Secrets de fabrication homéopathique

80 % des 1 400 plantes utilisées pour la fabrication des souches homéopathiques sont récoltées ou cultivées en France, principalement autour des usines Boiron quand la plante le permet. Cela facilite la fabrication de souches à partir de plantes fraîches. Les 20 % restants sont des plantes exotiques sèches, qui proviennent des quatre coins du monde.

Les plantes sont livrées « propres » par 100 récoltants experts en botanique. Elles sont ensuite traitées dans les 24 heures après leur récolte. Si l’hygrométrie d’une plante est trop élevée pour être mise en production, la plante est stockée et surveillée jusqu’à ce qu’elle soit sèche.

La qualité botanique de la plante, sa radioactivité, la quantification de polluants sont analysées… Ce travail est le même pour les champignons.

Une fois le lot de plantes contrôlé, les plantes sont broyées pour être mises en macération dans une quantité précise d’alcool et d’eau ultra-filtrée calculée en fonction du poids de la plante et de son hygrométrie.

La durée du mouillage varie entre 15 et 21 jours. Durant cette période, les opérateurs remuent chaque cuve tous les jours.

La plante est ensuite pressée et filtrée afin d’obtenir la teinture mère, point de départ des dilutions homéopathiques. Cette teinture mère est contrôlée : titre alcoolique, détermination du résidu sec, identification des constituants caractéristiques par chromatographie sur couche mince.

De leur côté, les substances chimiques, minérales et animales sont mises en solution dans de l’alcool à 70°, après contrôle des matières premières. N’étant pas toutes solubles dans l’alcool, certaines substances sont triturées dans du lactose, puis additionnées dans l’alcool à 70°, plusieurs fois jusqu’à arriver à une dilution qui permette la solubilisation.

Les teintures mères et les premières dilutions liquides de matières chimiques, minérales et animales sont diluées dans de l’alcool à 70°, à raison d’un centième de solution dans 99 centièmes d’alcool afin d’obtenir les différentes dilutions homéopathiques utilisées pour l’imprégnation des granules et globules.

Entre chaque dilution, la solution est dynamisée, c’est-à-dire agitée vigoureusement de façon mécanique.

Avec le principe de dilution, c’est le fondement de l’homéopathie. Une dilution 30 CH subit donc 30 dynamisations.

La diluthèque comprend toutes les dilutions des 307 souches homéopathiques inscrites à la Pharmacopée. Toutefois, les dilutions les plus utilisées sont les 4, 5, 7, 9, 15 et 30 CH.

Les granules et globules neutres sont fabriqués en parallèle. Ils résultent de l’enrobage d’un cristal de lactose par des couches successives de sirop de glucose et de poudre de saccharose et de lactose, nécessitant 50 cycles de séchage par jour.

Un globule (1,8 mm), obtenu en 13 jours, devient un granule (3,8 mm) trois jours plus tard (soit 16 jours de fabrication). En 2008, près de 700 tonnes de granules et de globules neutres ont été fabriquées dans l’usine.

Les granules et les globules neutres subissent une triple imprégnation : 3 volumes de solution sont pulvérisés puis séchés successivement. Ce liquide représente 1 % de la masse du granule.

L’imprégnation peut s’effectuer sur différentes quantités de granules, selon l’intérêt de la souche : de 5 kg dans des bonbonnes en verre à 180 kg dans des cuves en acier. Pour imprégner 5 kg de globules, correspondant à 5 000 doses, 55 minutes sont nécessaires.

Les globules sont conditionnés dans des tubes-dose de 1gramme et les granules dans des tubes de 4 grammes. 1,5 million de tubes-dose et 500 000 tubes-granules sont produits par jour. Au total, environ 300 millions de tubes, granules et doses confondus, sortent des usines chaque année.