La cancérogénicité par le menu

Quels facteurs nutritionnels augmentent ou limitent le risque de développer un cancer ? Les réponses se trouvent dans la brochure « Nutrition et prévention des cancers »* publiée par l'Institut national du cancer (INCa). Dans le camp des aliments et boissons qui augmentent le risque se retrouve sans surprise l'alcool, pour lequel une relation dose-effet significative a été mise en évidence. Le niveau de preuve est convaincant pour les cancers de la bouche, du pharynx, du larynx, de l'oesophage, du côlon-rectum (chez l'homme) et du sein (chez la femme). Il est jugé probable pour le cancer du foie et pour celui du côlon-rectum (chez la femme).

Contrairement aux idées reçues, le type d'alcool ne change rien à l'affaire et le vin rouge n'a aucun effet protecteur. En revanche, l'effet du café sur les cancers du pancréas et du rein a été évalué. Pour être finalement considéré comme peu probable.

Les viandes rouges et la charcuterie sont quant à elles associées à une augmentation du risque de cancer colorectal. Il est augmenté de 29 % par portion de 100 g de viande rouge consommés par jour et de 21 % par portion de 50 g de charcuteries.

L'effet « ambivalent » du calcium

Autre mauvais point pour cette même charcuterie qui appartient à la catégorie peu enviable des aliments salés. La consommation de sel et d'aliments salés augmente en effet le risque de cancer de l'estomac. A l'inverse, les fruits et légumes sont associés à une réduction du risque de plusieurs cancers : bouche, pharynx, larynx, oesophage, estomac et poumon (dans le cas des fruits seulement). Selon l'INCa, les résidus de pesticides qu'ils contiennent ne présentent pas de risque si la réglementation en vigueur est respectée.

La position n'est pas aussi tranchée pour le lait et les produits laitiers. le calcium a « un effet ambivalent » sur le risque de cancer du côlon-rectum et de la prostate : « la consommation de calcium diminue de manière probable le risque de cancer colorectal, tandis qu'une alimentation riche en calcium est associée de manière probable à un risque accru de cancer de la prostate », peut-on lire dans la brochure.