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Entreprise
Auteur(s) : François Pouzaud
Nouvelles spécialisations, agencement différent, agrandissement… les opportunités de se lancer dans un projet pour conquérir des parts de marché peuvent être nombreuses. Dix méthodes pour les financer et développer son affaire.
Chercher à améliorer son haut de bilan (emplois et ressources à long terme de l’entreprise) est le meilleur réflexe pour réduire ses besoins en trésorerie. « Si les moyens disponibles ne sont pas suffisants, les capacités financières de l’entreprise pourront être augmentées par un apport de fonds propres personnels et, en société, par une augmentation de capital réalisée par un recours à des emprunts bancaires en validant la capacité de l’emprunteur à les rembourser », indique Emmanuel Leroy, animateur du réseau santé KPMG. Le plus sûr est de faire établir par son expert-comptable un plan de financement prévisionnel à partir des besoins d’investissement et des financements qui leur sont nécessaires pour réaliser le projet. « Ce prévisionnel doit être systématique pour connaître ses besoins réels de financement et sa capacité de remboursement de ce nouvel emprunt. S’il ne tient pas la route, il vous faudra revoir le projet et l’adapter… ou y renoncer. »
Les capitaux propres de la société augmentent chaque année par la mise en réserve de la partie du résultat non distribué qui a servi à rembourser le capital de l’emprunt souscrit. « Cependant, la loi n’intègre pas les réserves dans le calcul du plafond des 10 % de la valeur de l’actif investi par le titulaire dans la SEL, plafond au-delà duquel les dividendes de SEL à l’IS sont taxés », précise François Gillot, expert-comptable du cabinet Conseils et auditeurs associés. Cet actif est constitué du capital social, des primes d’émission et des sommes versées en compte courant. D’où l’intérêt pour les pharmaciens exploitants de la SEL d’augmenter le capital de la société au moyen de l’incorporation de réserves, pour limiter l’impact de ce plafonnement. « Les associés de la SEL peuvent décider en assemblée générale extraordinaire d’effectuer une augmentation de capital par incorporation des réserves, précise Emmanuel Leroy. Cette capitalisation ne constitue pas une distribution de revenus et ne génère aucune imposition. Elle donne seulement lieu au paiement d’un droit fixe de 375 € si le capital est inférieur à 225 k€ et de 500 € dans les autres cas. »
Un moyen, pour une société, de se procurer des fonds sans augmenter son capital consiste à recourir aux apports en compte courant d’associé. Cette technique peut donc être une solution, notamment quand une SARL créée avec un petit capital veut couvrir un besoin ponctuel de financement. Ainsi, la capacité financière de la société est accrue sans qu’elle ait besoin d’augmenter son capital social entraînant la modification des statuts et des frais de publicité. Deux bémols toutefois : l’apport en compte courant ne peut être effectué que par un associé en place. « De plus, le versement en compte courant ne peut bénéficier de la réduction d’impôt applicable aux souscriptions en numéraire au capital de sociétés », souligne François Gillot. Il faut aussi respecter la règle maximum en compte courant pour l’associé non exerçant et l’associé exerçant, « respectivement 1 et 3 fois sa participation capitalistique, sinon la banque n’apportera pas son éventuel concours financier », prévient Emmanuel Leroy.
Refinancer les comptes courants par un emprunt qui englobe le financement de travaux et le ré-étalement du prêt d’acquisition est une solution que recommande François Gillot. « On substitue une dette des associés à une dette bancaire, ceux-ci récupèrent du cash qu’ils peuvent injecter, au besoin, dans le capital et profitent de fait de la réduction d’impôt pour souscription au capital de PME », expose-t-il.
Pour retrouver une trésorerie saine et équilibrée, la restructuration du crédit initialement souscrit est souvent utilisée. Mais le ré-étalement du prêt (généralement à partir de la cinquième ou sixième année) se pratique aussi sans que le pharmacien soit acculé financièrement. Un refinancement peut être demandé à la faveur d’une augmentation du stock ou de travaux qu’il faut financer.
Cette opération consister à reprendre des dettes à court terme qui s’accumulent et qui deviennent importantes (découvert, encours fournisseur) pour les inclure dans le nouveau plan de financement à long terme avec ré-échelonnement de la dette en cours. C’est l’option prise par Christian Wilhelm, titulaire à Mulhouse. « Cela a permis de revigorer ma trésorerie pour financer mon besoin en fonds de roulement et de concentrer, à une exception près, dans un prêt unique plus simple à gérer, l’ensemble des prêts en cours. Il faut regarder ce qui est le plus rentable et savoir profiter de la baisse conjoncturelle des taux quand elle se présente. »
Cela peut contribuer à réduire le besoin en fonds de roulement. La marge de négociation réside dans le plafond de l’autorisation de découvert, plus que dans le taux d’intérêt. Le but est de négocier un peu plus que nécessaire pour ne pas risquer de demander une rallonge tous les mois. Pour obtenir l’accord de la banque qui peut être tentée de durcir sa position sur les découverts, compte tenu de la morosité ambiante, il est conseillé de présenter un plan de trésorerie sur 12 mois avec prévisions d’entrées et de sorties mois par mois. Attention à ne pas (trop) utiliser le découvert bancaire ou la facilité de caisse car cette solution est d’un coût prohibitif quand les difficultés de trésorerie sont régulières.
François Gillot suggère le recours au crédit-bail immobilier ou à la location financière pour l’acquisition de biens immobiliers et du matériel informatique. Ce sont deux alternatives de financement plus souples et plus faciles à mettre en place que l’emprunt bancaire quand la pharmacie traverse une période économiquement difficile.
Il est possible aussi d’envisager des opérations de cession-bail sur des biens immobiliers pour dégager de la trésorerie. Cela revient à transformer des charges financières (disparition de la dette au passif du bilan) en charges d’exploitation (les loyers passent dans le compte de résultat). « C’est le cas lorsque le pharmacien propriétaire des murs les sort de son bilan pour les vendre à une SCI qui va s’endetter pour les racheter et à qui il versera un loyer », souligne Emmanuel Leroy.
C’est une ressource que le pharmacien peut solliciter ponctuellement. « Lors de difficultés passagères de trésorerie, le titulaire peut demander ponctuellement à son grossiste l’étalement d’un mois d’achat sur 12 mois », indique Emmanuel Leroy. La transformation d’une dette fournisseur en crédit fournisseur à moyen terme est une pratique couramment rencontrée en début mais aussi en cours d’exploitation. « Dans ce dernier cas, le grossiste facture des intérêts », précise François Gillot. Le pharmacien peut faire appel à cette solution par la suite à condition que la situation sur les difficultés de trésorerie ne soit pas insurmontable mais seulement tendue. « A côté du crédit découpage, le grossiste peut aussi consentir à son client une avance sur remises », ajoute-t-il.
Pour « fixer le cap » à suivre par l’entreprise, un business plan est nécessaire. Ce document va permettre de définir la stratégie à moyen terme et de déterminer les ressources internes et externes nécessaires à sa mise en œuvre. Il développera différents scenarii d’activité et définira pour chacun les « points morts » correspondants (CA minimal à réaliser pour que l’entreprise soit rentable), la structure du financement et les besoins prévisionnels de trésorerie. « Il est important que le pharmacien ait une visibilité à 6 mois sur sa trésorerie et ses principales échéances, les montants à rembourser devront être intégrés dans son plan de trésorerie », estime François Gillot.
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