Une année 2010 atone pour le libre accès - Le Moniteur des Pharmacies n° 2874 du 19/03/2011 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2874 du 19/03/2011
 

Entreprise

MARCHÉ

Auteur(s) : Stéphanie Bérard

Crise oblige, le libre accès a reculé de 0,8 % en 2010, même si les switchs ont dynamisé certains segments de l’automédication. Face à cette conjoncture difficile, les prix restent sages.

Trois ans ou presque après avoir franchi le comptoir, le marché du libre accès est atone. D’après les statistiques d’IMS, révélées par l’Afipa, les ventes ont reculé de 0,8 % en chiffre d’affaires et de 1,2 % en volume en 2010. L’automédication représente alors 14,1 % des médicaments avec 419 millions d’unités vendues. « 2010 est une année en demi-teinte pour les chiffres du marché », précise Vincent Cotard, le président de l’Afipa.

Impact de la crise

L’automédication suit alors la même mouvance que l’année dernière, qui avait vu une baisse de 0,5 % des ventes en volume, alors qu’en 2008 les ventes avaient progressé de 2,5 %. « Cette dynamique de marché plus faible s’explique par l’impact de la crise sur les ménages, qui n’hésitent pas à différer leurs dépenses de santé, mais aussi par une année 2010 sans pathologies notables », commente Pascal Voisin, directeur Consumer Health d’IMS France. Si certains marchés de l’automédication affichent une belle courbe de croissance des ventes comme les antalgiques (2,6 %), le segment des voies respiratoires, poids lourd de l’automédication (25 % des parts de marché) décline (– 2,1 %).

Des marchés dynamisés par les switchs

Au sein de l’automédication, les médicaments remboursables semi-éthiques accusent une baisse de 1,3 % (en volume et en valeur). Sur ce marché, la majorité des segments voient, là aussi, leurs ventes baisser, comme la dermatologie (– 9,1 %) et les suppléments nutritionnels (– 0,9 %), tandis que les voies digestives parviennent à tirer leur épingle du jeu (+ 4,6 %). « Les switchs, importants en 2010, notamment en dermatologie et dans les inhibiteurs de la pompe à protons, ont pu dynamiser certains marchés », explique Pascal Voisin.

Dans ce marché peu dynamique, les prix restent sages. En 2010, en effet, le prix moyen d’automédication est resté quasi stable (+ 0,4 %), progressant de 4,58 à 4,60 euros. Il confirme la tendance observée en 2009 (+ 1 %) et 2008 (+ 0,2 %). L’OTC strict suit la même progression, avec un prix moyen de 5,63 euros. Quant au semi-éthique, qui affiche un prix moyen de 2,50 euros, il n’a pas bougé d’un iota par rapport à 2009.

60 % des patients recourent au libre accès en 2011

Malgré un marché peu dynamique, le libre accès s’installe pas à pas dans les officines. D’après l’étude annuelle réalisée par l’université Paris VI, la proportion de patients convaincus par le libre accès augmente sensiblement : 60 % des sondés (sur un échantillon de 511 personnes) y ont recours en 2011, contre seulement 31 % en 2010. Ce qui les séduit ? Un gain de temps (43 % contre 27 % en 2010), des promotions (44 %) et la découverte de nouveaux produits (34 % contre 26 % en 2010). Sans compter que le libre accès a renforcé le rôle du pharmacien (pour 51 % des sondés) et rend même l’officinal plus disponible de l’avis de 33 % des consommateurs. Les utilisateurs du libre accès sont d’ailleurs les meilleurs défenseurs de l’officine, puisque 76 % s’opposent à la vente de médicaments en grande surface.

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