), huile de carthame (Carthame de René Furterer…), huile d’avocat, huile de macadamia (Phyto 9 de Phytosolba…), huile de jojoba (Phytojoba de Phytosolba…)…

• Restructurants et protecteurs : acides aminés, kératine (Phytokératine de Phytosolba…), vitamine B5, protéines de blé, filtres UV (Phytokératine, Carthame crème de jour hydratante sans rinçage…)…

• Agents gainant, filmogènes, démêlants : céramides et collagène (Dercos Nutriréparateur de Vichy, Phytokératine…), squalane, chitosane…

EN PRATIQUE

Le shampooing

Lavage

• Le shampooing doit être réalisé 1 à 2 fois par semaine à l’aide d’un shampooing pour cheveux secs.

• Si les cheveux doivent être lavés plus souvent, alterner avec un shampooing « usage fréquent ? » (renfermant majoritairement des tensioactifs doux).

• En principe, un seul lavage suffit à chaque shampooing sauf si les cheveux sont très sales ou si le shampoing est traitant et nécessite un temps de pose (à effectuer lors de la deuxième application).

Rinçage

• Recommander un rinçage soigneux pour éliminer toute trace de tensioactifs. Celui-ci s’effectue à l’eau tiède pour un effet émollient.

• Un vinaigre capillaire (Klorane Vinaigre de brillance à la camomille…) peut être ajouté à la dernière eau de rinçage pour lisser les cellules de la cuticule et redonner de la brillance aux cheveux.

Les soins

• Selon le cas (voir tableau ci-dessus), après le shampooing laisser poser un soin réparateur en respectant bien le temps de pose ou appliquer une crème hydratante sans rinçage.

• Si les cheveux sont très secs, recourir à un soin avant-shampoing.

• Au quotidien, une crème sans rinçage peut être appliquée sur les longueurs ou sur les pointes.

LES CONSEILS

Shampooing

• Le shampooing ne doit pas être réalisé tous les jours. Même très doux, le shampooing contribue à l’élimination du sébum.

• Ne pas abuser non plus des shampooings « secs ? » (utilisés sur cheveux secs) qui peuvent dessécher la tige pilaire.

Facteurs aggravants

• Eviter les brushings trop agressifs, trop fréquents ou trop chauds (séchage à chaleur modérée ou à distance) et les brossages agressifs.

• Espacer autant que possible les colorations, permanentes…

• Protéger les cheveux du soleil, en particulier s’ils sont déjà fragilisés (permanentés, décolorés…) en utilisant un produit spécifique doté de filtres solaires : renouveler l’application au cours de l’exposition.

• Après un bain de mer ou de piscine, rincer les cheveux à l’eau claire pour éliminer le sel ou le chlore. Le jour même, effectuer un shampooing doux.

• Conseiller ponctuellement (sous forme de cures 1 à 2 fois dans l’année) la prise de compléments alimentaires riches en vitamines du groupe B (vitamines B5, B8…), en acides aminés soufrés (cystéine, méthionine), indispensables à la synthèse de la kératine, et/ou en acides gras essentiels (graines de lin, bourrache, onagre).

CHEVEUX GRAS

« Mon shampooing n’est pas efficace ! »

Chloé, les cheveux attachés :

– Mes cheveux sont gras malgré l’utilisation d’un shampooing antiséborrhéique. Que puis-je faire d’autre ?

– De quelle manière utilisez-vous ce shampooing ?

– Je l’utilise tous les jours ou presque, mais je n’ai pas toujours le temps de respecter le temps de pose.

– Il ne faut pas utiliser un shampooing antiséborrhéique plus de 2 fois par semaine : votre cuir chevelu risque d’être agressé, d’où une production de sébum encore plus importante. En revanche, vous devez respecter le temps de pose afin que le shampooing puisse agir. Si vous souhaitez vous laver les cheveux plus souvent, utilisez un shampooing à usage fréquent. Si cela ne suffisait pas, faites un masque absorbant.

PARTICULARITÉS

Hyperséborrhée

Le cuir chevelu et les cheveux gras ont pour origine une hyperséborrhée : la glande sébacée produit une quantité trop importante de sébum qui envahit le canal folliculaire puis s’écoule vers l’extérieur, imprégnant le cuir chevelu et la tige pilaire.

Aspect

Cheveux

Les cheveux gras sont souvent à l’origine d’une gêne esthétique : ils présentent un aspect luisant, des mèches paraissent parfois collées. Les cheveux sont lourds et manquent de volume. La coiffure a du mal à tenir.

Complications

Un cuir chevelu gras peut connaître une perturbation de la flore microbienne, ce qui crée un terrain favorable à certaines complications (état pelliculaire, dermite séborrhéique voire fausse teigne et chute de cheveux).

Origines

Facteurs intrinsèques

• La sécrétion de sébum, sous la dépendance des androgènes, est plus ou moins importante selon les individus (des facteurs génétiques sont impliqués). Elle apparaît à la puberté et affecte davantage les garçons que les filles.

• En période préménopausique, les déséquilibres hormonaux peuvent être impliqués dans l’apparition de cheveux gras.

• Certaines pathologies (maladie de Parkinson, troubles endocriniens…) peuvent favoriser une hyperséborrhée.

Facteurs extrinsèques

• La pollution, le stress, des soins capillaires inadaptés ou irritants pour le cuir chevelu peuvent provoquer une hyperséborrhée réactionnelle.

• La chaleur, l’hypersudation influent la séborrhée en favorisant la liquéfaction du sébum.

• La prise de certains médicaments (progestatifs de synthèse, androgènes, neuroleptiques…) peut augmenter la production de sébum.

LES QUESTIONS À POSER

Identifier des cheveux gras

• « A quel rythme lavez-vous vos cheveux ? » : l’excès de sébum fait ressentir à la personne le besoin de laver ses cheveux tous les 2 ou 3 jours voire quotidiennement.

• « Pour quelles raisons ? » : vérifier que ces shampooings fréquents ne sont pas dus à des habitudes de coiffage mais bien à une hyperséborrhée.

Trouver l’origine

• « Quel type de shampooing utilisez-vous ? » : des shampooings trop détergents peuvent aggraver une hyperséborrhée.

• « Prenez-vous un traitement médicamenteux particulier ? »

• « Travaillez-vous à l’extérieur ? » : port d’un bonnet ou encore environnement pollué favorisent l’hyperséborrhée.

• « Vous sentez-vous surmené, stressé en ce moment ? »

• « Avez-vous récemment modifié votre alimentation ? » (plus de corps gras, de sucre…).

L’OFFRE DE SOIN

Objectifs

• Nettoyer avec des bases lavantes douces pour ne pas irriter le cuir chevelu ni induire une hyperséborrhée réactionnelle, mais suffisamment détergentes pour permettre d’éliminer l’excès de sébum.

• Réguler la séborrhée et freiner la migration du sébum vers les pointes.

• Assainir le cuir chevelu pour éviter une prolifération microbienne trop importante, apaiser les irritations.

• Apporter plus de volume et de tenue aux cheveux.

Principaux actifs

• Base lavante : majoritairement des tensioactifs anioniques (type laurylsulfate) dans les shampooings traitants.

• Séborégulateurs : Sabal serrulata (Sabal et Argéal de Ducray…), huile essentielle de cédrat (Phytocédrat de Phytosolba…), extrait de pépins de courge (Curbicia de René Furterer), ortie dioïque (Klorane Shampooing séborégulateur à l’extrait d’ortie, Charlieu Lait shampooing séborégulateur…), dérivés soufrés…

• Adsorbants : argiles (kaolin, rassoul dans Argéal de Ducray et Curbicia de René Furterer…), bois de panama (Phytopanama + de Phytosolba…), polymères cationiques qui freinent la migration du sébum (Sabal de Ducray…)…

• Agents assainissants : huiles essentielles d’eucalyptus, de lavande, de sauge, de thym, de théier (Curbicia de René Furterer, Node G de Bioderma…)…

EN PRATIQUE

Le shampooing

Avant le shampooing

Une à deux fois par semaine avant le shampooing, effectuer sur les cheveux non mouillés un massage doux du cuir chevelu : ceci contribue à évacuer l’excès de sébum.

Alternance des types de shampooings

• Effectuer un shampooing traitant 1 à 2 fois par semaine.

• Bien respecter le temps de pose du shampooing (à la deuxième application) pour optimiser son efficacité.

• Alterner avec un shampooing doux type « usage fréquent ? », à utiliser aussi souvent que nécessaire.

• Il est possible aussi d’espacer les lavages en utilisant un shampooing sec.

Rinçage

Eviter l’eau trop chaude qui stimule la sécrétion de sébum. Rincer les cheveux à l’eau fraîche pour resserrer le canal sébacé.

Les soins

Lotion

Utiliser une lotion séborégulatrice entre les shampooings pour prolonger l’efficacité du shampooing traitant.

Masque

Une fois par semaine, si les cheveux sont très gras, effectuer un masque à base d’argile pour adsorber l’excès de sébum. Espacer l’utilisation du masque selon amélioration.

LES CONSEILS

• Ne pas effectuer plus de deux shampooings traitants par semaine : trop détergents et/ou délipidants, il risque d’entraîner une hyperséborrhée réactionnelle.

• Eviter de passer fréquemment sa main dans ses cheveux (cela contribue à étaler le sébum sur les longueurs).

• Laver fréquemment les accessoires de coiffure (brosses, peignes, élastiques, pinces, barrettes…). Eviter les brossages et les coiffages trop vigoureux du cuir chevelu.

• Eviter les séchages trop chauds et trop près du cuir chevelu : la chaleur stimule la production de sébum.

• Eviter le port systématique de bonnets ou de chapeaux.

• Si les longueurs sont sèches, le shampooing antiséborrhéique et/ou le masque adsorbant ne doivent être posés que sur le cuir chevelu. Un soin relipidant sans rinçage peut être appliqué sur les pointes tous les jours si besoin.

ÉTATS PELLICULAIRES

« Mes pellicules font de la résistance ! »

Une patiente avec un flacon de shampooing à la main :

– Je voudrais un shampooing antipelliculaire efficace. J’ai terminé le dernier que j’ai acheté il y a dix jours et j’ai toujours des pellicules !

– Comment l’utilisiez-vous ?

– Tous les matins en le laissant poser 5 minutes…

– Continuer le traitement en limitant la fréquence à trois par semaine et alternez avec un shampooing doux si besoin. Revenez dans quatre semaines pour faire un point. Le traitement antipelliculaire est long. Et même après élimination des pellicules, il vous faudra suivre un traitement d’entretien.

PARTICULARITÉS

• L’état pelliculaire se caractérise par la production de petites squames visibles, de taille variable, consécutive à une desquamation excessive du cuir chevelu.

• Cette affection chronique récidivante apparaît souvent au moment de la puberté et touche un adulte sur deux, les hommes plus que les femmes.

Origines

Accélération du renouvellement

• L’étude du turnover épidermique montre une accélération du renouvellement cellulaire qui s’effectue en 10 à 14 jours (au lieu de 28 à 45 jours) et une maturation anormale dans le stratum corneum (couche cornée) réduite à 3 ou 4 jours (au lieu de 8 à 14 jours).

• La couche cornée est désorganisée. Les cellules sont éliminées de la surface du cuir chevelu, non plus de manière individualisée mais en amas sous forme de squames.

Facteurs favorisants

Bien que la cause exacte d’apparition des pellicules ne soit pas complètement connue, quatre facteurs sont favorisants.

• La sécrétion du sébum : une corrélation chronologique (puberté) et topographique (zones pileuses dont cuir chevelu) est faite entre l’activité sébacée et l’apparition des pellicules.

• La présence d’une flore cutanée du genre Malassezia (anciennement Pityrosporum) : Malassezia furfur est une levure microscopique naturellement présente à la surface de la peau. Lipophile, elle est particulièrement abondante dans les zones riches en glandes sébacées. Si les études démontrant une corrélation entre sévérité de l’affection et densité de la levure sont contradictoires, son rôle causal dans la formation de pellicules est admis par la majorité des divs. Le métabolisme des levures serait à l’origine d’une modification du sébum par production d’acides gras libres (acide oléique, acide arachidonique) irritants pour le cuir chevelu.

• L’influence de la sensibilité individuelle, telle la prédisposition génétique à faire une réaction inflammatoire, une immunodépression…

• Les facteurs externes : facteurs environnementaux (conditions climatiques, pollution atmosphérique) ou facteurs intrinsèques (stress, dépression, alcoolisme).

Deux types de pellicules

Pellicules sèches

• Le Pityriasis simplex capitis à pellicules sèches est la forme la plus fréquente.

• Il s’agit d’un état non inflammatoire. Le cuir chevelu est sain, sans érythème et recouvert de fines squames blanches, légères, brillantes et non adhérentes. Les pellicules sont facilement détachables, parsemant col et épaules des vêtements. Cet état est parfois accompagné d’un léger prurit.

• L’histologie montre une maturation anormale de la couche cornée avec des plages de parakératose (persistance des noyaux dans les cornéocytes en raison de l’accélération de l’évolution des kératinocytes).

Pellicules grasses

• Le pityriasis stéatoïde à pellicules grasses est caractérisé par des squames de plus grande taille, plus épaisses, s’agglutinant en plaques jaunâtres et adhérentes à la couche cornée. Une hyperséborrhée y est associée. Sous les plaques, le cuir chevelu est inflammatoire, parfois suintant.

• Les lésions peuvent déborder en couronne séborrhéique sur le front et derrière les oreilles.

• Le pityriasis stéatoïde du cuir chevelu peut être associé à une dermite séborrhéique du visage dont on considère qu’il est la forme clinique peu inflammatoire.

• L’histologie montre en plus de la parakératose, une acanthose modérée (augmentation de l’épaisseur de l’épiderme par hyperplasie), des lésions de spongiose (œdème intercellulaire entraînant un écartement des kératinocytes les uns des autres) associées à des infiltrats de cellules inflammatoires.

Autres états desquamatifs

Psoriasis

Le psoriasis du cuir chevelu peut être difficile à différencier d’un simple état pelliculaire. Il se caractérise par des squames plus épaisses et bien limitées. En dehors des plaques squameuses, le cuir chevelu est sain. La présence de lésions desquamantes et prurigineuses en d’autres endroits du corps (les coudes, les genoux) est un élément du diagnostic différentiel.

Dermatite atopique

La dermatite atopique du cuir chevelu est généralement associée à d’autres lésions eczématiformes (visage, cou, épaule).

Ichtyoses

Les ichtyoses, maladies de peau caractérisées par une sécheresse cutanée, peuvent s’accompagner d’un état desquamatif du cuir chevelu avec des squames épaisses en écailles.

Dermites de contact

Les dermites de contact ou irritatives sont dues à l’utilisation de certains shampooings ou lotions.

Teignes

Au niveau du cuir chevelu, les teignes (mycoses superficielles) se manifestent par des plaques squameuses, légèrement érythémateuses, parfois purulentes. Leur aspect grisâtre, leur contour bien délimité et la présence de cheveux parasités régulièrement cassés à 3 ou 4 mm de l’émergence sont caractéristiques. Le diagnostic, orienté par l’examen de prélèvement en lumière de Wood, est confirmé par une mise en culture.

LES QUESTIONS À POSER

Identifier le type de pellicules

• « Les pellicules se détachent-elles facilement du cuir chevelu ? » C’est un des éléments permettant de différencier les pellicules sèches des pellicules grasses.

• « Avez-vous des démangeaisons ? »

Selon le degré de gravité, l’officinal peut être amené à diriger le patient vers un dermatologue. C’est également le signe pouvant être le plus facilement et le plus rapidement soulagé.

• « Avez-vous déjà suivi un traitement antipelliculaire ? »

Cela permet d’établir le caractère récidivant et la chronicité du problème pelliculaire. En cas d’échecs successifs à plusieurs traitements, orienter vers une consultation.

Rechercher l’existence de facteurs aggravants

• « Etes-vous fatigué ou stressé ? » La prise en charge de la fatigue et du stress (qui favoriserait la multiplication de pityriasis) permet une amélioration de l’état pelliculaire.

• « Quel shampooing utilisez-vous ? A quelle fréquence ? » Un produit mal adapté ou mal employé peut être agressif pour le cuir chevelu et provoquer une réaction locale.

Autre question

« Avez-vous remarqué une chute de cheveux ? »

L’état pelliculaire peut être un facteur aggravant d’une alopécie.

QUAND CONSULTER ?

Selon le degré de sévérité des lésions et des signes cliniques (fortes démangeaisons, inflammation importante) ou lorsque aucune amélioration n’apparaît malgré le traitement, il est nécessaire d’orienter le patient vers un dermatologue pour établir un diagnostic différentiel.

L’OFFRE DE SOIN

Objectifs

• Assainir le cuir chevelu en favorisant l’élimination des squames.

• Calmer les démangeaisons et les irritations.

• Réguler la sécrétion séborrhéique.

• Normaliser la kératinisation du cuir chevelu.

• Lutter contre la prolifération fongique.

Les soins

Un des éléments essentiels de la réussite des traitements antipelliculaires est la persévérance, sachant que d’une manière générale ces traitements sont longs et les récidives nombreuses.

Avant le shampooing

Préparer le cuir chevelu avant le shampooing en appliquant une lotion ou un gel exfoliant qui, en décollant les squames et en assainissant le cuir chevelu, renforce l’action du shampoing traitant (Melaleuca gelée exfoliante antipelliculaire de René Furterer…).

Le shampooing traitant

• Traiter avec un shampooing antipelliculaire possédant de préférence trois actions :

– une action antifongique ou fongistatique ;

– une action kératoréductrice ou kératolytique ;

– une action anti-inflammatoire et antiprurigineuse.

• La fréquence conseillée en traitement d’attaque est de 2 à 3 shampooings par semaine pendant 4 à 6 semaines, puis réduite à une fois par semaine ou par quinzaine en traitement d’entretien.

• Deux applications successives de shampooing sont conseillées, suivies d’un rinçage abondant à l’eau fraîche pour un cuir chevelu gras (effet astringent) ou l’eau tiède pour un cuir chevelu sec (effet émollient).

• Alterner dans la semaine avec un shampooing doux :

– simple base lavante à usage fréquent ;

– shampooing relais adapté (séborégulateur dans le cas d’un cuir chevelu gras).

• Compléter avec des soins tels que baumes ou masques à poser plusieurs minutes avant rinçage (pour hydrater un cuir chevelu sec, pour absorber un excès de sébum sur cuir chevelu gras), ou avec des lotions apaisantes en massage sur un cuir chevelu irrité ou des crèmes hydratantes sans rinçage pour regainer un cheveu sec.

LES CONSEILS

La notion de « cuir chevelu ? » ne doit pas faire oublier qu’il s’agit d’un épiderme sensible que certains gestes ou produits peuvent agresser.

• Eviter de se brosser les cheveux trop énergiquement.

• Eviter les séchages trop chauds.

• Eviter le grattage pour éliminer les squames, sous risque de surinfection.

• Rincer abondamment après le shampooing.

• Eviter l’utilisation abusive de traitements capillaires pouvant induire une séborrhée réactionnelle ou un desséchement du cuir chevelu.

CHUTE DES CHEVEUX

« Je perds mes cheveux par poignées ! »

La maman de Léo qui vient acheter du lait infantile :

– Que puis-je faire pour arrêter ma chute de cheveux ?

– Quand cette chute excessive a-t-elle commencé ?

– Quelques semaines après mon accouchement.

– Rassurez-vous, cela va régresser. Cette lotion énergisante et ce complexe vitaminique par voie orale vont stimuler la repousse. Je vous propose de faire un point dans deux mois.

Une chute de cheveux est normale lorsqu’elle concerne entre 30 et 100 cheveux par jour. Au-delà, on parle de chute excessive.

ORIGINES

Effluvium, alopécie androgénogénétique, pelade sont les origines de chute de cheveux les plus fréquentes.

Effluvium

Télogène

• L’effluvium télogène, chute diffuse et réversible concernant les cheveux en phase d’expulsion du cheveu, touche principalement les femmes. Elle est la conséquence d’une augmentation du nombre de cheveux en phase télogène.

• Réactionnelle, la chute est le plus souvent aiguë ou subaiguë, et apparaît dans les 2 mois qui suivent : un post-partum, une forte fièvre, un choc opératoire, une carence aiguë ou une perte de poids. A un moindre degré, il existe un effluvium télogène physiologique saisonnier en automne et au printemps.

• La repousse est spontanée et ne nécessite pas de traitement. Un conseil de soins associés (shampooing et lotion adaptés) et un complément à base de vitamines et d’acides aminés soufrés ont un effet stimulant.

Anagène

• L’effluvium anagène correspond à une chute diffuse concernant les cheveux en phase de croissance. Souvent réversible, il est consécutif à un défaut de production du cheveu par arrêt du cycle pilaire en phase anagène. La chute est aiguë et peut être totale.

• Les causes sont souvent toxiques ou médicamenteuses. C’est le cas des traitements de chimiothérapie antimitotique :

– les premiers signes apparaissent 2 à 3 semaines après le début du traitement ;

– la prescription de casque réfrigérant permet d’atténuer ou d’éviter cette chute : le principe repose sur la vasoconstriction des vaisseaux sanguins alimentant le cuir chevelu ;

– la repousse du cheveu débute généralement 1 mois après la dernière cure, avec une texture ou une couleur parfois différente.

Alopécie androgénogénétique

• L’alopécie androgénogénétique se traduit par une chute diffuse chronique (plus de 3 mois).

• Elle représente 90 % des causes de chute de cheveux.

• Elle touche principalement les hommes (un sur deux avant 50 ans) mais aussi les femmes (une sur trois après 50 ans).

• Elle est due principalement à l’hyperactivité d’une enzyme, la 5-alpharéductase, qui convertit dans le follicule pileux la testostérone circulante en dihydrotestostérone localement active. Les cycles pilaires s’accélèrent alors, le follicule pileux se miniaturise puis disparaît.

• Chez l’homme, l’alopécie a souvent un caractère héréditaire. Elle débute au niveau des zones frontotemporales avec une extension progressive vers le vertex puis en tonsure.

• Chez la femme, une hyperandrogénie est recherchée. L’évolution de l’alopécie est plus diffuse avec une raréfaction du vertex, respectant la lisière frontale.

Pelade

• La pelade est une alopécie en aire, localisée mais pouvant se généraliser.

• La plaque alopécique glabre, délimitée, est entourée de cheveux courts dont l’extrémité est renflée. Le nombre de follicules en phase télogène et catagène est augmenté par rapport à la phase anagène. L’origine serait auto-immune.

• Son diagnostic nécessite une consultation médicale.

• L’évolution spontanée la plus fréquente est une repousse au bout de plusieurs mois de duvets blancs qui se repigmentent progressivement.

LES QUESTIONS À POSER

Les questions permettent de différencier une chute de cheveux récente et rapide d’une alopécie ou d’une disparition de cheveux plus ou moins localisée.

Identifier le type de chute

• « La chute de cheveux est-elle diffuse ou localisée ? »: recherche d’une pelade.

• « A combien de cheveux par jour estimez-vous la chute ? » : au-delà de 100, la chute est considérée comme excessive et nécessite une prise en charge par le pharmacien ou une orientation vers un dermatologue selon la suite de l’interrogatoire.

• « Depuis combien de temps et comment évolue-t-elle ? » : afin de déterminer le caractère chronique ou aigu de la chute.

• « Quels sont les signes associés : rougeurs, prurit, séborrhée, squames…? » : ces signes nécessitent une consultation afin d’éliminer, par exemple, une teigne.

• « Avez-vous vécu un événement particulier récent : stress, intervention…? » : ces événements peuvent orienter vers une origine réactionnelle.

• « Quels sont les antécédents familiaux : alopécie chez le père, la mère ? » : oriente vers une alopécie androgénogénétique.

• « Avez-vous pris ces derniers mois ou prenez-vous actuellement des médicaments ? Lesquels ? » : certains médicaments sont inducteurs de chute de cheveux.

Rechercher l’existence de facteurs aggravants

« Quelles sont vos habitudes capillaires : séchage à chaud, défrisage…? » : certains gestes de coiffage sont à limiter car ils fragilisent la tige pilaire.

QUAND CONSULTER ?

• Des examens complémentaires peuvent être demandés dans certains cas lors d’une consultation chez le dermatologue (bilan biologique, bilan immunologique).

• Une consultation médicale est nécessaire lorsque les chutes sont liées à une dermatose, un traumatisme, une pathologie congénitale ou une cause psychologique.

L’OFFRE DE SOIN

Shampooing

Le shampooing est choisi pour éliminer les facteurs pouvant aggraver la chute : shampooing traitant (séborégulateur, assainissant ou nutritif…) à faire 2 fois par semaine en alternance avec une base lavante douce.

Lotions

Stimulante

La lotion stimulante, appliquée le plus souvent avant le shampooing, permet par un léger massage d’assainir le cuir chevelu, d’activer la microcirculation et d’optimiser l’efficacité de soins ultérieurs.

Contre les chutes réactionnelles

Les lotions complexes, en ampoule ou en spray, destinées aux chutes réactionnelles féminines sont des associations d’actifs stimulant la microcirculation du cuir chevelu et tonifiant le bulbe pileux. Elles s’appliquent 2 à 3 fois par semaine durant 8 à 12 semaines sur un cuir chevelu propre.

Contre les chutes chroniques

Des formulations plus ciblées sur les chutes chroniques mixtes visent à réguler l’hypersécrétion de sébum et à favoriser l’ancrage du bulbe pileux. Elles s’appliquent 2 à 3 fois par semaine sur 8 à 12 semaines.

Cas particulier du minoxidil

• Le minoxidil (Alopexy, Alostil, Lonoten, Unipexil…) à 2 %, vasodilatateur initialement prescrit dans l’hypertension, est un médicament indiqué chez l’homme et chez la femme.

• Son mode d’action, encore incomplètement connu, augmenterait la durée de la phase anagène, la longueur et le diamètre des duvets.

• Le minoxidil à 5 % (liste II) n’est pas indiqué chez la femme en raison de la fréquence d’hypertrichose faciale à distance (37 % des cas).

• L’application biquotidienne de 1 ml de solution à 2 % ou à 5 % se fait sur les zones atteintes, sur cuir chevelu sec.

• Il faut avertir le patient d’une augmentation initiale de la chute, correspondant à l’élimination des cheveux télogènes au cours des 6 premières semaines de traitement. Les résultats sont perceptibles au bout de 3 mois pour le minoxidil à 2 % (6 semaines pour le minoxidil à 5 %), avec une action antichute dans 70 % des cas.

Compléments alimentaires

Présentés sous forme de capsule ou de gélules, on y trouve :

– des vitamines B5 et B8, pour réguler la séborrhée et stimuler le follicule pileux ;

– de la vitamine B6, nécessaire à la synthèse de kératine ;

– de la vitamine E, antiradicalaire, participant à la lutte contre le vieillissement du cheveu ;

– des acides aminés soufrés (cystine, cystéine, méthionine), précurseurs de la kératine ;

– du zinc, régulateur de la séborrhée et indispensable à la synthèse de la kératine. Une cure de 8 semaines peut être renouvelée deux fois dans l’année.

LES CONSEILS

• Eviter tout facteur fragilisant le cheveu : brossages ou tractions énergiques, séchage trop chaud, permanentes, colorations.

• Profiter du shampooing pour effectuer un massage léger du cuir chevelu, de la nuque vers le sommet du crâne.

• Protéger des UV (soin capillaire enrichi en filtres solaires).

• Manger équilibré.

CHEVEUX CRÉPUS

« Mes cheveux ne poussent plus ! »

Tess, 21 ans, d’origine antillaise :

– Mes cheveux ne poussent plus du tout et j’ai l’impression qu’ils tombent !

– Je vois que vous faites des défrisages ?

– Oui, effectivement.

– Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une réelle chute de cheveux : la racine n’est pas touchée. Vos cheveux sont très abîmés en raison des défrisages et ont tendance à se casser. Stoppez les défrisages et utilisez ce soin avant-shampooing durant quelques semaines.

PARTICULARITÉS

Aspect

• Le cheveu crépu, africain ou antillais, est plus sec que le cheveu caucasien. La glande sébacée est souvent atrophiée en raison de l’incurvation du follicule pileux. La torsion naturelle du cheveu conduit à une mauvaise répartition du sébum sur l’ensemble de la chevelure.

• La tige pilaire, en raison de son aspect torsadé (comme pour tous les cheveux frisés), est plus fragile. La cuticule qui gaine le cheveu est plus mince, ce qui entraîne des cassures et une usure plus rapide du cheveu.

• Sa pousse est lente (0,9 cm par mois) par rapport à celle des cheveux caucasiens (1,2 cm par mois environ).

Facteurs aggravants

• En climat tempéré, le manque de chaleur et la réduction de l’hygrométrie accentuent la sécheresse naturelle du cheveu (le soleil et la chaleur stimulent la sécrétion de sébum).

• Les soins inadaptés et les habitudes de coiffage (tresses, décoloration, défrisages…) fragilisent et dessèchent aussi le cheveu qui devient difficile à coiffer et à démêler.

• Les alopécies, en particulier au niveau des tempes, sont liées à des tractions trop importantes (coiffage) ou à des agressions chimiques (défrisage). D’autres facteurs peuvent être aussi impliqués : problème hormonal, stress, carence en fer (fréquente chez les femmes noires)…

• Les états squameux et les irritations du cuir chevelu sont fréquents (squames, pellicules, démangeaisons, dermatite séborrhéique). Les causes sont également multiples : déshydratation du cuir chevelu, shampooings très espacés, utilisation de produits graissant inadaptés…

LES SOINS

Conseiller des soins pour cheveux très secs enrichis en actifs surgraissants (jojoba, karité, carthame, macadamia…) ou des gammes « ethniques » (Mela’Aura, Phytospecific, Klorane soins à l’huile d’Abyssinie…).

• Le shampooing doit être effectué au moins une fois par semaine à l’aide d’un produit adapté (nourrissant ou, si besoin, antipelliculaire, en alternant). Masser cheveux et cuir chevelu avec douceur (ils sont déjà fragilisés). Rincer à l’eau tiède. Un produit acide (type vinaigre capillaire) peut être ajouté à l’eau du dernier rinçage pour redonner de la brillance aux cheveux.

• Après le shampooing, conseiller l’application d’un masque nourrissant et gainant.

• Au quotidien, l’application d’un produit démêlant et relipidant, sans rinçage, facilite le coiffage et évite de casser les cheveux lors du brossage. On peut également proposer une cire adaptée pour modeler les cheveux.

• Si les cheveux sont très secs ou très abîmés, une huile peut être appliquée avant le shampooing (1 à 2 fois par semaine durant 1 mois). La laisser poser sous une serviette chaude pour renforcer son efficacité.

LES CONSEILS

• Déconseiller l’application de vaseline, inadaptée, qui fragilise le cheveu.

• Eviter les applications de corps gras sur le front et les tempes en cas de tendance acnéique.

• Ne pas tresser trop serré sur le devant et sur les côtés. Varier les types de tresses, ce qui évite les tractions continues sur les mêmes zones.

• Utiliser une brosse très douce. Eviter les brushings trop chauds ou trop fréquents.

• Concernant les défrisages : respecter un délai de 2 mois entre chaque séance. Le produit ne doit être appliqué que sur les repousses. En cas de cheveux abîmés, interrompre les défrisages : on peut proposer d’adopter une coupe courte et/ou de porter des nattes ou des rajouts peu serrés jusqu’à ce que les cheveux aient repoussé.

L’INTERVIEW Dr Pascal Reygagne DERMATOLOGUE, DIRECTEUR DU CENTRE SABOURAUD, HÔPITAL SAINT-LOUIS (PARIS)

« Le minoxidil est efficace chez un homme sur trois ? »

Le Moniteur : Lorsque les soins dermocosmétiques ne suffisent pas à stopper une chute de cheveux, quels traitements existe-il ?

Dr Pascal Reygagne : Le traitement est d’abord médicamenteux. Pour les hommes, deux molécules sont utilisées : le minoxidil en solution à 2 ou 5 % et le finastéride en comprimés à 1 mg. Le minoxidil diminue la chute des cheveux chez un tiers des patients et permet une repousse des cheveux chez un homme sur trois. Trois mois d’application sont nécessaires pour juger de l’efficacité du traitement. Pour le finastéride, la stabilisation est réelle chez 75 à 80 % des patients et une repousse s’opère pour 40 % d’entre eux.

Chez les femmes, le finastéride est contre-indiqué car cette molécule peut être responsable lors d’une grossesse d’une mauvaise différenciation des organes génitaux chez le garçon. Le minoxidil peut être utilisé si sa concentration ne dépasse pas 2 %. En cas de cuir chevelu gras, de règles irrégulières, d’hirsutisme ou d’acné, la chute de cheveux féminine est liée à un déséquilibre hormonal. Celui-ci sera corrigé par un antiandrogène telle la cyprotérone associé en l’absence de contre-indication à un œstrogène. Dans tous les cas, il est nécessaire de vérifier si la patiente ne souffre pas d’une carence en fer, d’un trouble thyroïdien ou hormonal.

Quels sont les effets indésirables majeurs de ces médicaments ?

Le minoxidil peut entraîner des irritations locales, des démangeaisons, des pellicules ou des cheveux gras et, en cas de surdosage, une baisse de la tension ou des palpitations.

Le finastéride peut être responsable d’une baisse de libido et d’une impuissance, notamment chez les personnes âgées (3 à 4 % contre 1 % dans la population générale). Une sensibilité du mamelon et une gynécomastie ou des douleurs testiculaires sont possibles mais très rares.

En cas d’échec des médicaments, quels recours ont les patients ?

Nous procédons alors à des microgreffes, surtout chez les hommes. Les greffes ne peuvent être réalisées chez les femmes qu’à condition que celles-ci aient une atteinte antérieure importante avec une densité postérieure de bonne qualité.

L’essentiel à retenir

EXPERT DR PASCAL REYGAGNE, DERMATOLOGUE, DIRECTEUR DU CENTRE SABOURAUD, HÔPITAL SAINT-LOUIS (PARIS)

INFOS CLÉS

• Shampooing traitant cheveux secs : 1 à 2 fois par semaine.

• En complément : shampooing « usage fréquent » si besoin.

• RInçage à l’eau tiède pour un effet émollient.

• Soin réparateur après-shampooing : 1 à 2 fois par semaine puis espacer. Si manque de temps, utiliser un soin « sans rinçage » à appliquer sur cheveux lavés et essorés ou sur cheveux secs.

TESTEZ-VOUS

1) Un produit acide (vinaigre capillaire) additionné à la dernière eau de rinçage peut être conseillé pour redonner de la brillance aux cheveux.

2) Un soin après-shampooing sans rinçage s’utilise au maximum deux fois par semaine.

3) Les colorations et les décolorations fragilisent et dessèchent les cheveux.

Réponses : 1. vrai. 2. faux. 3. vrai.

EXPERT DR PASCAL REYGAGNE, DERMATOLOGUE, DIRECTEUR DU CENTRE SABOURAUD, HÔPITAL SAINT-LOUIS (PARIS).

INFOS CLÉS

• Shampooing traitant « cheveux gras » : 1 à 2 fois par semaine au maximum.

• En complément : shampooing « usage fréquent » (voire shampooing « sec ») aussi souvent que nécessaire.

• Rinçage à l’eau fraîche pour resserrer le canal sébacé.

• Soins : lotion séborégulatrice entre les shampooings. Si les cheveux sont très gras, un masque adsorbant au maximum 1 fois par semaine.

QU’AURIEZ-VOUS RÉPONDU ?

Elise a les racines des cheveux grasses et les pointes sèches. Elle se décolore les cheveux depuis un an.

– J’ai les cheveux gras en ce moment.

– Je vois que vos cheveux sont décolorés et secs au niveau des longueurs. Quel type de shampooing utilisez-vous ?

– Un shampooing pour bébé à cause de sa douceur.

– Ce type de shampooing n’est pas adapté aux adultes. Utilisez un shampooing antiséborrhéique pendant quelque temps. Pour espacer les lavages, vous pouvez employer un shampooing sec.

Qu’en pensez-vous ?

• Le pharmacien a bien identifié le problème : le cuir chevelu est à tendance grasse et les longueurs sont sèches. Un shampooing traitant antiséborrhéique est à conseiller une à deux fois par semaine, en se limitant au cuir chevelu pour ne pas aggraver la sécheresse des longueurs.

• Si des lavages plus fréquents sont nécessaires, mieux vaut conseiller l’utilisation d’un shampooing « usage fréquent » car un shampooing sec risque de majorer le dessèchement de la tige capillaire.

• Pour réhydrater les longueurs, un soin nourrissant sans rinçage est à appliquer sur les longueurs après le shampooing.

• Dans tous les cas, les agents surgraissants contenus dans un shampooing « bébé » aggravent la séborrhée et ne sont pas suffisants pour améliorer l’aspect des cheveux secs.

EXPERT DR PHILIPPE ABIMELEC, DERMATOLOGUE, MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE DERMATOLOGIE.

INFOS CLÉS

• L’état pelliculaire peut s’accompagner d’une hyperséborrhée (pellicules grasses) ou d’une sécheresse du cuir chevelu (pellicules sèches).

• Shampooing traitant antipelliculaire : pas plus de 3 fois par semaine en traitement d’attaque pendant 4 à 6 semaines puis 1 fois par semaine.

• En complément : shampooing doux ou adapté (cheveux gras ou cheveux secs).

QU’AURIEZ-VOUS RÉPONDU ?

Lucinda est venue il y a un mois pour acheter un shampooing antipelliculaire :

– Est-il normal qu’après un mois de traitement j’aie toujours autant de pellicules et le cuir chevelu gras ? Mes démangeaisons ne sont pas calmées. J’ai pourtant suivi vos recommandations à la lettre !

– Il faut du temps pour traiter un état pelliculaire. Appliquez ce gel apaisant sans rinçage pour soulager vos démangeaisons et poursuivez votre traitement encore 15 jours avant de faire le point.

Votre confrère a-t-il bien répondu ?

Non, il devrait y avoir une amélioration au bout de 4 semaines. Le gel apaisant apporte un confort mais pas d’efficacité supplémentaire. Devant la persistance des signes, l’officinal aurait dû vérifier le degré de l’état inflammatoire, pouvant suggérer une dermite séborrhéique par exemple, et éventuellement orienter le patient vers une consultation médicale.

EXPERT DR PHILIPPE ABIMELEC, DERMATOLOGUE, MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE DERMATOLOGIE.

EFFLUVIUM

Chute de cheveu excessive.

VERTEX

Zone la plus élevée de la voûte crânienne.

Le cycle pilaire

• Le cuir chevelu humain possède 100 000 à 150 000 follicules pileux qui ont chacun un développement cyclique et asynchrone.

• Le cycle pilaire comprend trois phases :

– une phase anagène : croissance du cheveu d’environ 1 cm/mois qui dure 4 à 6 ans chez la femme et 2 à 4 ans chez l’homme. Cette activité germinatrice est soumise à la présence de nombreux facteurs : facteurs de croissance, apports nutritionnels adaptés (fer, protéines, zinc, vitamines), facteurs hormonaux.

– une phase catagène de transition d’environ 3 semaines où l’activité mitotique cesse avec involution du follicule pileux.

– une phase télogène de repos, de 2 à 6 mois. Le cheveu est repoussé par une nouvelle tige anagène et tombe.

• Chaque follicule est programmé pour 20 à 25 cycles.

INFOS CLÉS

• Une chute de plus de 100 cheveux par jour est excessive.

• Les traitements médicamenteux de l’alopécie androgénogénétique sont essentiellement suspensifs.

• En cas d’effluvium, la repousse est généralement spontanée.

Le trichogramme

• Une cinquantaine de cheveux est prélevée en divers endroits du cuir chevelu par traction à la pince. Les cheveux sont fixés sur lame et examinés au microscope. On détermine le pourcentage relatif de chaque type de cheveu en fonction de sa phase dans le cycle pilaire grâce à l’aspect du bulbe pileux.

• Le trichogramme normal chez l’homme comprend : 85 % de cheveux anagènes, au maximum 1 % de cheveux catagèneset 14 % de cheveux télogènes.

• Le rapport anagène/télogène représente le coefficient de croissance des cheveux. Un rapport inférieur à 4 est considéré comme pathologique.

QU’AURIEZ-VOUS RÉPONDU ?

La maman de Jules vous montre la tête de son fils :

– Mon garçon a une plaque de cheveux cassés depuis quelque temps. Est-ce une teigne ?

– Oui, et vous devez consulter votre médecin.

Votre confrère a-t-il bien répondu ?

Partiellement. Une alopécie chez l’enfant doit toujours mener vers une consultation médicale. Mais d’autres examens sont nécessaires pour établir le diagnostic de la teigne (examen en lumière de Wood, prélèvement mycologique de squames). Chez l’enfant, une alopécie localisée avec des petits cheveux cassés et de taille irrégulière peut également révéler une trichotillomanie. Ce tic de traction a une évolution bénigne, mais il doit être pris en charge avec sérieux car ce tic survient souvent dans un condiv de perte affective ou de choc psychologique.

Testez-vous

1) Les shampooings antipelliculaires sont déconseillés aux Afro-Antillais.

2) Si les cheveux sont tressés, un shampooing tous les 10 jours suffit.

3) Un soin sans rinçage peut être utilisé chaque jour.

4) Un délai de 2 mois est conseillé entre deux défrisages.

Réponses : 1. faux. 2. faux. 3. vrai. 4. vrai.

PRÉCISION

Cahier Formation « Médicaments à délivrance particulière » du 29 octobre 2011 : pour toutes prescriptions de stupéfiant, l’unité de mesure doit être écrite en toutes lettres (ex. : « microgrammes » et non « µg »).

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