Médicaments en grande distribution : une affiche pour dire non ! - Le Moniteur des Pharmacies n° 2807 du 12/12/2009 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2807 du 12/12/2009
 

PROFESSION

Actualité

Deux syndicats et le Collectif des groupements ont concocté à vitesse grand V une affiche pour répondre à « celui-dont-on-n'a-même-plus-envie-de-prononcer-le-nom ». On l'a vue, on l'a aimée, elle vous est livrée avec « Le Moniteur » de la semaine. Maintenant, c'est à vous de l'afficher.

Les magasins Leclerc réclament la possibilité de vendre les médicaments à bas prix dans leurs espaces de parapharmacie. Quel mépris pour le médicament ! », constate, écoeuré, Pascal Louis, président du Collectif national des groupements de pharmaciens d'officine. Le Collectif, l'USPO et l'UNPF ont dégainé plus vite que leur ombre pour concevoir, imprimer et diffuser des affiches au slogan choc : « Ne laissez pas faire main basse sur votre santé ». 40 000 seront routées gratuitement par la presse professionnelle. La version grand format, tirée à 21 000 exemplaires, vous est offerte avec ce numéro du Moniteur des pharmacies. 15 000 autres affiches ont été acheminées vers les grossistes répartiteurs.

« Grâce à ces partenariats, on a pu arriver à un coût raisonnable de 12 000 euros pour la fabrication des affiches », complète Pascal Louis. Il ne vous reste plus qu'à les mettre bien en évidence dans vos vitrines. « C'est une réponse claire à Leclerc, explique Gilles Bonnefond, président délégué de l'USPO. C'est aussi une manière de sensibiliser le grand public et de lui faire comprendre qu'entre les promesses de la grande distribution et les réalités de demain, il y a un gros écart. »

« On ne peut pas rendre les gens malades ! »

Pascal Louis explique la volonté, à travers cette communication, « de rappeler que le médicament n'est pas un produit de consommation courante, que la santé n'a pas de prix et que le conseil n'est pas superflu. D'ailleurs, l'exigence des patients à l'égard du réseau et de la qualité de notre service au sens large (compétence, disponibilité, prix...) est bien présente ». Et Gilles Bonnefond de renchérir : « Lorsqu'un patient entre dans une pharmacie, il met les pieds dans un parcours de soins, bien loin du simple réflexe consommateur. Leclerc l'a dit, il veut faire passer le marché de 2 à 4 milliards d'euros. On voit bien que nous ne sommes pas sur le même registre. Il veut quoi au juste ? On ne peut pas rendre les gens malades tout de même. »

Univers Pharmacie remet le couvert

Daniel Buchinger, président d'Univers Pharmacie, n'est pas non plus du genre à s'avouer vaincu. Son groupement et l'Union des groupements de pharmaciens d'officine ont saisi le tribunal de grande instance de Colmar d'un projet d'assignation à jour fixe en vue de « faire cesser sans délai la communication malfaisante » du groupe Leclerc et d'« obtenir réparation de leur préjudice ». C'est par ordonnance du 1er décembre que la juridiction a autorisé les demandeurs à délivrer l'assignation à Leclerc en vue d'une audience le 18 décembre prochain. Le groupement Direct Labo a d'ores et déjà mandaté son conseil pour se joindre à cette assignation. Cette fois-ci, l'USPO ne suivra pas. « Nous avons suivi Univers Pharmacie pour la campagne précédente et la profession a gagné 16 mois de tranquillité. Sinon, on aurait eu des campagnes en chaîne, néfastes au moment où de grosses menaces européennes planaient. Daniel Buchinger considère qu'il y a matière à attaquer à nouveau puisque le bureau de vérification de la publicité a encore donné un avis négatif à cette nouvelle campagne offensive de Leclerc. L'USPO ne veut pas réinvestir d'argent dans un procès. Ce qui ne nous empêche pas de penser que nos actions sont complémentaires et non contradictoires », analyse Gilles Bonnefond.

De son côté, Pascal Louis est réservé sur cette nouvelle assignation : « Le fond du problème, c'est la sécurisation du circuit du médicament et non une campagne bouffonne et caricaturale de la GMS. »

A.-L.M. et L.L

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