Il n'y a pas de pénurie de Tamiflu ! - Le Moniteur des Pharmacies n° 2805 du 28/11/2009 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2805 du 28/11/2009
 

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Les ordonnances de Tamiflu pour les nourrissons et les enfants peuvent être délivrées sous formes de gélules pédiatriques ou de préparation magistrale. Roche va bientôt mettre en ligne des vidéos expliquant le mode opératoire. En attendant, voici comment procéder.

Des rumeurs de pénurie de Tamiflu pédiatrique circulent. Or, si la suspension est effectivement manquante car Roche a choisi d'en suspendre la fabrication, des solutions de remplacement existent : gélules pédiatriques (30 et 45 mg) à partir d'un an (à ouvrir le cas échéant) et préparation à l'officine d'une solution buvable pédiatrique pour les enfants de moins d'un an, à partir des gélules de Tamiflu 75 mg, selon le mode opératoire décrit sur le site de l'Afssaps.

Préparée avec de l'eau dans un flacon teinté, la solution est stable 11 jours au réfrigérateur, assez pour un traitement (5 jours en curatif, 10 jours en préventif). Roche précise que cette durée de conservation est allongée à 3 semaines à température ambiante et 6 semaines au réfrigérateur (2-8 °C) en ajoutant du benzoate de sodium à 0,1 %. Mais attention, « il est interdit de préparer des flacons de solution de Tamiflu pédiatrique à l'avance ! » souligne Olivier Ferlet, référent grippe à l'Ordre.

Un guide sera envoyé à toutes les officines

Des vidéos explicitant le mode de préparation seront prochainement disponibles sur le site de Roche http://www.virus-grippe.fr.

Avec chaque flacon, délivrer une seringue graduée au 1/10 pour l'administration de la solution pédiatrique de Tamiflu (0,6 à 3 ml selon l'âge et le poids). Expliquer comment mesurer la quantité à prélever dans le flacon, conseiller de la mélanger à une petite quantité de boisson ou d'aliment sucré pour masquer le goût et d'administrer au cours des repas pour améliorer la tolérance digestive. Une solution buvable peut également être préparée par les parents à domicile (dans ce cas-là, tous les jours), mais le protocole « Reconstitution à domicile » indiqué sur la nouvelle notice disponible sur http://www.roche.fr est compliqué.

Dans les jours qui viennent, un guide pratique consacré à la pandémie grippale va être envoyé à toutes les officines via les répartiteurs. Rédigé conjointement par l'Ordre, les trois syndicats et l'Association de pharmacie rurale, sous l'égide de la DGS, il rassemble l'information aujourd'hui disponible sur la pandémie (utilisation et élimination des masques, mouchoirs et gants, dispensation des antiviraux, sites utiles...). Il indique aussi comment assurer la continuité de l'activité de l'officine, en détaillant notamment les mesures d'organisation et de communication internes et externes à mettre en place.

Pendant ce temps, le virus mute ! Branle-bas de combat médiatique le week-end dernier à l'annonce, par les autorités sanitaires norvégiennes, d'une mutation du virus A(H1N1) qui « pourrait affecter la capacité du virus à pénétrer plus profondément dans le système respiratoire ». Toutefois, l'Institut norvégien de santé publique indique que l'implication de cette mutation sur l'efficacité des vaccins n'est pas avérée. Les virus mutés restent par ailleurs sensibles aux antiviraux.

Comment je me suis fait vacciner

20 novembre, 9 heures, au gymnase Hautpoul du XIXe arrondissement de Paris : une quinzaine de personnes attendent dans le hall alors que le centre de vaccination aurait dû ouvrir à 8 h 30. Une heure plus tard, l'élève infirmier qui s'apprête à me piquer me donne la raison du retard : « Les étudiants qui devaient vacciner ce matin ont un examen. On nous a réquisitionnés à 8 h 30 pour les remplacer ! C'est ma quatrième permanence de 4 heures cette semaine. On a menacé de nous pénaliser sur nos évaluations si nous refusions... »

Pas d'attente pour présenter son bon et sa carte d'identité. Une femme enceinte est toutefois éconduite (pas encore de vaccin non adjuvé à cette date...). En revanche, il faut patienter 30 minutes pour voir l'un des deux médecins. L'un d'eux s'approche de nous : « Quelqu'un parle arabe ? » Non. Le patient, pour qui le questionnaire médical est incompréhensible, sera quand même vacciné. Une maman se voit demander la carte d'identité de son bébé ! Retour 10 minutes après ; en fait, il fallait le carnet de santé... Mon tour vient enfin : « Votre pathologie ? Asthme ? Vous avez bien fait de venir rapidement ! Des questions ? Non ? » Je me dirige alors vers les paravents en carton derrière lesquels se déroule la vaccination. Le tout aura pris 2 minutes, montre en main. « Je reviens quand ? », demandé-je ? « Vous le saurez en regardant le journal de Claire Chazal », me rétorque-t-on avec le plus grand sérieux. Me voilà vacciné !

François Silvan

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