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Le Moniteur des Pharmacies n° 2853 du 06/11/2010
 
ELECTIONS AUX URPS

Actualité

L’événement

Auteur(s) : Magali Clausener*, Arnaud Cristinelli**

Du 9 au 16 décembre, les pharmaciens devront élire par correspondance leurs représentants aux URPS (unions régionales des professionnels de santé). Les enjeux sont de taille : les URPS seront les interlocuteurs des ARS et le reflet de la représentativité des syndicats. Les syndicats professionnels ont déjà déposé leurs listes et fourbissent leurs armes. Voici leurs programmes.

Une fois n’est pas coutume, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) ont lancé le même mot d’ordre aux pharmaciens : « Votez ! » Du 9 au 16 décembre prochain, les pharmaciens vont devoir, en effet, élire pour cinq ans leurs représentants aux URPS. Et ce, dans chaque région de France. La proclamation des résultats aura lieu le 21 décembre. Les URPS (une par profession de santé libérale) seront les interlocuteurs des 26 agences régionales de santé (ARS) sur le projet régional de santé et l’organisation de l’exercice professionnel, en incluant la permanence des soins, la continuité des soins et les nouveaux modes d’exercice. C’est dire leur importance.

Ne pas oublier la Convention nationale

« De par les votes, c’est non seulement une politique régionale qui va être influencée mais aussi une politique nationale, et ce sont tous les pharmaciens de base qui peuvent prendre leur responsabilité face à un choix stratégique. Ce n’est donc plus seulement “Je vote pour un syndicat ou contre” », explique Claude Japhet, président de l’UNPF. D’où l’appel au vote des syndicats. Plus le taux de participation sera élevé, plus les URPS auront du poids dans le dialogue avec les ARS.

Mais ce n’est pas tout. La représentativité nationale des syndicats est aussi en jeu. Si un syndicat remporte moins de 10 % des suffrages au niveau national, il perd sa représentativité et ne peut participer aux négociations avec l’Assurance maladie. S’il comptabilise 30 % des votes, il pourra signer, seul, des conventions. Et il faut rappeler que la Convention nationale pharmaceutique sera renégociée en 2011. Avec 50 % des voix, le syndicat est assuré d’être majoritaire. La FSPF et l’USPO ont le même objectif : obtenir plus de 30 % voire 50 % des voix. Avec, en outre, pour Gilles Bonnefond, président délégué de l’USPO, l’ambition d’avoir « des forces équilibrées entre deux syndicats », la profession ayant « trop longtemps souffert de syndicats ultramajoritaires ». Pour Philippe Gaertner, président de la FSPF, « 30 % pour la Fédé, ce serait un échec ». Pour autant, il a écrit dans le programme de la FSPF : « Plus important encore que cette majorité que nous appelons de nos vœux, il nous faut pouvoir compter sur une mobilisation massive de nos confrères. […] Face aux défis qui attendent la pharmacie d’officine (nouvelles missions, renforcement et rééquilibrage du réseau, consolidation économique), il nous faut peser dans le débat. »

FSPF « Pharmaciens d’abord. Rassemblés, nous irons loin »

Le programme de la FSPF s’articule autour du renforcement de l’économie de l’officine, du réseau et de l’exercice officinal. La FSPF demande l’augmentation de la première tranche de la marge et la création d’une lettre clé « pharmacie » pour la rémunération des actes des pharmaciens dans le cadre de la loi HPST. Le syndicat veut également l’arrêt du « déploiement à de nouvelles classes thérapeutiques des boîtes de trois mois » et « une rémunération spécifique pour l’implication des pharmaciens dans la substitution ». Il exige pour la médication familiale « la mise en place de corridors de prix et une application réelle de la charte signée avec l’industrie ». Toujours en matière de prix, il propose la mise en place de prix de cession à marge réglementée pour certains produits de la LPPR. La FSPF défend aussi « la mise en place d’accords conventionnels portant sur des paniers de soins, protocolisés sur la qualité et le conseil et assortis [là encore] d’un corridor de prix », et une prise en charge du suivi pour les patients chroniques.

Pour renforcer le réseau, la FSPF propose la déduction des intérêts d’emprunt par SPF-PL (société de participations financières de professions libérales) et l’achat progressif des parts, ainsi qu’un fonds de modernisation et de restructuration.

Quant à l’exercice, le syndicat continue de militer pour les nouvelles missions des pharmaciens définies par la loi HPST, la sortie du médicament des forfaits de soins des établissements d’hébergement des personnes âgées dépendantes (EHPAD), la coopération interprofessionnelle et le pharmacien correspondant. Il souhaite aussi que la préparation des doses à administrer fasse l’objet d’une rémunération spécifique et qu’une « aide pérenne » soit prévue dans la prochaine Convention nationale pharmaceutique « afin d’indemniser les pharmaciens pour la dématérialisation des actes administratifs ».

UNPF « Pour réussir ensemble la pharmacie de demain »

Le programme de l’UNPF comprend des propositions dans trois domaines : l’indépendance économique, un exercice professionnel plus juste et la transmission des officines. Concernant les dispositions économiques, l’UNPF propose de linéariser la marge en revalorisant la première tranche à 70 euros pour compenser notamment la perte de marge sur les grands conditionnements. Le syndicat souhaite aussi que la rémunération soit complétée par une indemnisation des nouvelles missions du pharmacien définies par la loi HPST. Le refus de la généralisation du TFR et l’abrogation des délais de paiement à 60 jours sont également demandés.

Pour rétablir les conditions d’un juste exercice, l’UNPF suggère de travailler étroitement avec les autres professionnels de santé pour renforcer le rôle du pharmacien dans l’éducation thérapeutique et le parcours de soins. L’intégration des médicaments dans un forfait de soins en EHPAD est rejetée par l’UNPF. En outre, le syndicat s’insurge contre les « diktats administratifs » qui imposent des modernisations informatiques coûteuses (comme le code Datamatrix) et demande des indemnisations compensatoires. Pour la transmission des officines, il se prononce pour la création de holdings avec ouverture du capital des officines aux pharmaciens salariés. L’UNPF milite aussi pour une fiscalité favorisant le regroupement des pharmacies et pour un fonds de restructuration du réseau officinal.

USPO « Pharmacien, un métier d’avenir »

Le programme de l’USPO, présenté par son président délégué Gilles Bonnefond, est fondé sur le rapport Rioli et la loi HPST. En clair, le syndicat veut la mise en œuvre des nouvelles missions des pharmaciens et des expérimentations régionales. Prévention et dépistage, éducation thérapeutique du patient, accompagnement du patient, coopération entre professionnels de santé, pharmacien correspondant, « télésanté »…, l’USPO décline tous les aspects des nouvelles missions officinales.

« C’est l’avenir de la profession et de la rémunération, déclare Gilles Bonnefond. Il faut aujourd’hui mieux prendre en charge les patients chroniques. La coordination interprofessionnelle est la règle ainsi que le travail avec les associations de patients. » Sans oublier les relations avec les agences régionales de santé afin de mieux organiser la sortie de l’hôpital et le travail avec les EHPAD, mais également de travailler sur les territoires de santé et l’offre officinale afin notamment de défendre « les pharmacies en campagne » pour qu’elles ne soient pas fragilisées. Dans le cadre de l’organisation de l’offre, le syndicat souhaite que, dans les zones surdotées, des pharmaciens puissent racheter une pharmacie dont le titulaire part à la retraite et rendre la licence à l’ARS. Enfin, l’USPO propose également que les nouvelles missions soient rémunérées comme des actes libéraux, sans TVA.

en direct du Net

Enquête flash*

Savez-vous que des élections vont avoir lieu pour élire vos représentants au sein des URPS (unions régionales des professionnels de santé)?

oui 49,09 %

non 50,91 %

*Sur une base de 219 votants

Des listes peu féminisées

Alors que la profession est largement féminisée, les trois syndicats comptent très peu de femmes en tête de liste : deux pour la FSPF et deux pour l’UNPF. La palme revient à l’USPO avec six femmes.

A noter aussi que l’UNPF n’est pas présente en Auvergne, Languedoc-Roussillon, Guadeloupe, Martinique et Guyane. L’USPO est aussi absente en Martinique et en Guyane. Enfin, la FSPF mise sur la notoriété de ses têtes de liste (par exemple Jean-Luc Audhoui pour l’Ile-de-France et Frédéric Abecassis pour le Languedoc-Roussillon). L’USPO a opté pour des listes « rajeunies et rafraîchies », avec des têtes de liste pas « très connues ». Aucun des candidats de l’USPO n’est un conseiller ordinal. L’UNPF a également cherché à rajeunir les listes de ses candidats.

En savoir plus

Les programmes complets et les listes des candidats sont disponibles sur Internet :

→ FSPF : www.urpspharmacien.fr

→ UNPF : www.election-urps.fr

→ USPO : www.uspo.fr, rubrique « Elections URPS ».

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