Un regroupement qui fait peur - Le Moniteur des Pharmacies n° 2880 du 30/04/2011 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2880 du 30/04/2011
 
INSTALLATION

Transactions

Auteur(s) : Myriem Lahidely

A Aurillac, le regroupement entre deux pharmacies fait grincer des dents. Des confrères et le syndicat des pharmaciens du Cantal ont déposé un recours à son encontre. Et ont gagné. Les deux titulaires n’ont plus le droit de vendre des médicaments dans leur nouvel espace.

Monique Rochery et Florence Suc se sentaient un peu à l’étroit dans leurs pharmacies respectives, situées à Aurillac dans le centre ancien. Les deux officinales ont donc obtenu par arrêté préfectoral l’autorisation de regrouper leurs pharmacies en mars 2010. Les deux points de vente, qui faisaient chacun 100 et 50 mètres carrés, ont donc pu se réunir en investissant un nouveau local situé en centre-ville, prenant le nom de la Selas Suc « Pharmacie du centre » Un troisième pharmacien qui a investi de l’argent dans le projet, détient des parts dans le regroupement. Ce regroupement provoque l’effroi des confrères aurillacois. « L’arrêté du préfet a fait l’objet, dès le mois d’avril 2010, d’un référé de suspension et d’un recours pour excès de pouvoir intentés par le syndicat des pharmaciens et quatre confrères devant le tribunal administratif », expliquent les deux pharmaciennes.

Une forte densité officinale

Le président du syndicat, Philippe Raymond, argue que « le quartier dans lequel nos consœurs ont ouvert est en sureffectif officinal alors que sa démographie est en baisse. Le quartier d’où elles viennent est pénalisé car il est moins bien approvisionné. » Ce quartier du centre-ville compte trois ­officines pour 2 845 habitants. Les deux pharmacies incriminées, se sont déplacées à moins de 100 mètres pour l’une et 350 mètres pour l’autre de leurs emplacements d’origine.

800 mètres de linéaires

Le référé de suspension avait été rejeté, en mai, par le tribunal administratif de Clermont-Ferrand qui a argumenté sur le fond et donné un nouvel avis favorable. Les deux pharmaciennes ont entamé les travaux en vue de la nouvelle exploitation. « Nous avons supprimé une licence et mené des démarches afin d’ouvrir, comme cela est demandé pour tout regroupement, une officine plus grande, qui réponde aux procédures qualité et permette de mettre en place les nouvelles missions édictées par la loi HPST » précisent-elles. Chaîne du froid, accessibilité handicapé, suivi des pathologies chroniques… Les pharmaciennes ont créé une surface de vente d’environ 300 mètres carrés, disposant de 800 mètres de linéaires et d’une capacité de stockage de 100 000 boîtes. « Cela nous permettait d’être très compétitives sur les prix, et probablement, cela a dû faire peur à nos confrères », regrette Monique Rochery. La pharmacie ouvre finalement le 31 janvier 2011, mais sa taille provoque le tollé : le 8 février dernier, le tribunal administratif de Clermont-Ferrand a estimé recevable la plainte du syndicat et annulé l’arrêté du 12 mars 2010. Les pharmaciennes ont fait appel. En attendant, la « Pharmacie du centre » est devenue une parapharmacie. Florence Suc a remonté sa croix verte sur son local initial, mais l’officine de Monique Rochery a été totalement démantelée en vue du regroupement.

Vous sentez-vous régulièrement en insécurité dans vos officines ?


Décryptage

NOS FORMATIONS

1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.

Les médicaments à délivrance particulière

Pour délivrer en toute sécurité

Le Pack

Moniteur Expert

Vous avez des questions ?
Des experts vous répondent !