« C’est un emprunt plus faible qui peut permettre aux titulaires de mieux se rémunérer » - Le Moniteur des Pharmacies n° 2852 du 30/10/2010 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2852 du 30/10/2010
 
LIONEL CANESI, EXPERT-COMPTABLE, CABINET C2C PHARMA (RÉSEAU CGP)

Le grand débat

Il faut obtenir des prix de vente qui tendent vers la valeur économique d’une officine. Le problème de rentabilité des officines, et donc d’un revenu du travail faible, vient des prix de fonds qui sont complètement disproportionnés par rapport à leur valeur économique. Aujourd’hui, la majeure partie de la rentabilité de l’officine part dans le remboursement de l’emprunt bancaire et le pharmacien attend sa revente pour tirer des revenus de son travail. La capitalisation devient donc de plus en plus aléatoire pour certaines officines.

Il n’y aura pas de solution de remplacement tant que le pharmacien n’aura pas de marge de manœuvre en termes de trésorerie. Le seul moyen de faire baisser la pression de l’emprunt pour dégager des liquidités est d’augmenter l’apport personnel. Or, l’inadéquation actuelle entre le prix du marché des fonds et leur valeur économique entraîne l’impossibilité pour beaucoup de jeunes pharmaciens de s’installer.

Mais je suis persuadé que les prix des fonds vont baisser. Avec les exonérations d’impôts sur la plus-value pour le départ à la retraite, et compte tenu des années glorieuses de la pharmacie, je suis sûr que cette baisse du prix de vente de l’officine ne devrait pas représenter des sacrifices pour certains pharmaciens. En tout cas, cela permettra aux jeunes générations de se lancer dans l’aventure de l’installation.

Or, cette baisse du prix de vente entraînera une diminution corrélative de l’apport nécessaire. Car, aujourd’hui, nous sommes contraints de dire à un jeune de trente ans, disposant d’un apport de 150 000 €, qu’il peut difficilement s’installer dans le sud de la France. Un emprunt plus faible permettra aux titulaires de mieux rémunérer le travail.

Par ailleurs, l’un des paradoxes de la pharmacie est la lourdeur de la masse salariale, alors que les rémunérations individuelles sont faibles. D’où un risque de disparition des vocations chez les jeunes pour les métiers de la pharmacie.

Actuellement, le revenu moyen d’un titulaire ayant des emprunts en cours est de 36 000 € par an. S’il veut emprunter un million d’euros sur douze ans, il remboursera environ 83 000 € de capital par an. Il perçoit donc un tiers de rémunération du travail et deux tiers de capitalisation. Il faudrait parvenir à un rapport plus équilibré entre capitalisation et rémunération du travail. Car le pharmacien doit anticiper les baisses de prix et leurs conséquences sur la capitalisation. Et, même avec une valorisation de 80 % du chiffre d’affaires, la pharmacie reste un bon placement. Il faut juste permettre aux titulaires d’avoir un meilleur rendement de leur travail et ne pas tout miser sur la capitalisation.

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