Des antiviraux de l'Etat pour Noël - Le Moniteur des Pharmacies n° 2807 du 12/12/2009 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2807 du 12/12/2009
 

L'ÉVÉNEMENT

Actualité

« Le Moniteur » vous l'annonçait la semaine dernière : les officines seront approvisionnées d'ici le 21 décembre en antiviraux issus du stock de l'Etat. Une décision prise dans le contexte de la pandémie de grippe A(H1N1). Toutes les réponses aux questions que vous vous posez sur le nouveau dispositif.

Le timing ?

La situation pandémique l'exigeant, les grossistes-répartiteurs livreront à toutes les pharmacies, y compris les pharmacies mutualistes et de secours minières, des traitements antiviraux et des boîtes de masques antiprojections issus du stock national d'ici le 21 décembre. A compter de cette date, seuls ces produits devront être délivrés.

En quelle quantité ?

Le « stock d'amorce » qui vous sera livré est constitué de 5 flacons de Relenza (voir la fiche page 24), de 10 boîtes de Tamiflu 75 mg (gélules) et de 15 boîtes d'oseltamivir PG 30 mg. Ce dernier a été fabriqué par la Pharmacie centrale des armées à partir de poudre d'oseltamivir elle-même fabriquée par Roche. L'oseltamivir PG 30 mg est conditionné en boîtes de 5 comprimés sécables dispersibles. A l'heure où nous mettons sous presse, le nombre de boîtes de masques qui vous seront livrées n'était pas encore connu. Cela dit, la nouvelle dotation devrait se calquer au minimum sur celle mise en place au mois de juillet, à savoir 10 boîtes de 50 masques chirurgicaux.

La délivrance est-elle gratuite ?

Oui. Les patients n'auront rien à débourser au comptoir. Ils devront en revanche présenter obligatoirement une ordonnance.

Quelle facturation ?

Chaque boîte possède un code CIP qui devra être saisi comme lors d'une délivrance classique. L'Assurance maladie versera alors 1 euro HT à l'officine pour chaque délivrance effectuée, qu'il s'agisse de masques et/ou d'antiviraux (selon l'ordonnance et quel que soit le nombre de boîtes éventuellement délivrées). A cet euro sera appliquée une TVA de 19,6 %. Les pharmaciens seront ainsi rémunérés pour l'acte de délivrance, et non plus au produit délivré. En pratique, c'est donc 1,20 euro TTC pour chaque prescription (limitée à une ordonnance par patient). Les éditeurs de logiciel devraient vous fournir les mises à jour nécessaires.

Faut-il garder les pièces justificatives ?

« Oui, il faut conserver les ordonnances à l'officine. Pendant toute la durée de la pandémie, il n'est pas nécessaire d'envoyer les justificatifs à l'Assurance maladie. Si celle-ci les réclame pour un contrôle a posteriori, l'officine doit en revanche être en mesure de les produire », informe Gilles Bonnefond, président délégué de l'USPO.

Quid du Tamiflu de Roche stocké à l'officine ?

S'il vous en reste au 21 décembre, vous ne devrez plus le délivrer. « Les caisses vont être très vigilantes. Il ne peut y avoir chevauchement entre les deux conditions de remboursement », insiste Gilles Bonnefond. Vous pourrez donc conserver vos anciens stocks. « A ce jour, aucun retour grossiste n'est prévu. »

A qui s'adresse l'oseltamivir PG 30 mg ?

Ce médicament est particulièrement adapté à l'usage pédiatrique en raison de son dosage et car il est facilement dispersible dans l'eau. De fait, il peut aussi être délivré aux patients présentant des difficultés pour déglutir. Les gélules de 75 mg de Tamiflu seront donc plutôt réservées aux adultes.

Puis-je préparer, si nécessaire, une solution pédiatrique à partir du Tamiflu d'Etat ?

Oui. Toutefois, l'oseltamivir PG 30 mg peut désormais aussi être utilisé. Les solutions pédiatriques sont à facturer selon les règles habituelles, à savoir en code PMR remboursable. « On récupère l'oseltamivir (comprimés ou gélules) sur le stock national. Il ne faut donc facturer que le temps passé, le flacon, éventuellement la seringue doseuse, etc., selon la réglementation en vigueur », précise Gilles Bonnefond.

Comment s'organise la délivrance de l'oseltamivir ?

Un dispositif réglementaire est en préparation. Il permettra aux pharmaciens de délivrer des comprimés ou des gélules quel que soit le libellé de la prescription.

Quels conseils donner aux patients ?

Les notices de Tamiflu et d'oseltamivir PG 30 mg de l'Etat datent de 2006. Mais toutes les procédures de dilution dans l'eau et de l'utilisation pédiatrique ont été ajoutées, notamment pour les enfants de moins d'un an. En raison des courts délais impartis, les notices réactualisées n'ont pas pu être mises dans les boîtes qui seront livrées d'ici le 21 décembre. Elles ont simplement été empaquetées et seront livrées à côté des médicaments. « On demandera donc aux officinaux de penser à distribuer ces notices et de bien expliquer aux patients que la notice à jour comprend aussi un document de procédure de dilution dans l'eau de l'oseltamivir, dont la durée de stabilité a été testée dans les laboratoires de contrôle de l'Afssaps », explique Fabienne Bartoli.

Que faire une fois le « stock d'amorce » épuisé ?

Le réapprovisionnement se fait sur simple demande auprès de son grossiste-répartiteur. L'Afssaps indique que ces derniers conservent un « stock tampon » du Tamiflu commercial en cas de rupture d'approvisionnement en stock d'Etat, pour s'assurer bien entendu de pouvoir disposer du produit en permanence.

De nouvelles recommandations de prise en charge postcontact

Le Comité de lutte contre la grippe a diffusé jeudi, après avis de l'Afssaps, des recommandations actualisées de prise en charge de la grippe A(H1N1), dont les patients à risque qui ont eu un contact avéré avec une personne ayant eu la grippe. Selon les recommandations, ces patients doivent recevoir un traitement préemptif à dose curative. « L'idée est de faire comme s'ils étaient infectés, même s'ils n'ont pas développé de symptômes. Il doit donc leur être administré un traitement curatif de 5 jours à dose pleine, alors que le traitement prophylactique est de 10 jours à demi-dose. » Fabienne Bartoli explique que l'Afssaps a été sollicitée sur le sujet par le directeur général de la Santé. « L'utilisation en traitement préemptif s'appuie sur les résultats de publications scientifiques récentes (dont une publiée le 11 novembre sur NEJM.org), selon lesquelles le traitement curatif en postcontact serait susceptible de favoriser l'apparition de résistances du virus à l'oseltamivir. »

Attention !

Certaines boîtes de Tamiflu ont été livrées par Roche à l'Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (EPRUS) avec des vignettes. Dans le Tamiflu issu du stock de l'Etat qui vous sera livré, vous pouvez donc vous retrouver avec des boîtes vignetées et d'autres non. « Les boîtes vignetées devront être écoulées selon la nouvelle procédure », prévient Fabienne Bartoli. A savoir en saisissant le code CIP de la boîte mais pas en scannant la vignette

TÉLEX

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- pandemrix Une seule demi-dose de Pandemrix au lieu de deux pourrait suffire chez les moins de 9 ans. Le RCP européen du produit a été revu en ce sens le 3 décembre. La balle est dans le camp du ministère.

- PORTAGE Roselyne Bachelot réfléchit à donner la possibilité aux médecins libéraux d'aller chercher eux-mêmes, dans les centres de vaccination, des doses de vaccin pour les administrer aux plus fragiles.

- menace La CSMF a menacé la ministre de la Santé d'une grève des gardes des médecins libéraux si elle venait à les réquisitionner pendant les fêtes de fin d'année.

- miaou Un premier chat français a été contaminé par la grippe A(H1N1), via ses propriétaires grippés. Le risque de contamination de l'animal vers l'homme est « théoriquement possible » mais aucun cas n'a encore été décrit.

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