Loi HPST Vite un superpharmaci en ! - Le Moniteur des Pharmacies n° 2817 du 13/02/2010 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2817 du 13/02/2010
 

Le grand débat

Pharmacien correspondant au sein d'une équipe de soins, suivi thérapeutique, éducation du patient... Comment concrétiser, autrement que sur le papier, les belles idées de la loi HPST ? « Le Moniteur » a interrogé les syndicats, l'Ordre et certains groupements. Personne n'est à court d'idées pour mettre en musique cette loi qui marque un tournant pour l'officine.

Elle tombe à point nommé. Venant à la rescousse d'un modèle économique de l'officine qui a atteint ses limites, la loi Hôpital, patient, santé et territoires (HPST) offre d'ambitieuses perspectives d'avenir. Les nouvelles missions désormais gravées dans le marbre du Code de la santé publique confèrent au pharmacien un rôle qui va bien au-delà de la seule dispensation des médicaments. Structurantes pour l'avenir du métier, elles donneront à ses activités de nouvelles lettres de noblesse. L'article 38 de la loi dessine un immense champ d'action. Le pharmacien va bientôt contribuer aux soins de premier recours, participer à la coopération entre professionnels de santé, à la permanence des soins, aux actions de veille et de protection sanitaire, à l'éducation thérapeutique, à la prévention et au dépistage. Il pourra aussi assurer la fonction de référent pour un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes ne disposant pas de pharmacie à usage intérieur. Bien évidemment, ces nouvelles missions devront être rétribuées à leur juste valeur. Il faudra aussi articuler nouvelles missions et structures des officines. La question des conditions d'exercice, en particulier l'adaptation des structures juridiques et les modifications organisationnelles, n'en apparaît que plus fondamentale. Car certaines de ces missions appellent nécessairement le développement de nouveaux services et compétences.

Donner un continu rigoureux et pratique à la loi

Une nouvelle bataille commence. Les décrets concernant la loi HPST seront essentiels pour le devenir de ce vaste chantier dont les avancées ne se concrétiseront que peu à peu, mais seront à n'en pas douter pérennes.

Le cadre existe, reste maintenant à lui donner un contenu rigoureux et pratique. Il appartient à la profession dans son ensemble d'être inventive et de faire des propositions concrètes pour faire vivre ses nouvelles missions. En cela, elle ne fera que répondre à l'invitation lancée par le ministre de la Santé, Roselyne Bachelot : « L'initiative doit partir du terrain afin de répondre à un besoin identifié. » Aux pharmaciens d'être les acteurs de la mise en place de la loi HPST ! Notre sondage Direct Medica laisse croire que les choses partent sous de bons auspices.

Lucien Bennatan, président du groupement PHR

« L'officine doit accueillir d'autres professionnels de santé »

« Cela relève d'un enjeu stratégique majeur qui se situe bien au-delà des intérêts d'un groupement. Si nous loupons ce virage, il ne faudra plus s'étonner que le pharmacien soit ramené au rôle de simple distributeur de médicaments, alors que le défi qui nous est lancé est de quitter définitivement ce statut pour embrasser celui reconnu et conforté de professionnel de santé. Nous avons pris la mesure des huit missions dorénavant listées dans le Code de la santé publique et n'entendons faire l'impasse sur aucune d'elles, en particulier sur les missions facultatives sur lesquelles va pouvoir se construire la différenciation entre les officines. La possibilité de dire que l'on offre certains services va ouvrir la voie à la communication. Et pour répondre aux nouvelles exigences législatives, l'officine doit accueillir d'autres professionnels de santé. Plusieurs infirmières et diététiciennes, salariées du groupement d'employeurs que nous avons élaboré, officient dans les officines pour proposer aux patients des consultations de prévention et des consultations diététiques. Demain, nous entendons, via cet outil ouvert aux 23 000 officines, transformer les officines en espace de coordination de pôles de compétences, avec des services supplémentaires et de nouveaux métiers répondant aux besoins des consommateurs. Nous allons avoir besoin de temps de travail-pharmacien pour faire face aux attentes de la population. On peut imaginer demain que le groupement d'employeurs propose un pool de pharmaciens adjoints salariés de cette structure dont les compétences seront mises à la disposition des titulaires pour développer l'OTC en libre accès ainsi que de nouveaux services dévolus aux soins d'automédication, lesquels représenteront à plus ou moins brève échéance 25 % du chiffre d'affaires de l'officine, jouer le rôle de coordinateur dans la prise en charge des patients qui souffrent de pathologies chroniques, organiser des consultations pharmaceutiques dans des lieux de confidentialité pour parler d'optimisation et de suivi des traitements, participer à la coopération entre les professionnels de santé, entre la ville et l'hôpital. »

Jean-Charles Tellier, président du conseil central A de l'Ordre des pharmaciens

« Faciliter la mobilité des diplômes entre officines »

« La communication est un préalable indispensable pour appréhender les évolutions, obtenir l'adhésion de nos confrères à l'égard d'une loi extrêmement professionnalisante pour l'officine, qui place le patient, sain ou malade, au centre d'un nouveau dispositif de coordination des soins. Depuis fin novembre, l'Ordre a entamé un tour de France pour expliquer sur le terrain la loi HPST et ses enjeux. Je suis confiant dans les capacités des pharmaciens à participer à des grands projets sanitaires comme l'éducation thérapeutique du patient. Pour assurer cette nouvelle mission, nous ne sommes peut-être pas aujourd'hui les mieux armés, mais les pharmaciens ont démontré par le passé, avec la substitution, et plus récemment dans le cadre d'expérimentations sur l'observance, leurs facultés à s'adapter aux évolutions souhaitées par la profession. Ne jetons pas d'avance le manche après la cognée, la profession ne réussira que si elle reste cohérente dans l'action et se montre prospective ! Les pharmaciens devront accepter de s'engager dans une démarche continue de développement professionnel, fondée sur la formation continue et une évaluation des pratiques professionnelles qui doit rester aux mains de pharmaciens en activité. Sur la rémunération, il faut s'ouvrir à d'autres sources de financement que l'assurance maladie. L'accord récemment passé entre deux syndicats et un payeur privé a ouvert une voie innovante qu'il convient d'explorer. Il faut passer des accords avec les complémentaires santé les plus efficientes. Par exemple, certaines financent des bilans de santé à un coût modique, alors que d'autres sont incapables de proposer un telle prestation à leurs adhérents. La profession pourrait prendre langue avec les associations de malades et décliner des services qui répondent à leurs attentes. Toute rémunération, d'où qu'elle vienne, me convient si elle correspond à la rétribution d'un service qui apporte une amélioration en termes de santé publique. Les titulaires devront veiller à ce que leurs collaborateurs aient tous le même niveau de compréhension de la loi HPST. Les pharmaciens vont avoir besoin de ressources humaines supplémentaires pour pouvoir appliquer cette loi. Cela suppose que des pharmacies se regroupent et que d'autres évoluent dans leurs modes de fonctionnement. On peut imaginer de trouver des complémentarités de compétences entre des officines proches entre elles et de faciliter la mobilité des diplômes pour permettre aux petites officines de participer à la coordination des soins, à l'éducation thérapeutique, à l'accompagnement de patients. Pourquoi les titulaires de ces pharmacies ne pourraient-ils pas faire appel à des adjoints salariés d'un "GIE emploi" qui viendraient spécialement une journée par semaine dans leur officine ? »

L'analyse de Direct Medica

Jean-Christian Kipp, président de Direct Medica

« Toutes les enquêtes réalisées auprès des pharmaciens confirment leur adhésion massive aux nouvelles missions qui leur sont aujourd'hui proposées. Ces pourcentages élevés prouvent que la profession a majoritairement compris les enjeux de cette « refondation » de l'exercice officinal : contribuer à l'atteinte des objectifs de santé publique, participer à la gestion du risque santé et à la maîtrise des coûts. En même temps, il convient de tempérer cet enthousiasme, car les titulaires ne sont au final "que" 53 % à être partants pour expérimenter ces nouvelles missions. Ce décalage entre déclaration d'intention et implication concrète laisse présager une appropriation probablement lente des missions HPST. D'autant que celles-ci requièrent des démarches volontaristes : dégager du temps pour se former et effectuer le suivi des patients chroniques, repenser l'aménagement intérieur de l'officine (installer des zones de confidentialité devient impératif), investir en ressources humaines (recruter un adjoint pourra s'avérer nécessaire dans certains cas )... Pourtant, face à la quasi-stagnation des ventes et à la dégradation des marges, le statu quo n'est plus de mise. La loi HPST, avec ses chances et ses contraintes, apparaît à cet égard comme l'une des évolutions les plus structurantes du réseau pour les 10 prochaines années. »

Brigitte Bouzige, présidente du groupement Giphar

« Se départir du dogme du tout-gratuit »

« C'est déjà dans la boîte. 800 de nos 1 350 pharmacies adhérentes suivent les parcours obligatoires d'e-learning (soit 4 000 inscrits), l'un des éléments moteurs du projet NEMO (Niveau d'exigence minimum obligatoire de l'enseigne) et le garant d'une promesse 100 % lisible et crédible pour le patient. Ne réussiront que ceux qui auront pu ou su s'adapter rapidement. Mais il n'est pas question que ces actes ne soient pas rémunérés ou d'attendre quatre ans avant qu'ils le soient, sinon ce n'est même pas la peine d'y aller. Et de la loi Bachelot, il ne restera plus que le nom ! Actions de dépistage, participation à des campagnes nationales de santé publique, ramassage des ordonnances, livraison à domicile... Si on ne se départ pas du dogme du tout-gratuit, on n'y arrivera pas ! Le nouvel acte pharmaceutique doit se démarquer de ce que le pharmacien avait l'habitude de faire jusqu'à présent. Giphar est en train de formaliser, dans le cadre de rendez-vous santé, la réalisation d'actes de prévention dont les parcours débutent avec la remise à niveau des compétences de l'équipe et se terminent avec l'accompagnement des patients en fonction des résultats et le suivi en lien avec le médecin. Pour le reste, rien ne sert de courir tant que les agences régionales de santé n'auront pas défini leur choix de politique et de partenaires de santé dans les régions. »

Philippe Gaertner, président de la FSPF

« La rémunération des nouvelles missions ne permettra pas de sauver l'économie de l'officine »« En 2010, la FSPF aura à coeur d'obtenir la rédaction des décrets sur les alinéas les plus porteurs de nouvelles missions et d'avenir. La partie n'est pas gagnée d'avance sur le renouvellement des prescriptions qui reste le fait du prince (le médecin peut l'exclure du protocole pour garder la mainmise...) ainsi que sur les ajustements de posologies qui suscitent également des réticences fortes du corps médical (pour des questions de responsabilité). La logique de la loi est de faire travailler les professionnels de santé ensemble, il faut donc faire en sorte que chacun trouve son "terrain de jeu". Le bilan de médication est une priorité. Il devrait, a priori, poser moins de problèmes. Il permet de s'assurer de ce qui se passe entre la dispensation et la prise du médicament par le patient ; c'est à ce niveau que se situe la marge la plus importante de l'efficience, que le pharmacien peut démontrer qu'il apporte une amélioration du service médical rendu par un meilleur accompagnement du patient après la délivrance. Aujourd'hui, ce travail n'est pas fait et personne ne le revendique pour certaines pathologies chroniques. Il nécessitera un rapprochement entre l'officinal et son confrère hospitalier, ne serait-ce que pour acquérir ses méthodes de travail. Pour l'heure, je suis très attentif au programme sur l'asthme, en cours d'expérimentation avec l'Assurance maladie. C'est un dossier de confiance qui doit permettre de mesurer le suivi pharmaceutique des patients au regard de différents critères tels que les modifications de consommation d'aérosols, l'amélioration de l'état de santé, le recul d'événements liés à la maladie ou les diminutions de coûts... Cette expérimentation devra être croisée avec celles menées en parallèle dans les régions. Nous sommes obligés d'en passer par là pour pouvoir monter et présenter des dossiers. Quant aux services susceptibles d'être financés, il faudra à chaque fois cibler des franges précises de population sinon les payeurs ne joueront pas le jeu pour des raisons budgétaires évidentes. L'éducation thérapeutique sera plus longue à mettre en place et ne concernera pas toutes les pharmacies. Ceux qui souhaiteront en faire devront obligatoirement se former et se soumettre à une évaluation des pratiques professionnelles. Par ailleurs, l'éducation thérapeutique nécessitera une formalisation des pratiques. Le pharmacien intéressé devra accepter d'entrer dans cette logique d'évaluation, tout en sachant que cette mission sera partagée avec d'autres professionnels de santé. Je pense que les pharmaciens pourront facilement éduquer les patients à l'observance thérapeutique, estimant que leurs connaissances actuelles peuvent suffire. Une piste où la profession pourrait améliorer l'efficience est le domaine des études post-AMM car la demande est de plus en plus forte sur certains médicaments. La rémunération des nouvelles missions apportera un complément mais ce n'est pas cela qui permettra de sauver l'économie de l'officine. »

Gilles Bonnefond, président délégué de l'USPO

« Ceux qui pensent que le pharmacien correspondant est un leurre se trompent »

« La loi est là, nous allons maintenant nous employer à faire vivre le statut de pharmacien correspondant, à mettre du concret dans les différentes missions définies en son article 38, à proposer des programmes d'organisation des soins autorisés par les ARS et validés par la HAS, à construire des protocoles permettant de mettre en place des expérimentations avec les complémentaires santé, avec l'hôpital. Pour les mois à venir, nous nous sommes fixé trois axes de travail. Premier axe : renforcer l'inscription du conseil pharmaceutique dans les soins de premier recours et organiser le nouveau parcours de soins avec les complémentaires santé. Nous recherchons des contrats avec les organismes de prévoyance, les mutuelles et les assureurs privés pour organiser des offres de soins et construire ensemble de nouvelles gammes de services. Nous les sensibilisons par exemple pour qu'ils réservent 50 Û par an et par patient au conseil pharmaceutique, mettent en place des politiques de prévention avec les pharmaciens et des programmes d'accompagnement des patients chroniques. Deuxième axe : le pharmacien correspondant. Il sera un élément structurant de l'offre de santé de demain. L'officine sera le lieu d'accompagnement de la prescription, le lieu de surveillance du patient et du déclenchement de l'alerte en cas de déséquilibre constaté de son traitement. L'endroit le plus opportun pour lancer les premières expérimentations, ce sont les zones de désertification médicale. Plus les médecins s'éloigneront du milieu rural, plus il faudra renforcer la présence pharmaceutique. Il est indispensable dans le cadre de la réassignation du potentiel médical de jouer la complémentarité des métiers et des couvertures géographiques entre pharmacies et maisons de santé. Les moyens techniques devront suivre pour pallier la désertification médicale, comme la consultation à distance. Nous avons pris contact avec les préfigurateurs des ARS pour que des équipes s'engagent le plus rapidement possible dans ces expérimentations. Un travail de fond est engagé, et ceux qui pensent que le pharmacien correspondant est un leurre et qu'il n'aboutira pas se trompent ! Troisième axe : la sortie hospitalière du patient. Il n'est plus acceptable que le patient, au sortir d'une hospitalisation, n'ait pas le choix de ses professionnels de santé, mais la coordination des soins autour du malade ne doit pas non plus consister à se défausser sur les soins de ville, nos confrères hospitaliers peuvent nous aider à construire les protocoles nécessaires à la mise en place des expérimentations sur la sortie hospitalière. »

Claude Japhet, président de l'UNPF

« Pour une nomenclature des services rendus et un codage des actes correspondants »

« L'indemnité pitoyable allouée pour rémunérer la dispensation des antiviraux et des masques antiprojections issus des stocks de l'Etat augure mal de la manière dont seront rémunérés les nouveaux services HPST. Je ne souhaite pas à nouveau entrer dans ce jeu de dupes où pile, l'Etat gagne, et, face, la pharmacie perd. Le pharmacien a bel et bien été floué sur ce coup-là. L'Etat compare la rémunération de l'acte du pharmacien à la marge d'un médicament s'il l'avait réellement vendu. Si le produit est cher, alors il fixe arbitrairement un forfait inférieur ; s'il est bas, alors il retient une marge a minima qui se rapproche de celle du produit. Pour éviter de tomber à nouveau dans ce travers et faciliter les discussions futures sur la rémunération des missions et services du pharmacien non liés à la vente de produits, nous réclamons une nomenclature des services rendus et le codage des actes correspondants. Cela évitera aussi toute distorsion en fonction du lieu d'exercice. Chaque service doit être identifié, quantifié et faire l'objet d'une étude de pertinence. Il est essentiel pour l'acheteur de savoir si le service rendu est source d'économies ou de charges. En fonction du degré de pertinence qui sera accordé au service, son coût pourra être mis soit à la charge de l'assurance maladie et/ou des complémentaires santé, soit à la charge complète du patient, et, dans ce cas, la rémunération sera librement fixée par le pharmacien. Si l'intervention fait baisser les coûts pour la collectivité, il est normal qu'elle engendre une contrepartie financière. La calculer sera difficile. Par exemple, en cas d'intervention au domicile du patient, combien sera payé un service limité à une logistique ? Et, à l'inverse, un service extrême d'accompagnement personnalisé et de prise en charge optimale du patient ? La rémunération du pharmacien devra être proportionnelle à l'étendue du service rendu et au temps passé, et valorisée par rapport à une lettre clé pharmaceutique. »

Pascal Louis, président du collectif national des groupements de pharmaciens d'officine (CNGPO)

« Ces nouvelles missions auront des difficultés à se développer sans anticipation et adaptation préalables de notre modèle économique »

« La loi HPST a amené la reconnaissance officielle du conseil pharmaceutique et la mise en oeuvre de nouvelles missions et services officinaux. Toutefois, nous devons être réalistes, ces nouvelles missions et services auront des difficultés à se développer sans anticipation et adaptation préalable de notre modèle économique. Aussi, nous devons nous donner les moyens de répondre à la chance qui nous est offerte et anticiper plutôt que de subir. C'est pourquoi le CNGPO mène une réflexion sur l'adaptation du réseau. Ce dernier, qui doit rester aux mains des seuls pharmaciens d'officine, a en effet besoin d'une consolidation qui n'altère ni la qualité du maillage, ni le service de proximité. Il est essentiel que la profession prenne ses responsabilités et que le gouvernement adapte en urgence la législation aux besoins effectifs du réseau officinal. Ceci permettra enfin aux pharmaciens d'officine de le valoriser dans les meilleures conditions possibles de qualité, d'efficacité et de rentabilité. Les décrets d'application de la loi HPST ne définiront pas les modes de rémunération. C'est pourquoi la profession doit absolument innover à la fois dans sa méthode de travail, dans la recherche de partenaires financiers ainsi que dans ses pratiques tarifaires. Le CNGPO considère que l'entreprise pharmacie ne peut travailler à périmètre de rémunération constant, c'est-à-dire dans la seule enveloppe budgétaire de la sécurité sociale. Notre partenariat réussi avec Allianz, l'an dernier, nous a permis de valoriser le conseil pharmaceutique. Il a contribué notamment à formaliser par écrit le conseil pharmaceutique et à le rémunérer. Fort de cet acquis, le CNGPO travaille actuellement à l'élaboration d'un nouveau partenariat qui permettrait la mise en place de nouveaux services rémunérés pour le pharmacien d'officine dans le domaine du dépistage et de l'observance. Cette nouvelle opération serait accessible à toutes les officines du réseau ainsi qu'à tous les patients. Le pharmacien correspondant s'inscrit dans le cadre d'un accord tripartite entre le patient, le pharmacien et le médecin. Cette initiative intéressante pourrait faire la preuve de son utilité, dans un premier temps, dans les zones risquant de connaître une désertification médicale. Dans ce condiv, nous sommes typiquement dans le cas d'une rémunération justifiée par l'application d'un protocole engageant la responsabilité du pharmacien et payée par le régime général car génératrice d'économie. »

Jérôme Paresys-Barbier, président de la section D de l'Ordre des pharmaciens

« Permettre aux adjoints d'entrer dans le capital des officines »

« Les pharmacies vont devoir rendre les services de santé publique que l'on attend d'elles et le paiement à l'acte demandera d'avoir suffisamment de bras. Les adjoints sont prêts à se mobiliser pour que la présence pharmaceutique soit renforcée et à prendre toute leur place dans ses nouvelles missions (pharmacien référent, pharmacien correspondant, coopération entre professionnels de santé, éducation thérapeutique...). Mais la répartition des tâches dans l'officine suppose de reconnaître que titulaires et adjoints sont des professionnels de santé libéraux qui travaillent ensemble. La loi HPST est un puzzle en passe d'être fini, il ne reste que la dernière pièce à poser : permettre aux adjoints d'entrer - en douceur - dans le capital des officines. Les SEL et SPF-PL doivent naturellement être adaptées à cette nouvelle organisation du système de soins où les compétences partagées iront de pair dans un territoire donné avec la mutualisation des moyens et la pérennisation du maillage des officines. »

Sondage directmedica

Sondage réalisé par téléphone le 1er et 2 février 2010 sur un échantillon représentatif de 100 pharmaciens titulaires en fonction de leur répartition géographique et de leur chiffre d'affaires.

La loi HPST est-elle pour vous une bonne chose pour la pharmacie française ?

Seriez-vous partant pour participer à des expérimentations ?

Pensez-vous qu'une rémunération à l'acte va se systématiser ?

Faut-il d'ailleurs abandonner la rémunération à la marge ?

Que seriez-vous prêt à mettre en place dans votre officine ?

Renouveler des traitements chroniques

Des rendez-vous santé sur la prévention, le dépistage, le suivi des vaccinations...

Ajuster la posologie si besoin

Jouer le rôle du professionnel de santé pivot

Devenir prescripteur occasionnel pour certaines classes thérapeutiques

Participer à des enquêtes de pharmacoépidémiologie

Effectuer des bilans de médication pour optimiser les effets des traitements

Quel est, selon vous, le type d'officines les plus à même de mener à bien les nouvelles missions inscrites dans la loi ?

Quel est le principal frein à la mise en place de la loi ?

Vous sentez-vous régulièrement en insécurité dans vos officines ?


Décryptage

NOS FORMATIONS

1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.

Les médicaments à délivrance particulière

Pour délivrer en toute sécurité

Le Pack

Moniteur Expert

Vous avez des questions ?
Des experts vous répondent !