PRIX DU MONITEUR - Le Moniteur des Pharmacies n° 2890 du 02/07/2011 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2890 du 02/07/2011
 

Cahiers Formation du Moniteur

Le Prix du Moniteur récompense chaque année une intervention démontrant le rôle incontournable du pharmacien lors de la délivrance d’une ordonnance. Bravo à tous les participants qui ont pour même objectif une meilleure prise en charge de leurs patients.

LES RÉSULTATS

PRIX DU MONITEUR 2011 QUAND L’OBSERVANCE EST UNE QUESTION DE VIE !

Chaque année depuis 8 ans, le Prix du Moniteur « Intervention officinale autour d’une ordonnance » récompense un pharmacien, un étudiant ou une équipe qui démontre à quel point le pharmacien est indispensable et irremplaçable lors d’une délivrance d’ordonnance. Cette année, huit dossiers ont été sélectionnés pour concourir. Leur point commun : ils émanent de pharmaciens ou d’étudiants qui n’aiment pas la routine, qui creusent, interrogent et s’interrogent, contactent les autres professionnels de santé, médecins, centres de pharmacovigilance, réseaux… Au final, c’est dans tous les cas le patient qui est gagnant.

Mai 2011 : le jury avait un mois pour lire et noter les 8 dossiers sélectionnés :

– Une prescription d’Augmentin chez un bébé allaité dont la mère prend de l’amoxicilline pour une bronchite : y a-t-il un risque de surdosage ?

– Un patient dialysé pesant 130 kilos, traité pour un Helicobacter pylori : faut-il ajuster la posologie d’antibiotiques ?

– Une prescription de Pantestone chez une femme alors que ce médicament n’a d’indication que chez l’homme : quelle est la balance bénéfices-risques ?

– Viagra en intra-vaginal chez une femme dans le cadre d’une aide médicale à la procréation : peut-on délivrer sans risques ?

– Un patient qui se plaint de xérostomie : n’y aurait-il pas un effet iatrogène en cause ?

– Une prescription de naltrexone chez une patiente souffrant de la maladie de Crohn alors que cette molécule est indiquée chez le patient alcoolodépendant : faut-il réaliser la préparation ?

– Cytotec prescrit en intra-vaginal après une fausse-couche : peut-on délivrer ?

– Une patiente sous traitement antirejet qui est « perdue » dans son traitement : que faire pour améliorer l’observance ici vitale ?

Réunion du jury le 7 juin : les discussions sont vives. Au final, c’est le dernier dossier qui se voit décerner le 8e Prix du Moniteur.

Bravo à tous les participants qui nous montrent de multiples facettes du métier de pharmacien, scientifique, humain, ayant toujours comme objectif une meilleure prise en charge du patient.

LE DOSSIER GAGNANT

Une patiente greffée perdue dans son traitement

Les médicaments antirejets sont vitaux après une greffe rénale. Vitaux et efficaces….à condition de les prendre correctement. Comment faire face à une patiente parlant mal le français qui ramène ses boîtes vides en guise d’ordonnance ?

1 QUEL EST LE PROBLÈME ?

Exposition du problème

Le problème est lié à la difficulté de communication avec une patiente sous traitement antirejet. Madame A. n’a pas répercuté la baisse de dosage d’un traitement (passage du Cellcept 500 mg au Cellcept 250 mg), qui était prévu 20 jours auparavant et que j’ai constaté lors de la consultation de son cahier de suivi (ordonnance du 10 février).

Son cas a retenu mon attention car avec la barrière de la langue, il est difficile d’estimer si la patiente comprend correctement les questions que je lui pose. Elle a effectivement tendance à répondre par l’affirmative à la moindre de mes interrogations et ce, même à des questions ouvertes.

Analyse du risque encouru

Le maintien du dosage de Cellcept 500 mg expose la patiente à davantage d’effets indésirables, notamment d’ordre digestif (cf : la prescription de Smecta).

Une mauvaise observance l’exposerait à un risque de rejet.

2 DÉROULEMENT DE L’INTERVENTION

– A l’aide des coordonnées téléphoniques recueillies dans le cahier de suivi, j’informe l’hôpital (via les infirmières) que la patiente est toujours sous Cellcept 500 mg.

– Je leur demande de me faxer une ordonnance à jour du traitement de la patiente.

L’ordonnance

L’ordonnance faxée par le service de néphrologie du CHU comporte :

• des traitements immuno-suppresseurs, indiqués dans la prévention des rejets de greffon

Prednisone 5 mg : 7,5 mg/j

Cellcept 250 mg : 250 mg × 2/j

Certican 0,5 mg : 1,5 mg × 2/j

• un traitement de l’hypertension artérielle

Zanidip 20 mg : 1 cp le matin

• un traitement de l’hypocalcémie

Calcidia 1,54 g : 1 sachet × 2/j

Un-alfa 0,25 µg : 1 cp/j

• un traitement d’une carence en fer et en vitamine B9

Specialfodine : 5 mg/j

Tardyferon 80 mg : 1 cp 2/j

• et un traitement symptomatique des troubles digestifs et des douleurs

Eupantol 20 mg : 1 cp/j

Smecta : 1 sachet 3 à 4/j

Doliprane 1 g : 1 cp si douleur

Recherche de solutions

• Je commande immédiatement les médicaments immunosuppresseurs que nous n’avons pas en stock (Cellcept 250 mg, Certican 0,5 mg).

• J’invite la patiente à apporter l’ensemble de ses médicaments à la pharmacie afin de m’assurer qu’elle prend correctement son traitement (solution qui va énormément faciliter le dialogue).

• A son retour, je dirige la patiente vers un espace de confidentialité, je dispose ses boîtes de médicaments devant elle et je débute un entretien interactif simple utilisant à la fois des mots de la vie courante et des signes de la main.

• Je lui demande de classer ses médicaments en fonction du moment de la prise (matin – midi – soir). Ensuite, je l’interroge sur le nombre de comprimés qu’elle prend à chaque prise.

Par ce moyen, je constate qu’elle maîtrise parfaitement les modalités de prise de son traitement.

• J’apporte quelques précisions concernant les intervalles de temps à respecter entre la prise de certains traitements.

• Concernant Cellcept, je lui indique la baisse de dosage à 250 mg par prise.

• Elle continue le traitement avec le dosage à 500 mg jusqu’à réception le lendemain matin du dosage à 250 mg.

• Enfin, je lui rappelle la nécessité d’une observance rigoureuse de son traitement, et de consulter son médecin au moindre signe d’infection (terrain immunodéprimé).

Conseils sur l’utilisation des médicaments

Précisions concernant la prise de certains médicaments :

• Smecta est à prendre à distance d’au moins 2 heures de toute autre prise médicamenteuse.

• Cellcept est à prendre en dehors des repas.

• La patiente prend Certican en dehors des repas ; elle doit continuer de cette façon.

• Calcidia est pris au milieu des repas (pour capter le phosphore libéré par les protéines animales et éviter l’hyperphosphorémie).

• En revanche, Tardyferon sera pris à jeun, à distance des repas et de la prise de calcium (exposition à une diminution de l’absorption des sels ferreux). Afin d’optimiser l’observance, je lui conseille de prendre le fer le matin à jeun et le soir avant le diner (15 mn avant).

• Par ailleurs, je lui rappelle qu’on ne doit jamais lui prendre sa tension artérielle au bras présentant la fistule artério-veineuse.

Plan de prise

• Le plan de prise fourni par l’hôpital figure dans le cahier de suivi. La patiente ne lit pas le français. Elle a une excellente mémoire visuelle des boîtes des médicaments.

• Cependant, pour éviter la moindre confusion, je demande à la patiente de ranger à part ou de ramener le dosage à 500 mg de Cellcept à la pharmacie.

• J’invite la patiente à venir nous consulter à la pharmacie si elle a la moindre interrogation sur ses traitements

3 LES RÉPERCUSSIONS

Enrichissement du dossier patient

• Les noms et coordonnées téléphoniques des professionnels de santé du service hospitalier en charge de la patiente sont intégrés au dossier patient.

• Un « commentaire bloquant » indique qu’il faut scanner toute ordonnance présentée par la patiente et qu’il est nécessaire d’effectuer un entretien interactif (au calme, dans un espace de confidentialité) à chaque délivrance et dispensation de traitements.

• On précise aussi l’existence d’un cahier de suivi hospitalier qu’il est nécessaire de consulter après chaque consultation médicale.

Mise en place d’une procédure qualité

Une procédure qualité est mise en place pour prendre en charge les patients éprouvant des difficultés de compréhension de leur traitement.

RÉSUMÉ DES DOSSIERS SÉLECTIONNÉS

Prescription de Pantestone chez une patiente de 84 ans

Pharmacie Huvent 59 240 Dunkerque

Participantes : Isabelle Fouassier et Louise Larange, pharmaciennes adjointes

L’ordonnance

Madame N. envoie sa sœur à l’officine avec une ordonnance de Pantestone 40 mg, 1 cp/jour, émanant du service de néphrologie du centre hospitalier.

1 QUEL EST LE PROBLÈME ?

La prescription est hors AMM. Pantestone n’a d’indication que chez l’homme dans le traitement substitutif des hypogonadismes masculins. De plus la prescription est réservée aux endocrinologues, urologues et gynécologues, alors que l’ordonnance présentée émane d’un service de néphrologie.

Risque encouru

Chez la femme, Pantestone peut avoir des effets virilisants. Il n’y a pas de recul de prescription dans ce condiv.

2 GESTION DU PROBLÈME

La sœur de madame N. ne connaît pas la but thérapeutique de cette prescription, mais signale que sa sœur a perdu beaucoup de poids récemment.

Le néphrologue, contacté par téléphone, explique que sa prescription

vise à lutter contre la sarcopénie de la patiente grâce à l’effet anabolisant des androgènes.

L’appel au centre de pharmacovigilance confirme l’existence d’études ayant montré un effet favorable de la testostérone sur le poids mais au prix d’effets virilisants pouvant être irréversibles.

Le pharmacien est alors amené à évaluer la balance bénéfices-risques de la prescription : d’un côté un risque vital si cette patiente continue à perdre du poids, de l’autre, un profil d’effets indésirables qui semble acceptable.

Il décide d’honorer la prescription.

3 CONSEILS À LA PATIENTE

Pantestone doit être consommé en présence de lipides pour favoriser l’absorption. Le pharmacien conseille donc la prise au petit déjeuner avec du beurre ou de la margarine.

De nombreux conseils alimentaires sont donnés à la patiente afin de favoriser la prise de poids, en tenant compte de la dialyse.

Une Opinion pharmaceutique est rédigée afin de formaliser l’intervention et incluse dans la fiche patient du logiciel informatique.

Parallèlement, une démarche qualité est initiée sur « la délivrance d’ordonnances posant problème ». Un cahier de liaison est mis en place afin de favoriser l’échange d’informations au sein de l’équipe. Il permet de signaler les problèmes rencontrés et les dispositions prises et comporte 5 colonnes : date, informations pratiques (ruptures de stocks…), informations clients (décès, problèmes divers), informations scientifiques (nouveaux produits, formations…), initiales.

Une démarche de formation sur l’insuffisance rénale chronique est entreprise au sein de l’officine ainsi qu’un dépistage de l’insuffisance rénale, en concertation avec un réseau sur le diabète.

Ceris et Vesicare, l’un de ces médicaments est de trop !

Pharmacie des Gabarres 14 ? 130 Pont-l’Évêque Participante : Carole Plainfossé, étudiante en 6e année et Rachelle Pérochon, pharmacien titulaire

Les ordonnances

Celle du généraliste comporte Hémigoxine pour l’insuffisance cardiaque, Vesicare 6 mg pour les troubles urinaires, Doliprane et Lectil 24 mg pour les vertiges. Celle du spécialiste, plus récente, comprend Silodyx 8 mg et Céris pour la prise en charge des troubles urinaires liés à l’hypertrophie prostatique.

1 QUEL EST LE PROBLÈME ?

Lors du renouvellement de ses ordonnances, le patient se plaint de sécheresse buccale très gênante pour parler. En analysant les prescriptions, délivrées dans deux pharmacies différentes, le pharmacien note la présence concomittante de Ceris et Vesicare, deux anticholinergiques antiénurétiques. Quatre médicaments sont susceptibles d’entraîner une xerostomie (sécheresse buccale) : Céris, Lectil, Vesicare et Silodyx. Leur co-prescription ne peut que majorer cet effet indésirable.

2 GESTION DU PROBLÈME

En interrogeant le patient, il s’avère que celui-ci n’a pas fait part du traitement donné par le généraliste à l’urologue. Le spécialiste contacté par téléphone demande que monsieur L. stoppe la prise de Vesicare, et ne poursuive que celle de Céris. Un courrier est envoyé aux deux prescripteurs pour les informer du problème rencontré et de la décision prise.

3 CONSEIL AU PATIENT

En attendant que la modification du traitement améliore les symptômes, il est proposé au patient Artisial comme substitut salivaire. Un plan de prise lui est remis et expliqué. Monsieur L. ne savait pas vraiment à quoi servaient ses différents médicaments.

En parallèle, la pharmacienne explique à monsieur L. l’intérêt du Dossier pharmaceutique (DP), qui aurait dans son cas permis d’éviter cette redondance de traitement. Monsieur L. est tout à fait réceptif à cette idée et accepte sur le champs l’ouverture de son DP.

4 DÉMARCHE EQUIPE

L’anecdote vécue a sensibilisé toute l’équipe à l’intérêt du DP, qui, depuis, est proposé de façon systématique à tous les patients.

Un interrogatoire systématique sur l’observance et le ressenti d’éventuels effets indésirables par les patients est mis en place. Un commentaire est également ajouté à la fiche patient informatique pour penser à vérifier que les effets indésirables à type de sécheresse buccale ont bien disparu.

RÉSUMÉ DES DOSSIERS SÉLECTIONNÉS

Viagra en intra-vaginal dans le cadre d’une procréation médicale assistée

Pharmacie de l’Oratoire 14 000 Caen

Participant : Thibaut Xufré, étudiant en 6e année

L’ordonnance

Elle comporte Viagra 25 mg, 1 comprimé en intra-vaginal 4 fois/jour à poursuivre 4 jours après le transfert d’embryon, Provames et Utrogestan par voie intra-vaginale également. Trois médicaments à prendre per os complètent l’ordonnance : Aspegic 100, Toco 500 et Torental LP.

1 QUEL EST LE PROBLÈME ?

Les principaux problèmes sont le fait qu’il s’agisse d’une femme, la voie d’administration, la prescription hors AMM et la posologie du médicament dans cette indication.

Par ailleurs, la patiente est perplexe sur cette utilisation de Viagra et son intérêt.

L’AMM de Viagra contre-indique l’utilisation chez la femme par voie orale quel que soit le dosage.

2 GESTION DU PROBLÈME

• Le laboratoire fabricant de Viagra précise qu’avec cette voie d’administration, il n’y a pas d’effets indésirables fréquents en-dehors de légers saignements vaginaux. En particulier le laboratoire confirme l’absence d’effets indésirables d’ordre cardio-vasculaire avec une utilisation intra-vaginale.

• La recherche sur Pubmed rapporte de nombreuses études concernant l’utilisation de Viagra en intra-vaginal et semble montrer un intérêt certain pour cette utilisation.

• Le prescripteur, contacté par téléphone, explique que le sildénafil est utilisé afin d’augmenter le débit sanguin utérin et l’aspect de l’endomètre.

• La prescription est délivrée avec les conseils d’observance habituels.

3 RÉPERCUSSION SUR L’ÉQUIPE

Opinion pharmaceutique

Elle n’est pas rédigée, mais cette prescription a mis le doigt sur l’intérêt de l’Opinion pharmaceutique, afin de garder une trace des prescriptions, notamment hors AMM. Un exemplaire type est désormais disponible à la pharmacie.

Fiche sur les médicaments des FIV

Une fiche explicative est élaborée sur les médicaments utilisés en cas de FIV avec antagonistes de la LH-RH, et précise les indications, le type de médecin pouvant prescrire et la conservation des produits. Ces fiches sont accompagnées d’un schéma chronologique d’une FIV avec antagoniste de la LH-RH. Elles peuvent être remises à la patiente.

Préparation de naltrexone pour une maladie de Crohn

Pharmacie Michiels 21 600 Longvic

Participante : Marie-Hélène Le Hir, pharmacienne adjointe

Les ordonnances

Madame C se présente à la pharmacie avec une ordonnance de naltrexone à 5 mg par jour émanant du service de gastro-hépatologie.

Pour mémoire, la naltrexone dosée à 50 mg dans Revia est destinée au traitement de soutien dans le maintien de l’abstinence chez les patients alcoolo-dépendants.

1 QUEL EST LE PROBLÈME ?

Cette ordonnance est hors AMM. Elle nécessite de plus de préparer des gélules dosées à 5 mg, la seule spécialité disponible étant 10 fois plus dosée.

2 GESTION DU PROBLÈME

La pharmacie se renseigne sur la faisabilité de la préparation magistrale, puis effectue une recherche bibliographique sur la naltrexone grâce au site Pubmed. De nombreuses études sont retrouvées sur la naltrexone dans diverses applications.

Le laboratoire commercialisant Revia, contacté par téléphone, ne dispose d’aucun renseignement au sujet d’une utilisation dans la maladie de Crohn.

3 CONSEILS À LA PATIENTE

Il est décidé de réaliser la préparation, tout en donnant un certain nombre de conseils à la patiente : prise le soir au coucher, risque d’interaction avec les médicaments opioïdes, attention aux effets hépatotoxiques (mais à haute dose seulement).

Une Opinion pharmaceutique est rédigée. Elle est accessible à toute l’équipe et résume le problème rencontré lors de la délivrance de l’ordonnance de madame C.

4 RÉPERCUSSIONS

• Démarche de formation

Une réunion avec l’équipe officinale permet d’enrichir les connaissances sur la maladie de Crohn et l’utilisation de naltrexone à faible dose.

• Procédure Qualité

Une fiche qualité concernant les préparations magistrales hors AMM est élaborée.

• Protocole de suivi des médicaments hors AMM

Il est spécifique des médicaments hors AMM nécessitant une préparation magistrale. Cette démarche s’inscrit dans un suivi de pathologies chroniques conforme aux nouvelles prérogatives de la loi HPST et du décret du pharmacien correspondant.

UN OUVRAGE POUR LES DOSSIERS SÉLECTIONNÉS

Les divs des 8 dossiers sélectionnés pour participer au Prix du Moniteur 2011 recevront chacun un exemplaire de l’ouvrage « Urgences pédiatriques à l’officine » de Jean-Marc Agostinucci, Philippe Bertrand et Jean Occulti. Un tout nouveau guide pratique aux éditions Pro-Officina, qui apprend à avoir les bons réflexes et les bons gestes face à l’urgence.

LES 8 DOSSIERS SÉLECTIONNÉS POUR LE PRIX 2011

Aziza Jhouri, lauréate du Prix du Moniteur 2011

« Je cherchais désespérement une ordonnance pour participer au Prix du Moniteur, et puis, un jour, je me suis dit : Pourquoi ne pas parler de ce que je fais tous les jours ? », explique Aziza Jhouri, lauréate du Prix du Moniteur 2011 et stagiaire de 6e année à la Pharmacie Caron de Beauvais. Voilà comment le cas de cette patiente greffée, perdue dans son traitement, devient un dossier de participation au Prix. « Ce qui me passionne dans ce métier, c’est la proximité avec les patients », explique cette étudiante enthousiaste. « J’ai aussi eu la chance d’aller en stage dans cette pharmacie où quand il le faut, on prend le temps, on peut s’isoler dans un espace dédié… » Aziza Jhouri a reçu un chèque de 2 000 euros. Toute l’équipe du Moniteur lui souhaite une belle carrière au service des patients !

LE JURY A AIMÉ…

« Très forte implication dans le suivi d’une patiente perdue dans son traitement » Jean Calop, professeur de pharmacie clinique à la faculté de Grenoble et praticien hospitalier.

« Il y a une vraie dimension humaine dans ce dossier, une véritable démarche éducative ». Brigitte Vennat, doyen de la faculté de Clermont-Ferrand

« Le pharmacien remet les pendules à l’heure. Il ne s’est pas arrêté à la barrière de la langue. Heureusement car il y a vraiment mise en danger de la personne dans cette ordonnance ! »

Vivien Veyrat, pharmacien adjoint et professeur associé à la faculté de Chatenay-Malabry (Paris 11)

« Un bel exemple dans lequel on arrive à appliquer effectivement ce qu’a prescrit le médecin » Olivier Catala, pharmacien titulaire et professeur associé à la faculté de Lyon.

« Un bon dossier, même si j’aime bien également celui du doublon Ceris-Vesicare et celui de Viagra prescrit chez une femme » Jean-Marie Gazengel, doyen de la faculté de Caen.

« Il s’agit davantage d’un problème de communication que d’un problème pharmaceutique, mais c’est très intéressant ! » Marina Piau, gagnante du Prix 2010

« Une intervention efficace, qui permet d’améliorer l’observance, ici essentielle » Florence Bontemps, directrice scientifique du Moniteur des Pharmacies.

LE CAS

La patiente

– Femme âgée de 57 ans

– Greffée rénale depuis 2007, suivie par un centre hospitalier universitaire (service de transplantation).

– A été dialysée 2 ans avant la greffe et présente une fistule artério-veineuse au bras gauche.

– Sous traitement antirejet

– Vit seule

– D’origine africaine, elle s’exprime difficilement en français.

Le condiv clinique

– Le 1er mars 2011, lors de la délivrance d’un traitement symptomatique (Spasfon, collyre Refresh, Doliprane), la patiente me signale à l’aide d’emballages vides les médicaments qu’il lui faudrait (Certican, Prednisone et Un-alfa), et me présente d’anciennes ordonnances non renouvelables.

– La patiente semble dépassée par les nombreux documents médicaux qu’elle renferme dans un dossier qu’elle transporte dans son sac.

– Elle ne maîtrise pas la langue française et il est difficile d’estimer si elle comprend bien ce que je lui dis.

– Je lui propose alors mon aide et demande à consulter son dossier, dans lequel j’aperçois un cahier de suivi de l’hôpital.

– La patiente, rassurée, accepte mon aide ; je l’invite alors à s’installer dans un endroit au calme dans la pharmacie.

– Dans son cahier, je récupère les coordonnées du service hospitalier qui suit la patiente et consulte un plan de prise élaboré par l’hôpital.

Aziza Jhouri, étudiante en 6e année

Pharmacie Caron 40, av. du 8 mai 1945 CC Intermarché Nord 60 000 Beauvais

PROCEDURE QUALITE

Prise en charge des patients éprouvant des difficultés de compréhension de leur traitement

Qui ?

Personnes au comptoir et personnes susceptibles d’être au contact avec le patient

Quand ?

– Problème de communication du patient

– Si le patient ne comprend pas ce qu’on lui explique

– Concerne les patients sous traitement chronique complexe

Comment ?

– Conduire le patient dans un espace de confidentialité afin de le mettre à l’aise

– Lui poser les questions suivantes (à adapter au profil du patient)

Avez-vous compris comment vous devez prendre votre traitement ?

Expliquez-moi comment vous prenez vos médicaments

Connaissez-vous l’indication de votre traitement ?

Objectif

– Amener le patient à expliquer lui-même les modalités de prise de son traitement.

En conclusion => Connaissez-vous le dossier pharmaceutique ?

A l’issue de l’entretien

– Fournir systématiquement au patient un plan de posologie

– Enrichir le dossier patient des données pouvant améliorer sa prise en charge

– Ouvrir le dossier pharmaceutique après accord du patient

Bibliographie

• Vidal 2011

• Dorosz 2009

• Le guide de pharmaco clinique – Le Moniteur des Pharmacies 2009 Talbert M., Willoquet G., Gervais R.

• Pharmacie Clinique et thérapeutique 3e édition ANEPC

• Cahiers du Moniteur n° 152 (Les greffes rénales) et n° 57 (L’insuffisance rénale chronique)

LE CAS

La patiente

Madame N., 84 ans, souffre d’insuffisance rénale chronique

Le condiv clinique

Madame N. est hémodialysée 3 fois par semaine à l’hôpital ; elle est sous EPO pour stimuler l’érythropoïèse car elle souffre d’anémie.

ON A AIMÉ

• la rigueur de l’intervention : appel au médecin, contact à deux reprises d’un centre de pharmacovigilance

• la rédaction d’une Opinion pharmaceutique annexée au dossier patient

• les nombreux conseils associés

• la mise en place d’une démarche qualité et d’un cahier de liaison

• la formation de l’équipe sur l’insuffisance rénale chronique et sur son dépistage.

LE CAS

Le patient

Mr L., 68 ans, souffrant d’hypertrophie de la prostate.

Le condiv clinique

Mr L. est suivi par son médecin traitant pour une insuffisance cardiaque et un syndrome dépressif. Il consulte un urologue pour ses troubles urinaires, sans mentionner le traitement prescrit par le médecin traitant pour ces mêmes troubles.

ON A AIMÉ

• le cas qui met en avant l’intérêt du DP

• l’intervention du pharmacien qui recherche si l’effet indésirable ne serait pas lié à un effet iatrogène

• l’envoi de courrier aux deux prescripteurs

• le plan de prise donné au patient

LE CAS

La patiente

Madame H., 34 ans, qui a bénéficié de plusieurs techniques d’assistance médicale à la procréation depuis 2 ans, sans succès.

Le condiv clinique

Les différentes FIV ont échoué, en particulier en raison d’une mauvaise réponse de l’endomètre de la patiente.

ON A AIMÉ

• la sensibilisation à l’intérêt de l’Opinion pharmaceutique.

• la fiche explicative sur la FIV, à destination de toute l’équipe

• le schéma d’administration des médicaments en cas de FIV, pour l’équipe et les patientes.

LE CAS

La patiente

Madame C., 51 ans, atteinte de la maladie de Crohn depuis 10 ans.

Le condiv clinique

Madame C. est en échec thérapeutique après essai de Humira, Remicade. Le dernier traitement, Thalidomide, a entraîné des paresthésies et une polynévrite et a dû être arrêté. Cortancyl est également en phase progressive d’arrêt.

ON A AIMÉ

• la multiplicité des outils : Opinion pharmaceutique, fiche qualité, protocole de suivi de médicaments hors AMM

• la mise en place d’indicateurs d’actes pharmaceutiques

• le test de Qualité de vie rempli à chaque délivrance par le pharmacien (items : douleurs , mobilité, sommeil, mémoire, dépression, isolement, dépendance…).

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