Insécurité sociale - Le Moniteur des Pharmacies n° 2785 du 20/06/2009 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2785 du 20/06/2009
 

L'ÉVÉNEMENT

Actualité

Le déficit du régime général de la Sécurité sociale a atteint un niveau sans précédent de 20,1 milliards d'euros, dont 9,4 milliards pour la seule branche maladie (contre 4,4 milliards). Deux fois plus que l'an passé ! La faute à la crise, paraît-il.

Ce doublement du déficit de la Sécurité sociale entre 2008 et 2009 ne traduit pas un dérapage dans les dépenses. Bien au contraire. C'est le reflet parfait de la crise ; sur les 20,1 milliards d'euros, la moitié est un déficit conjoncturel, lié à la chute brutale des recettes, et, sur les 9,4 milliards de l'assurance maladie, autour de 4,5 milliards sont dus à la crise », a tenté de rassurer Eric Woerth, ministre du Budget et des Comptes publics, le lundi 15 juin lors de la réunion de la commission des comptes de la Sécurité sociale. D'ailleurs, la croissance des dépenses des soins de ville a « sensiblement ralenti en 2008 (2,5 % contre 4,4 % en 2007) », indique le rapport.

Quant aux dépenses de l'assurance maladie, sur 2008, elles se sont élevées à 21,6 milliards d'euros sur les médicaments en ville. Avec une économie pour l'assurance maladie estimée à 875 millions d'euros grâce aux mesures 2008 (voir ci-dessous). Sur 2009, la progression des soins de ville reste modérée (+ 2,7 % en glissement annuel) sur les quatre premiers mois de l'année.

En 2008, le rendement des franchises, au titre du régime général, approcherait les 750 millions d'euros, dont 85 % sur le seul médicament. Et la commission des comptes de la Sécurité sociale ne se prive pas de se demander si ces franchises contribuent à l'infléchissement de la consommation de médicaments, faisant un lien avec l'augmentation - explosion, devrait-on dire - des ventes de conditionnements trimestriels, soit + 219 % en 2008 par rapport à 2007 !

Un rapport très prudent quant à l'efficacité des franchises

Au-delà de l'effet sur les grands conditionnements, on constate une inflexion notable du nombre de boîtes vendues : - 0,9 % en 2008 contre + 1,4 % en 2006 et + 1,6 % en 2007. « Il peut s'agir d'une modification structurelle des comportements à travers l'impact de la maîtrise médicalisée ou de la franchise », soulignent prudemment les rédacteurs, qui mentionnent cependant la hausse toujours significative des volumes de statines, IEC et sartans.

« L'ONDAM, qui n'a progressé que de 3,4 % en 2008, peut être respecté en fin d'année. Nous n'avons jamais été aussi prêts de le tenir », se félicite Eric Woerth. « Nous estimons à 400 millions d'euros le dépassement de l'ONDAM pour 2009. Contrairement à 2007, l'alerte ne sera pas déclenchée », renchérit Roselyne Bachelot, ministre de la Santé. Eric Woerth préconise néanmoins de stopper la dérive des deux postes qui progressent le plus fortement : les indemnités journalières et les transports sanitaires. Selon la CNAM, 13 % des arrêts de courte durée seraient injustifiés. Roselyne Bachelot souhaite quant à elle que « la CNAMTS assure la meilleure diffusion possible auprès des médecins des référentiels produits l'an dernier sur l'usage des IEC et des sartans ».

Roselyne Bachelot mise sur les agences régionales de santé

La recommandation de la Haute Autorité de santé sur le bon usage des inhibiteurs de la pompe à protons, très attendue, devrait faire mal. Elle montre qu'il n'y a pas de différence générale d'efficacité ou de tolérance entre les produits de cette classe... sinon leur prix. La réévaluation, dont les conclusions ont été publiées le 17 juin, a déjà fait une victime. L'amélioration du service médical rendu de l'ésoméprazole (Inexium) a été ramenée de IV (mineure) à V (nulle). Les statines passeront à leur tour à la moulinette à la rentrée. Enfin, sans surprise, Roselyne Bachelot compte fermement sur les futures agences régionales de santé pour « augmenter la qualité des soins sans détériorer les finances ».

Pourrez-vous respecter la minute de silence en mémoire de votre consœur de Guyane le samedi 20 avril ?


Décryptage

NOS FORMATIONS

1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.

Les médicaments à délivrance particulière

Pour délivrer en toute sécurité

Le Pack

Moniteur Expert

Vous avez des questions ?
Des experts vous répondent !