Retrouvez tous vos contenus sur mobile avec l'application du Moniteur des pharmacies.
Téléchargez gratuitement l'application !
Professionnels de santé, accédez à plus de contenu, réagissez aux actus et bénéficiez de tous les avantages en vous connectant à votre espace personnel.
Si vous n'avez pas de compte,
vous pouvez en créer un gratuitement !
Dossiers
Enquête
Auteur(s) : Stéphanie Bérard
Créé sous l’égide de Sida Info Service, le 190
« Le Moniteur » : Comment celles et ceux qui font appel au Centre de santé sexuelle conçoivent-ils l’utilisation du préservatif ?
Michel Ohayon : Dans une structure comme le 190, où les usagers sont des personnes à la sexualité très développée, la question de la prévention par l’utilisation du préservatif ne se pose pas. Ce discours de prévention est mené dans une logique de campagne grand public. Les hommes et les femmes qui ont le souci de se protéger des infections et des maladies sexuellement transmissibles ne viennent pas dans un centre de santé sexuelle. Au contraire, ceux qui consultent ne se sont pas protégés et sont particulièrement exposés au virus du sida.
Quel est leur rapport au préservatif ?
Souvent, les rapports non protégés de personnes séronégatives ne sont pas prémédités, ils sont l’effet de l’alcool, d’une rencontre momentanée où le dialogue n’a pas sa place. Certaines personnes ne sont pas au courant des risques qu’entraîne un rapport non protégé. D’autres ont cette prise de conscience et assument la prise de risque, même si ce profil est minoritaire parmi les consultations du centre.
Qui se protège ?
Les séropositifs ont tendance à se protéger davantage, mais pas de manière systématique. Par exemple, le préservatif est peu utilisé dans les rapports orogénitaux. Chez les hétérosexuels, la proportion des personnes qui ne se protègent pas est plus grande et plus temporaire que dans la population homosexuelle. Pour celle-ci, l’usage du préservatif s’inscrit davantage dans la norme, ne serait-ce que parce que la durée de vie d’un couple est plus réduite. Les personnes qui viennent au 190 sont là car leur sexualité rend la prise en charge sanitaire classique difficile. Il y a quelques semaines, un homme, sujet à des troubles sexuels, était passé par une structure hospitalière pour se soigner. La psychologue avait été choquée d’entendre qu’il ne s’était pas protégé lors de ses rapports sexuels et avait refusé de le prendre en charge. Or, ici, nous refusons d’avoir ce discours moralisant d’utilisation du préservatif comme outil de protection. Il n’y a pas de jugement ni de discours global de prévention car les personnes qui viennent au centre sont déjà dans des situations très difficiles.
* 190, boulevard de Charonne, 75020 Paris, tél. : 01 55 25 32 72.
Prestations (dépistage, vaccinations…) : 1 600
Consultations médicales : 900
Profil type des usagers du 190 : des hommes à 90 %, majoritairement des homosexuels, avec une moyenne d’âge de 39 ans
Suivi d’infections VIH : 200 personnes
Nombre de séropositifs : 52 %
En vue de la vingt-troisième Journée mondiale de lutte contre le sida, le Cespharm met de nombreux outils de communication à la disposition des pharmaciens. Pour promouvoir la prévention de la transmission virale, une brochure intitulée « Préservatifs : petit manuel » est éditée. C’est l’occasion de rappeler noir sur blanc comment un préservatif doit être utilisé, qu’il soit masculin ou féminin, et de mettre en avant la variété de l’offre, adaptée aux différentes pratiques, envies ou confort et à tous les budgets. C’est l’occasion aussi d’insister sur le fait que « le préservatif est aujourd’hui un des moyens de contraception les plus efficaces et reste le seul moyen de lutte contre les infections sexuellement transmissibles et le sida ». Le Cespharm relaie de surcroît la campagne du ministère de la Santé et de l’INPES visant à inciter l’ensemble de la population à effectuer un test de dépistage du VIH, conformément aux recommandations de la HAS et du rapport « Yeni » 2010. Ce dépistage doit être proposé à toute personne de 15 à 70 ans, qu’elle soit exposée ou non à un risque particulier de contamination. Il constitue l’une des priorités du plan national de lutte contre le VIH 2010-2014 et doit être renouvelé chaque année en cas de facteurs de risque connus. Dans ce condiv, des affiches portant le slogan « En France, 50 000 personnes vivent avec le virus de sida sans le savoir » sont proposées aux pharmaciens, ainsi que trois brochures destinées aux patients abordant le dépistage, les questions qui peuvent en découler et les infections sexuellement transmissibles au sens large. Une brochure est également disponible dans le but d’expliquer les modalités du dépistage aux professionnels de santé. Elle évoque également la façon d’aborder le sujet avec le patient et l’attitude à adopter face à un refus. Tous ces outils sont téléchargeables et peuvent être commandés gratuitement sur le site du Cespharm (www.cespharm.fr).
Géraldine Galan
Vous sentez-vous régulièrement en insécurité dans vos officines ?
1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.
Vous avez des questions ?
Des experts vous répondent !