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Transactions
Auteur(s) : François Pouzaud
Les diplômés diffèrent leur installation en attendant des jours meilleurs. Manque de moyens financiers et de visibilité, prix élevés des officines… Les statistiques de l’Ordre des pharmaciens sur les primo-accédants traduisent une baisse d’entrain pour franchir le pas. Pour combien de temps encore ?
Le manque de ferveur des adjoints se lit dans les chiffres. D’après les statistiques 2010 de l’Ordre des pharmaciens, la section A n’a enregistré l’an dernier que 52 primo-accédants, alors qu’ils étaient une centaine chaque année avant 2006. Bien sûr, l’instance s’inquiète de cette désaffection. Pourtant, ceux qui osent franchir le pas sont plus jeunes qu’auparavant : en 2010, 87 % des diplômés qui deviennent titulaires d’officines ont moins de 36 ans. En 2006, la proportion n’était que de 75 %. Car plus on diffère la décision de s’installer, moins on s’installe. Ce point est confirmé dans l’enquête démographique de l’Ordre : le passage du statut d’adjoint à celui de titulaire s’effectue généralement dans les dix premières années d’exercice des pharmaciens.
Les pharmaciens de plus de 36 ans ne représentent, en effet, que 12 % des nouveaux installés. Le même phénomène est observé avec les jeunes diplômées inscrites en section C (distribution en gros) et en section H (établissements de santé), qui se reconvertissent vers la section A essentiellement avant 35 ans. En revanche, les pharmaciens hommes des hôpitaux et des cliniques préfèrent, eux, devenir titulaires d’officines en fin de carrière, après 47 ans.
Autre caractéristique majeure des primo-accédants, le lieu de l’installation est conditionné par le nerf de la guerre. Les jeunes diplômés et les moins de 40 ans s’installent davantage dans les régions les moins chères de France. Ainsi, ils ont tendance à privilégier la moitié nord du pays, avec une préférence marquée pour l’Ouest normand et le quart nord-est (Lorraine, Alsace, Bourgogne…), jetant leur dévolu sur les territoires ruraux. A l’opposé, le Sud-Ouest, la Corse, le Centre et l’Ile-de-France (en raison de la saturation des officines) sont désertés par les nouveaux titulaires. Pourtant, les jeunes diplômés auraient tort de bouder l’installation, même dans la conjoncture actuelle. Une première acquisition peut toujours être réussie à condition d’acheter au prix juste, de bâtir un plan prévisionnel réaliste et de ne pas compter son temps dans les premières années d’exploitation.
Beaucoup de jeunes pharmaciens préfèrent attendre pour acquérir une officine. Thy Linh, après deux tentatives d’installation, a mis son projet en sommeil, « le temps d’augmenter [son] apport personnel avant de revenir sur le marché, en espérant que les prix des officines aient baissé ». Un autre diplômé, Julien, pense dans son cas que « c’est de l’inconscience d’acheter une officine, compte tenu des prix demandés et du flou qui règne sur l’économie de l’officine ».
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