Des formations diplômantes pour devenir un pro de la gestion - Le Moniteur des Pharmacies n° 2785 du 20/06/2009 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2785 du 20/06/2009
 

Comparatif

Une session en gestion-finance de quelques jours suffit généralement pour apprendre à « piloter » une officine. Pas pour s'engager dans des projets complexes où il s'agit notamment de gérer plusieurs points de vente à la fois. Pour les pharmaciens ayant ce genre d'ambition, mieux vaut se diriger vers des formations donnant lieu à un véritable diplôme. A condition de s'assurer que le jeu en vaut bien la chandelle. « Ces formations sont surdimensionnées pour le titulaire d'une pharmacie moyenne », confirme Gérard Viens, professeur honoraire en économie et gestion de la santé à l'ESSEC.

Les formations réservées aux officinaux

A l'université

Conscients des insuffisances des pharmaciens en matière de gestion après leur formation initiale, les universités Paris-XI et Paris-V/Descartes ont créé un diplôme interuniversitaire (DIU) de gestion entrepreneuriale de l'officine. Les cours, répartis sur un semestre d'octobre à mars à raison d'une journée par semaine, apprennent aux officinaux en exercice tout ce qu'il faut savoir en matière de gestion, de management et de droit. « Le DIU est suivi par de jeunes adjoints qui souhaitent s'installer et n'ont pas toutes les compétences pour gérer une entreprise. Il s'adresse aussi à des titulaires à la recherche d'une plus grosse structure. Ceux-ci veulent acquérir une dimension entrepreneuriale qui peut leur avoir manqué lors de leur première installation, précise Eric Fouassier, l'un des responsables du DIU. En général, la moitié d'entre eux ont un projet de rachat à court ou moyen terme. »

En une centaine d'heures de cours, l'essentiel est abordé : la gestion comptable, avec l'étude du bilan et les ratios d'exploitation de l'officine, mais aussi le budget prévisionnel, le choix de la structure juridique et même la communication avec le patient. L'avantage : les études de cas, jeux de rôle et cours théoriques sont faits pour des pharmaciens, avec des mises en situation qui leur sont propres. « Les étudiants peuvent consacrer leur mémoire à un cas concret avec les données de leur officine ou de celle qu'ils envisagent d'acheter. »

Dans les écoles de commerce

Quand beaucoup d'écoles de commerce cherchent à attirer en priorité les jeunes cadres supérieurs prometteurs dans leurs formations longues, l'Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC) a été l'une des premières à ouvrir ses portes aux professionnels de santé. Dans cette école de commerce francilienne, a été ouverte une chaire d'économie et de gestion de la santé dès 1989, il existe bien un mastère de management des industries de la santé. En cinquante jours répartis sur dix mois, cette formation de très haut niveau (avec voyage d'étude à l'étranger) est surtout destinée aux pharmaciens qui souhaitent occuper des postes de management dans l'industrie pharmaceutique.

Mais, depuis un an, l'ESSEC propose aussi aux titulaires un certificat de « gestion et management de l'officine » en partenariat avec le laboratoire Biogaran. Pour aguerrir les officinaux dans leur rôle de chef d'entreprise, des professeurs de l'ESSEC et des intervenants étrangers abordent avec eux l'analyse financière, la démarche qualité ou encore le management des ressources humaines. Avec ce cursus de trois ans (à raison de six modules de deux jours répartis dans l'année), le pharmacien s'offre une formation dans une école reconnue sans débourser un centime puisqu'elle est entièrement prise en charge par Biogaran. On ne s'étonnera pas, dès lors, que le laboratoire trie les pharmaciens sur le volet, réservant cette formation à ses 300 « meilleurs clients ».

Des formations généralisées

Afin d'attirer des dirigeants de petites entreprises, certaines écoles de commerce leur ont bâti des programmes en gestion et management sur mesure. Ainsi, HEC propose une formation « Se perfectionner à la gestion » pour apprendre à construire le plan de développement à moyen terme d'une petite entreprise. Sur seize jours répartis sur un an (moyennant 11 500 euros), les grandes étapes de développement d'une entreprise y sont abordées : élaboration d'un bilan complet, analyse de la situation fiscale, gestion prévisionnelle de la trésorerie ou encore maîtrise des obligations sociales. Le plus : un professeur peut venir à la pharmacie pour aider à mettre en place un plan de développement.

La plupart de ces formations permettent d'ailleurs de faire une analyse fine du point de vente. C'est également le cas du programme proposé aux dirigeants de TPE par l'Ecole de management de Lyon. « L'objectif n'est pas d'en faire des experts, mais de leur apporter des méthodes et des outils qu'ils ne connaissent pas pour mieux gérer leur point de vente », note Chantal Potti, de Ecole de management de Lyon. Cette formation, qui s'étale sur deux années, nécessite par ailleurs de soutenir un mémoire de fin d'études, d'où un travail personnel important.

Ceux qui souhaitent le nec plus ultra peuvent se diriger vers un MBA (master of business administration). En général, les formations, qui se déroulent sur 18 mois, s'étalent sur 520 heures en cours mais exigent aussi de plancher à la maison. « Pour une heure de cours, deux heures de travail personnel sont nécessaires », avertit Marianne Condé Salazar, directrice d'un « executive MBA » à l'Ecole supérieure de commerce de Paris. La formation, particulièrement aboutie, peut s'adresser aux titulaires de très grandes officines. Comme ce pharmacien, propriétaire de l'une des plus grosses pharmacies de France, qui, il y a quelques années, n'a pas hésité à débourser 42 000 euros pour suivre ce MBA « afin de comprendre les problématiques de développement d'une entreprise et de son environnement réglementaire ».

gérard viens, professeur à l'ESSEC

Les formations des écoles de commerce sont surdimensionnées pour le titulaire d'une pharmacie moyenne.

J'ai pu détecter mes points faibles et élargir ma vision de l'officine

Michel Caillaud n'est pas un néophyte en gestion. Titulaire d'une officine de dix salariés dans l'Eure, il gère quatre points de vente en SELARL avec son épouse, également pharmacienne. Pourtant, il fut l'un des premiers à suivre la formation ESSEC-Biogaran. « J'avais besoin de sortir du comptoir pour aller écouter des experts-comptables, des avocats et des banquiers. Leur vision de l'officine est plus objective, témoigne-t-il. Même après trente années d'exercice, j'ai pu transposer leur analyse à mon propre cas pour détecter mes points faibles et élargir ma vision de l'officine. J'ai également appris à apprécier de manière beaucoup plus stricte la valeur des fonds et, surtout, à me méfier des paroles de certains intervenants extérieurs qui travaillent avec les pharmaciens. »

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