Entre problèmes d'allem and et leçon d'anglais - Le Moniteur des Pharmacies n° 2793 du 12/09/2009 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2793 du 12/09/2009
 

L'ÉVÉNEMENT

Actualité

Au moins, en France tout le monde est logé à la même enseigne. Pas de vaccin contre la grippe A (H1N1) dans les pharmacies tricolores, point barre. La situation est plus compliquée en Allemagne. Tandis qu'au Royaume-Uni, les pharmaciens sont toujours en attente d'éclaircissements de la part des autorités.

Réquisitionnés dans certains Länder, exclus dans d'autres... le rôle des pharmaciens dans la distribution des vaccins contre la grippe A (H1N1) diffère selon les régions d'Allemagne où le fédéralisme est de mise. Même quand il s'agit de combattre une pandémie. L'Allemagne a pourtant dû faire une entorse à sa culture fédéraliste. La République a procédé à la nomination d'un interlocuteur unique pour les commandes et les livraisons de vaccins. L'Allemagne a donc donné procuration à l'un de ses Länder. Ce ne sera donc pas le gouvernement allemand, en l'occurence le ministère de la Santé, qui sera le référent officiel mais le Land de Thuringe. Celui-ci a en effet, cette année, la présidence de la conférence des ministres de la Santé des seize Länder allemands (GMK). Il a par ailleurs présidé à l'organisation de la lutte contre la pandémie et supervisera la distribution des vaccins. Dans la limite de ses prérogatives toutefois. Car chaque Land garde jalousement ses spécificités. Vu de ce côté-ci de la frontière, c'est un vrai casse-tête. Ainsi en Rhénanie-Palatinat, seules une centaine d'officines sur les quelque 1130 que compte ce Land limitrophe de la France seront officiellement désignées comme « centre de distribution ». Elles seront habilitées à délivrer les vaccins aux patients qui se feront vacciner chez leur médecin traitant. En revanche, à Brème, les 180 pharmaciens de la ville ne seront pas impliqués ; ce sont les dispensaires qui détiendront le monopole de la vaccination. La Bavière, en revanche, mettra toutes ses pharmacies en concurrence. Et que la meilleure gagne. Les six cents premières plus exactement. « Mais attention à ne pas constituer de stocks inutiles », met en garde l'Ordre des pharmaciens bavarois. En effet, l'Allemagne qui souhaite faire vacciner au moins 30 % de sa population n'est pas sûre d'y parvenir, car les Allemands sont très réticents à se faire vacciner. Mais là aussi, il subsiste vingt ans après la chute du mur, des disparités Est/Ouest. « Héritage de la RDA où il existait une grande culture de la vaccination, on relève dans les nouveaux Länders 30 % de taux de vaccinations saisonnières quand à l'Ouest ce taux n'est que de 20 % », note un porte parole de la GMK. Quoi qu'il en soit, les 48 000 officinaux allemands et leur personnel, soit au total 145 500 personnes seront vaccinés en priorité contre la grippe A (H1N1), au même titre que les autres professions de santé et de sécurité.

En Grande Bretagne, le plus dur est passé

Pour tous, la campagne devrait commencer dès la mise à disposition du vaccin fin septembre, début octobre. Les caisses prendront en charge les frais de vaccination (28 Û par injection) pour la moitié de leurs assurés, sans qu'il en résulte une hausse des cotisations. La vaccination des autres assurés sera financée par le contribuable via les Länder et l'Etat.

Après un épisode de panique en juillet, les pharmaciens britanniques abordent une rentrée plutôt calme et attendent avec un flegme de bon aloi la deuxième vague du virus cet automne. Il faut dire qu'au début de l'été, les gros titres de la presse anglaise avaient quelque peu abandonné la couverture de la récession économique pour se concentrer sur les méfaits de la grippe A(H1N1). Avec des conséquences évidentes sur l'activité des pharmaciens : « Au plus fort de la pandémie en juin, nous avons effectivement vendu massivement des gels antibactériens et des thermomètres. A tel point que nous avons été en rupture de stock pendant plus d'un mois et demi. Mais depuis l'annonce gouvernementale d'une campagne de vaccins, on a senti un relâchement et moins d'inquiétude chez les patients », confie un pharmacien assistant dans une officine indépendante sur Marylebone High Street dans le centre de Londres. Du côté du réseau britannique Lloydspharmacy, les ventes ont également bondi : « En juillet 2009, les ventes de thermomètres ont été 10 fois plus importantes qu'au mois de juillet 2008 », indique Claire Connolly, porte-parole auprès de la chaîne britannique. Mêmes répercussions sur les ventes de thermomètres dans la chaîne Boots. En attendant une possible deuxième vague du virus à l'automne, la rentrée s'annonce en revanche beaucoup plus calme. Si d'aucuns attribuent ce phénomène à l'été et aux vacances scolaires, d'autres imputent cet état des lieux à l'affaiblissement du virus. A l'occasion des dernières statistiques hebdomadaires publiées par le Health Protection Agency (HPA), 4 500 nouveaux cas avaient été recensés à l'occasion de la dernière semaine d'août, contre 5 000 la semaine précédente et 159 patients étaient hospitalisés pour cette maladie au Royaume-Uni. Le HPA a souligné que la décrue avait affecté toutes les classes d'âges et les régions britanniques. Parallèlement, le taux de consultation en médecine de ville serait également passé de 16,5 pour 100 000, mi-juillet à 11,8 fin août. Fait significatif : le scénario le plus noir qui faisait état de 65 000 morts de la grippe A en cas de récidive à l'automne serait sévèrement revu à la baisse. Il ne compterait plus désormais « que » 19 000 victimes. Sans tenir compte des effets d'une éventuelle campagne de vaccination.

Le pourquoi du comment

Le Royaume-Uni, qui fait partie des pays les plus touchés par le virus de la grippe A(H1N1), continue encore à s'interroger sur les raisons de la gravité de l'épidémie sur ses terres. Sir Liam Donaldson, le responsable médical rattaché au gouvernement britannique, avait ainsi avancé deux types d'explication : la première tenait ainsi aux liens de proximité très serrés qui unissent le Royaume-Uni aux Etats-Unis et à l'importance du nombre de visiteurs se rendant de part et d'autre de l'Atlantique, l'aéroport d'Heathrow étant l'un des hubs de transports internationaux les plus fréquentés et donc les plus perméables à la transmission du virus. L'une des autres explications avancées par l'expert médical résidait dans l'excellent niveau de surveillance de la maladie au Royaume-Uni, ce qui lui permettait de repérer plus de cas que dans d'autres pays. Quelle que soit l'explication, le pays attend désormais ses premiers vaccins. Si les premiers lots produits par le laboratoire Baxter Healthcare - l'un des deux fournisseurs avec GlaxoSmithKline - sont d'ores et déjà arrivés - 200 000 boîtes environ - ils sont pour l'instant confinés dans des entrepôts pour une durée d'un mois en attendant l'obtention d'une autorisation de mise sur le marché. Le Département de la Santé Britannique - Department of Health - a d'ores et déjà fait savoir qu'il allait établir une liste de priorité des patients susceptibles de recevoir le vaccin. Sur le mode de distribution, les pharmacies sont encore en attente d'éclaircissements de la part des autorités. La chaîne Boots qui ne perd pas le Nord a d'ores et déjà confirmé qu'elle travaillait avec le département de la santé britannique sur la meilleure manière de seconder le programme de vaccination.

Estimation du taux de transmission*

Au sein du foyer :

Enfant -> enfant de 0-4 ans : 60 %

Enfant -> enfant de 5-17 ans : 8 %

Adulte -> enfant de 0-4 ans : 20 %

Adulte -> enfant de 5-17 ans : 3 %

Enfant -> adulte : 3 %

Adulte -> adulte : 4 %

A l'école : 1,5 %

* « School closure is currently the main stratégy to mitigate influenza A(H1N1)V : a modelin study », Université médicale d'Athènes.

Age median, 19 ans

L'Allemagne n'avait officiellement déploré jusqu'à cette semaine aucun décès lié à la grippe pandémique. Une étude épidémiologique du Robert Koch Institute (Berlin) basée sur les 10 000 premiers cas allemands confirme que la maladie touche majoritairement les jeunes (l'âge médian est de 19 ans) : 2 % en dessous de 5 ans, 3 % entre 5 et 9 ans, 17 % entre 30 et 59 ans et moins de 1 % à partir de 60 ans.

La toux est le symptôme le plus commun (82 % des cas) devant la fièvre (78 %). L'intervalle moyen entre les symptômes et le diagnostic a été de 3,6 jours. 7 % des cas ont donné lieu à hospitalisation (11 % en début d'épidémie pour descendre à 5 % en deux semaines), un malade sur cinq ayant par ailleurs des facteurs de risque.

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