LE CRI D’ALARME DE CEUX QUI SONT HOSTILES À LA RÉFORME - Le Moniteur des Pharmacies n° 2880 du 30/04/2011 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2880 du 30/04/2011
 

Dossiers

Enquête

Auteur(s) : C.G.

Faire payer un ticket d’entrée à l’AME ? L’addition pourrait être salée au bout du compte. Explications.

Des associations humanitaires, des centres de soins et certains parlementaires craignent que, faute de ressources, des personnes diffèrent leurs soins. Avec le risque que la prise en charge se fasse en urgence à un stade plus avancé de la maladie, à l’hôpital, pour une durée plus longue et coûteuse. Et, tel un cercle vicieux, que les dépenses de l’AME explosent.

L’association Act’Up a vivement dénoncé l’accès payant à l’AME. Caroline Izambert, militante Act’Up et bénévole à l’espace Santé-droit en Seine-Saint-Denis fait un point sur la situation : « Entre les CPAM, les préfectures, le système cafouille ! La circulaire d’application de la loi vient de passer. Chose positive, il y est rappelé que les mineurs isolés sont admis automatiquement à l’AME sans avoir à être rattachés à un majeur. On voit de plus en plus des mineurs être parents eux-mêmes dans certaines communautés. Il aurait été plus simple de les intégrer à la CMU. L’entente préalable pour protocole de soins coûteux et la réduction du panier de soins, autres mesures restrictives votées dans la loi ne figurent pas, à ce jour, dans le décret d’application. Malgré tout, on allonge le circuit de soins et on fait courir des risques de propagation de maladies infectieuses. Nous constatons une forte recrudescence de la tuberculose sous une forme sévère et résistante. L’AME doit rester une politique de prévention. »

Des indicateurs pour mesurer l’impact de la réforme

Un avis partagé par Médecins du Monde qui remarque un recul de la vaccination chez les enfants de sans-papiers et un afflux dans ses centres de soins dont certains sont déjà saturés. Hausse de 34 % des demandes d’AME par rapport à la même période en 2010, constatée à Saint-Denis. L’association a confirmé sa mobilisation et met en place des indicateurs qui vont permettre de mesurer l’impact de la réforme. Les résultats seront connus cet automne. Une enquête, en cours dans trois centres (Nice, Saint-Denis et Montpellier), évalue le poids des 30 euros dans le budget des patients et ce qu’ils comptent faire suite à l’instauration de ce paiement. Ce droit pourrait s’avérer être un mauvais calcul financier et coûter bien plus cher à la collectivité et à la santé publique. Le rapport estime la collecte liée au droit d’entrée à 6 millions d’euros à laquelle il faut retirer les frais de gestion engendrés. Le bénéfice de responsabilisation individuelle de la population concernée est considéré nul. Le risque de report de soins, d’aggravation et de coût supplémentaire réel.

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