Elections aux URPS, la FSPF en tête - Le Moniteur des Pharmacies n° 2862 du 08/01/2011 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2862 du 08/01/2011
 

Actualité

L’événement

Auteur(s) : François Pouzaud

Les élections des URPS, qui se sont déroulées du 9 au 16 décembre 2010, ont fortement mobilisé les pharmaciens. Pour autant, les résultats sont sans surprise : la FSPF devance largement l’USPO. Quant à l’UNPF, elle tire son épingle du jeu.

Du 9 au 16 décembre 2010, les professionnels de santé étaient appelés à voter pour élire leurs représentants au sein des unions régionales de professionnels de santé (URPS) dans chaque région. Les pharmaciens ont largement répondu à l’appel, puisqu’ils ont été 61,47 % à voter. Le plus fort taux de participation des professionnels de santé (voir encadré). A la grande satisfaction des trois syndicats. Pour Gilles Bonnefond, président délégué de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), la forte participation des pharmaciens est un signe encourageant. « Elle montre leur intérêt pour les nouvelles missions du métier et la nouvelle organisation de l’offre de santé au niveau régional, se félicite-t-il. Ceux qui doutaient de la capacité des syndicats à mobiliser en sont pour leurs frais. Les accords conventionnels que nous signerons demain auront de la valeur car ils seront suivis par la base. » Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), partage cette analyse : « Les résultats de ce scrutin montrent l’attente qu’ont nos confrères par rapport à la loi HPST et aux nouvelles missions. » Selon les régions, le taux de participation varie de plus de 50 % à près de 90 % (record en Corse avec 87,5 %, devant l’Alsace et la Bourgogne). Seules trois régions affichent un taux inférieur à 50 %: l’Aquitaine (48,3 %), la Guyane (43,2 %) et l’Ile-de-France (37 %).

Des résultats conformes aux prévisions

Les résultats des élections aux URPS des pharmaciens sont néanmoins sans surprise : comme prévu, la FSPF sort largement majoritaire de ce scrutin, avec 58,8 % des suffrages exprimés au niveau national (chiffres du ministère de la Santé), devant l’USPO qui recueille 29,3 % des voix. Enfin, avec 11,9 % des suffrages, l’UNPF dépasse la barre des 10 % nécessaires pour rester un syndicat représentatif et participer aux négociations avec l’Assurance maladie, qui débuteront au printemps avec la remise à plat de la convention pharmaceutique.

La FSPF obtient la majorité des voix dans 21 régions sur 26 et la majorité des sièges dans 20 régions. Elle totalise 146 sièges sur les 228 à pourvoir, contre 60 pour l’USPO et 22 pour l’UNPF. L’USPO l’emporte néanmoins en nombre de voix dans 5 régions : Auvergne, Bourgogne, Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais et Rhône-Alpes qui est l’une des deux régions (avec Poitou-Charentes) où elle arrive à égalité de sièges avec la FSPF. En revanche, l’UNPF n’emporte aucune région, mais dépasse la barre fatidique des 10 % dans 15 régions et dépasse les 20 % à trois reprises (Alsace, Picardie, océan Indien).

« La Fédération est majoritaire en termes d’adhérents mais également d’audience, ce vote conforte la politique régionale voulue par nos représentants syndicaux présents sur le terrain », commente Philippe Gaertner, qui y voit aussi une forme de reconnaissance de la ligne de conduite et des valeurs défendues par la FSPF. « L’Etat sera obligé de tenir compte des résultats de ces élections dans les discussions, poursuit-il. Vu nos scores, il serait logique de ne pas mettre en doute la légitimité de nos propositions faites en amont de cette campagne. » Pour autant, bien qu’ayant plus de 50 % des voix, la FSPF n’aura pas droit de veto.

Ces élections assoient aussi de manière incontestable l’USPO comme deuxième force syndicale au niveau national. Ce syndicat est désormais installé dans toutes les régions de métropole. « Nous avons doublé notre score d’audience par rapport à notre nombre d’adhérents », constate avec satisfaction Gilles Bonnefond, élu en Rhône-Alpes. L’USPO n’atteint pas toutefois le seuil des 30 % qui permet de signer seul une convention. L’UNPF, que certains avaient déjà enterrée, n’est pas hors jeu et pourra faire entendre sa voix. Son président, Claude Japhet, estime que l’équilibre syndical est respecté par ces élections aux URPS : « C’est la victoire de la pluralité et de la démocratie syndicale car toutes les tendances seront écoutées. »

De futures discussions

La FSPF entend d’ailleurs prendre rapidement contact avec les directeurs des agences régionales de santé (ARS). « Les pharmaciens ont montré au travers de ces élections que ce sont des acteurs qui ont envie d’avancer, nous attendons maintenant des ARS qu’il y ait du répondant », espère Philippe Gaertner, conscient de ses nouvelles obligations. Concernant le dossier économique, « nous avons demandé à l’Etat la reprise des négociations et la fixation d’un calendrier précis ».

Fort de ses scores, la FSPF avertit l’USPO et l’UNPF que ce ne sera pas au syndicat majoritaire de reculer en cas de désaccord sur un dossier. « Cette déclaration fait froid dans le dos et augure de discussions difficiles, réagit Gilles Bonnefond. Elle montre de la part de ce syndicat un état d’esprit de fermeture et une attitude arrogante qui ne sont pas adaptés à une situation où, au contraire, l’union doit être la règle. » Il est également choqué par le droit d’ingérence revendiqué par la FSPF dans les régions où elle n’est pas majoritaire en sièges pour vérifier que les accords signés ne sont pas contraires à sa politique nationale.

Claude Japhet espère aussi que « ceux qui auront les manettes en main puissent travailler sereinement, objectivement et pour l’ensemble de la profession, en laissant de côté les querelles partisanes ». Il plaide pour la concertation et la cohésion. Sur les services et prestations, il met en garde contre les dangers d’expérimentations sauvages menées à l’initiative des URPS et la création de modèles non transposables au niveau national en raison de la variabilité des objectifs et des méthodes. « En l’absence d’une stratégie nationale et de la mise en place d’un schéma général, toutes ces expérimentations seront sans lendemain et ne rapporteront pas un centime de plus à la profession », prévient-il.

A l’heure des vœux, il souhaite que les nouvelles missions du pharmacien soient discutées avec l’Assurance maladie. « Il serait aberrant que leurs rémunérations soient fixées par des arrêtés et non pas dans le cadre conventionnel qui est plus souple, plus dynamique et conforme à l’esprit même des divs. Il est impératif d’avoir des actes identifiés, nomenclaturés et codés », conclut Claude Japhet.

Les pharmaciens arrivent en tête

Les consignes de vote n’ont pas été aussi bien suivies par les autres professionnels de santé. Pour les élections des URPS des médecins, ce taux s’élevait à 44,6 %. Et pour ceux qui votaient également le 16 décembre, on ne retrouve pas la même ferveur pour ces élections : 45,57 % pour les chirurgiens-dentistes, 28,18 % pour les masseurs-kinésithérapeutes et 24,05 % pour les infirmiers. Les niveaux de participation dans les régions devraient avoir une incidence sur les modalités de répartition de l’enveloppe pharmacie entre les régions. « Les paramètres de la péréquation vont s’appliquer, les régions ayant obtenu des taux élevés pourront être mieux dotées financièrement », souligne Philippe Gaertner.

Vous sentez-vous régulièrement en insécurité dans vos officines ?


Décryptage

NOS FORMATIONS

1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.

Les médicaments à délivrance particulière

Pour délivrer en toute sécurité

Le Pack

Moniteur Expert

Vous avez des questions ?
Des experts vous répondent !