L’harpagophyton

Qu’est-ce que c’est ?

• Harpagophytum procumbens DC est une plante herbacée pérenne (Pedaliaceæ) poussant dans le désert du Kalahari, les steppes et savanes désertiques de Namibie, du Botswana et du Transvaal en Afrique du Sud.

• Ses tiges rampantes portent des feuilles opposées. Les fleurs solitaires, éphémères, à corolle évasée jaune et rouge-violet, donnent des fruits ligneux recouverts de crochets recourbés et acérés. Ils blessent les animaux en s’incrustant dans leur pelage ou leurs sabots, les obligeant à se débattre furieusement pour s’en débarrasser : d’où son nom de « griffe du diable ».

• C’est une plante vivace par une racine principale enfoncée dans le sol donnant naissance à des racines secondaires tubérisées.

• Ces racines sont récoltées idéalement sur des plantes sauvages de 2 à 3 ans, coupées en rondelles épaisses et mises à sécher. Elles sont galement appelées « racines de Windhoek », du nom de la capitale namibienne.

Quelles sont ses utilisations ?

• En médecine populaire sud-africaine : pour stimuler l’appétit, traiter les indigestions, la fièvre, les douleurs rhumatismales, les maladies du sang et dans les douleurs de l’accouchement ; en usage externe pour soigner ulcérations, furoncles, plaies.

• L’harpagophyton est connu en Europe depuis le début du XX^e siècle comme plante médicinale utilisée :

– dans les troubles digestifs : ballonnements, flatulences, manque d’appétit ;

– dans le traitement symptomatique des manifestations articulaires douloureuses mineures, les tendinites, les douleurs liées à l’arthrose ;

– pour soulager les lombalgies et les douleurs musculaires.

Comment agit l’harpagophyton ?

Des iridoïdes dont l’harpagoside sont responsables en partie ou en totalité de ses propriétés.

• L’amertume de la racine stimule le flux salivaire, la motricité et les sécrétions gastriques et pancréatiques surtout, sous forme liquide.

• Action antalgique de type périphérique.

• Action anti-inflammatoire par inhibition des diverses voies de la cascade inflammatoire : inhibition de la cox-2, de la synthèse de leucotriènes, de la libération de TNF-alpha…

A quelle dose est-il efficace ?

• Troubles digestifs : 1,5 g/j en décoction de 15 min à boire en 3 prises, soit 30 min avant les repas pour stimuler l’appétit, soit au moment des troubles.

• Douleurs articulaires :

– tisane : 4,5 g/j en décoction de 15 min dans 500 ml d’eau en 3 prises ;

– poudre : 1,35 g/j en 3 prises ;

– extrait sec aqueux (ratio drogue/extrait de 1,5 – 2,5 : 1) : 300 mg à 2,4 g/j en 2 à 3 prises ;

– extrait sec titré à 3 % d’iridoïdes totaux exprimés en harpagoside : 600 à 1 200 mg/j en 2 à 4 prises.

Quels sont ses inconvénients ?

• Goût amer et âcre de la tisane.

• Pas d’action immédiate sur les douleurs articulaires mais graduelle et progressive avec effet optimal en 2 à 3 mois de prise régulière.

• Des risques d’effets indésirables : diarrhées, vomissements, douleurs abdominales. Rarement, maux de tête, vertiges, réaction allergique cutanée.

• Emploi déconseillé en cas d’ulcère gastroduodénal (vu ses propriétés de tonique amer), non recommandé en cas de grossesse, d’allaitement, chez l’enfant et l’adolescent de moins de 18 ans, faute de données disponibles.

• Prudence en cas de troubles cardiovasculaires (effet antiarythmique type vérapamil sur les canaux calciques mis en évidence in vitro et chez l’animal de laboratoire ; aucun incident relevé chez l’homme).

• Plante sauvage menacée de disparition si les essais de culture n’aboutissent pas.

Quels sont ses avantages ?

• Efficacité prouvée par de nombreuses études cliniques en cas de douleurs articulaires, d’arthrose et de lombalgie.

• Sécurité d’emploi dans le cadre d’études de suivi de 1 an.