Recouvrer ses impayés grâce à l'affacturage - Le Moniteur des Pharmacies n° 2773 du 28/03/2009 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2773 du 28/03/2009
 

GESTION

Entreprise

Particuliers, collectivités locales, maisons de retraite, cliniques privées ou encore associations sportives peuvent parfois laisser de sacrées ardoises à l'officine. Quand les relances personnelles restent infructueuses, le recours à un cabinet de recouvrement de créances peut être la solution pour récupérer son dû.

L'affacturage consiste à transférer tout ou partie des créances commerciales à un tiers, qui se charge d'en opérer le recouvrement. En faisant appel à un cabinet de recouvrement de créances, l'entreprise optimise ses chances de règlement. En ces temps difficiles où les entreprises doivent faire face à des risques d'impayés accrus, le recours à l'affacturage est de plus en plus courant (+ 14,4 % en 2008 selon l'Association française des sociétés financières). Les « factors », comme on les appelle également, déploient leur activité au travers de trois savoir-faire :

- La protection contre les défaillances de leurs clients et la garantie contre les impayés : en cas d'insolvabilité, les entreprises récupèrent jusqu'à 100 % du montant de leurs créances. « Par contre, si cette garantie n'est pas contractée, le factor se retourne vers l'entreprise pour lui réclamer la créance au titre de son non-paiement par le débiteur », précise Antoine de Chabot, responsable du département du service finances et du service investissements de l'Association française des sociétés financières (ASF) qui regroupe les 28 sociétés d'affacturage.

- La gestion du compte clients, notamment la relance, l'imputation des règlements ou encore l'engagement éventuel d'actions de contentieux.

- Le financement : sans attendre l'arrivée à échéance des créances, en contractant un crédit auprès du factor, le client peut percevoir en fonction de ses besoins et dans des délais très courts (moins de 48 h) tout ou partie du montant des factures transférées au factor.

La rémunération des services d'une société d'affacturage se décompose en deux types de commission. Comprise dans une fourchette de 0,5 % à 2 % du chiffre d'affaires confié, la commission d'affacturage rémunère la tenue des comptes, la relance, le recouvrement et la garantie. Elle est déterminée en fonction des caractéristiques propres à chaque entreprise (chiffre d'affaires, processus de facturation, clientèle, etc.). En tant que prêteur, la société d'affacturage perçoit également une commission de financement, dont le montant est comparable au taux à court terme pratiqué sur le marché.

Un bon recours face aux EHPAD

Le marché de l'affacturage a longtemps été dominé par des filiales bancaires et les grosses entreprises en représentaient les principaux clients. Les cabinets de recouvrement s'intéressent également aujourd'hui aux très petites entreprises car le défaut de paiement est souvent leur première cause de défaillance. « Les débiteurs des clients des sociétés d'affacturage sont quasi exclusivement des entreprises, très rarement des particuliers, souligne Antoine de Chabot. Pour déclencher l'intervention, l'entreprise doit souvent acheter deux des trois services proposés. »

A sa connaissance, les pharmacies ne font pas partie de la clientèle habituelle des sociétés d'affacturage réunies au sein de l'ASF. « Les pharmacies qui passent de nombreux contrats de fournitures avec des entreprises, des maisons de retraite, des salles de sports ou encore des collectivités peuvent avoir intérêt à passer par l'intermédiaire d'un factor », conseille Antoine de Chabot.

Le recouvrement simple

Certaines sociétés d'affacturage proposent leurs prestations au cas par cas, même pour des créances très faibles (moins de 50 Û) et isolées. « Un client peut ponctuellement faire appel à nous pour un chèque revenu impayé ou une carte bancaire rejetée. Il n'y a aucun frais de dossier à l'ouverture du contrat ni d'engagement imposé. Contentia ne se rémunère que sur les sommes recouvrées (20 % en moyenne du montant de la créance transmise) », argumente Vianney Catteau, responsable « développement partenaires » chez Contentia.

Conformément à la loi, un courrier est envoyé préalablement au mauvais payeur lui signifiant que la société est chargée du recouvrement de la créance de son client. Un conseiller commercial rompu aux techniques de négociation en « business-to- business » se charge ensuite des relances téléphoniques. Dans bien des cas cela suffit à déclencher un paiement rapide.

Le recouvrement en ligne

Le recouvrement de créances sur Internet est un procédé simple et rapide qui séduit de plus en plus de particuliers et de petites entreprises qui ont peu de temps pour recouvrer leurs créances. Créée en 2004, Sefairepayer.com est la première société de recouvrement de créances entièrement dématérialisée. Elle utilise tous les moyens amiables et judiciaires pour obtenir plus rapidement le recouvrement d'une créance. Un outil gratuit est proposé permettant aux entreprises et aux bailleurs de définir en temps réel le profil de leur débiteur.

Difficile à percevoir en raison du nombre de critères complexes à prendre en compte (métier, activité, saisonnalité, pays...), le profil du mauvais payeur est une donnée utile pour les créanciers. Pour donner une meilleure lisibilité aux entreprises et leur permettre de définir une stratégie de recouvrement adaptée, Sefairepayer.com a modélisé un outil d'évaluation prenant en compte les spécificités de chaque type de profil débiteur. Il propose gratuitement aux internautes de cartographier précisément le profil de leur débiteur en « négligeant », « récalcitrant », « cas difficile » ou « irréductible ». Ce service offre également à ses utilisateurs la possibilité d'accéder à un outil leur permettant d'anticiper le type d'actions à mener : lettres de relance, recommandé, interventions tierces, actions judiciaires...

Comment prévenir les impayés de « clients entreprise » ?

- Evaluer le « risque client » : se renseigner sur http://www.infogreffe.fr de la solidité financière de l'entreprise avant la signature d'un contrat (accès à l'extrait K bis, aux statuts et comptes annuels, à l'état d'endettement du client).

- Redoubler de prudence face à un client qui a déjà eu des difficultés à régler ses factures : exiger un paiement comptant ou réduire progressivement les délais de paiement.

- Suspendre l'exécution d'une commande tant que le client n'a pas payé.

- Faire toujours signer un devis ou un bon de commande. En cas de réclamation du paiement d'une facture impayée en justice, il faut pouvoir prouver la réalité de la créance.

- Faire signer le bon de livraison permet d'attester de l'exécution de la commande et du délai de livraison, et éviter toute contestation ultérieure de l'acheteur (sauf réserves émises à la réception) quant à la conformité de la marchandise livrée.

- Etablir des factures conformes avec certaines mentions obligatoires ou clauses protectrices au niveau des documents commerciaux (CGV) concernant notamment les conditions de règlement (délais et modalités de paiement, pénalités de retard, clause de réserve de propriété ou limitative de responsabilité...).

en savoir plus

-Syndicat national des cabinets de recouvrement de créances et de renseignements commerciaux : http://www.ancr.fr.

-Figec (Fédération nationale de l'information d'entreprise et de la gestion de créances) : http://www.figec.com.

-Association française des sociétés financières (ASF) : http://www.asf-france.com.

Quand faut-il engager une procédure contentieuse ?

Un impayé d'un montant supérieur à 400 Û peut justifier un recouvrement judiciaire. En dessous de ce seuil, le jeu n'en vaut pas la chandelle. Il faut être vigilant sur les coûts de cette procédure.

Pour déposer un dossier devant le tribunal compétent, il faut déjà débourser 70 Û. Ce sera peine perdue si, en plus, le débiteur est parti à l'étranger ou est décédé.

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