Les pharmaciens investissent les réseaux virtuels

Nombre de laboratoires ont déjà investi les réseaux virtuels. AstraZeneca, GSK, Merck, Novartis et Pfizer, pour ne citer qu'eux, ont des comptes sur la quasi-totalité des grands réseaux sociaux que sont Facebook, Myspace, Twitter, You Tube, Daily Motion, Digg, Flick R, Linkedin ou encore Bloggger. Les groupements ne sont pas en reste, disposant ainsi d'une large vitrine pour communiquer.

Forum Santé, par exemple, a ouvert sur Facebook des sujets de discussion sur des campagnes saisonnières comme « Finissez l'année en beauté », « Les petits maux de l'automne » ou « Quelles solutions pour dissiper les sensations de tiraillement de la peau ? ». Ses adhérents en profitent pour mettre en avant leurs gammes de médication familiale et, en parallèle, informer sur différentes thématiques de santé. Récemment, PHR a publié une pétition consécutive à la campagne de publicité télévisée de Michel-Edouard Leclerc intitulée « Non, Monsieur Leclerc, les médicaments ne sont pas des marchandises ».

Univers Pharmacie a aussi une page dont le seul objectif est de renvoyer au site de l'enseigne. Seul hic : interrogé sur cette démarche, le responsable de l'enseigne déclare ne pas être au courant !

Une opportunité astucieuse pour communiquer

Outre les groupements, on trouve également sur ce type de réseaux des associations de pharmaciens. Les Pharmaciens en colère, par exemple, n'ont pas hésité dernièrement à utiliser You Tube et Daily Motion pour se faire entendre sous la forme d'un clip musical intitulé « Lettre ouverte au président ». Il a été visualisé 10 000 fois ! « Il est important pour les pharmaciens d'utiliser tous les médias et d'occuper le terrain », estime Philippe Pierret, pharmacien, responsable web et communication des Pharmaciens en colère.

On trouve même sur le web une communauté de quelque 80 membres, baptisée « Pharmaciens heureux et dynamiques », qui communique sur la santé et les problématiques de la pharmacie.

Facebook présente aussi de nombreuses pages d'officines. Ainsi, celle de « La pharmacie Dubois me conseille ! », avec photo de l'officine, adresse e-mail, adresse et horaires d'ouverture. On y est même incité à poser des questions liées à la santé. Dans le même style, la page « Pharmacie comtoise » donne l'adresse du site de l'officine. Quant à la « Pharmacie Chabrol », sous couvert du commentaire élogieux d'une patiente, elle se fait une jolie publicité : « André Chabrol se démarque de la concurrence par une politique hard discount sur la parapharmacie. J'ai pu tester cette pharmacie avec une amie et nous avons comparé les prix avec Internet [...]. Le verdict : une réduction de 44 % par rapport aux concurrents sur ma facture... »

Un bon moyen d'« échanger » avec les patients

Pour Morgan Remoleur, un pharmacien qui a créé une vitrine sur plusieurs réseaux sociaux virtuels, cette nouvelle forme de communication est indispensable, y compris pour acheter ou vendre une officine. « Le web 2.0 sert à partager, échanger et collaborer. Il faut profiter de l'intelligence collective. Je fais partie d'un groupe de réflexion et de prospective sur l'avenir des métiers de la santé », témoigne le pharmacien. Parfois, les réseaux Internet permettent même de mieux connaître ses clients. « Un de mes amis pharmaciens, qui a créé une page en nom personnel sur Facebook, s'y est mis en contact avec ses patients. Cela lui permet d'appréhender leurs modes de vie et de consommation, via la consultation des différents profils, le chat et les courriels. »

Attention à bien respecter le code de déontologie !

Tous ces réseaux qui fleurissent sur Internet attireront-ils un jour l'attention de l'ordre des pharmaciens (voir ci-contre) ? Alain Breckler, chargé de mission Internet et nouvelles technologies auprès du Conseil de l'Ordre, reconnaît ne pas s'être encore penché sur la communication des pharmaciens via les réseaux sociaux. Il estime cependant que les éventuelles dérives sont du même ordre que celles qui existent dans la communication délivrée sur les sites de vente comme eBay : vente illicite ou orientation de la clientèle vers certaines pharmacies discount par le biais des forums. Il pourrait bien y avoir des mécomptes Facebook !