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PATRICK COUVREUR
Emploi
Français d'origine belge, Patrick Couvreur, 57 ans, est spécialiste des nanotechnologies médicales. il travaille à la croisée de la recherche fondamentale et de l'industrie pharmaceutique. Son rêve : mettre sur le marché un nanomédicament anticancéreux.
J'étais un élève moyen, je faisais des études littéraires de latin-grec et j'envisageais plutôt une carrière sportive, confie Patrick Couvreur. Après le bac, mes parents m'ont poussé à m'orienter vers l'université. J'ai intégré celle des jésuites de Namur pour y suivre des études de pharmacie. Grâce à un père qui m'a fait travailler les sciences, j'ai terminé major de ma promo. » Patrick Couvreur fera une thèse sur la physique des comprimés. Puis il rencontrera des chercheurs de l'équipe de Christian de Duve, Prix Nobel de médecine, qui l'incitent à travailler sur le développement de « micromédicaments » pour faire pénétrer les molécules dans les cellules.
Patrick Couvreur convainc le pionnier des nanoparticules, le Suisse Peter Speiser, de le faire entrer dans son équipe à Zurich pour une année. « J'ai commencé à travailler sur la mise au point de nanocapsules aptes à assurer la pénétration, dans les cellules, de colorants fluorescents qui ne s'y accumulaient pas spontanément. Cela a marché mais, pour l'application à l'homme, il fallait avoir un polymère biodégradable. J'ai eu l'idée d'utiliser les cyanoacrylates employés comme colle chirurgicale. J'ai ensuite breveté cette invention. » Ainsi naîtront les premières nanoparticules pour l'administration d'anticancéreux.
De retour en Belgique, Patrick Couvreur, devenu maître de conférences à Louvain, présente une thèse d'agrégation. Dans le jury, un professeur de Châtenay-Malabry, Francis Puisieux, le remarque et lui propose un poste à l'université de Paris-Sud. En 1997, il devient directeur de l'UMR 8612 du CNRS (l'unité « Physicochimie, pharmacotechnie et biopharmacie ») qui regroupe physiciens, physicochimistes, galénistes et pharmacologues. Objectif : développer des nanomédicaments pour traiter le cancer et les maladies infectieuses et métaboliques. L'unité a collaboré, entre autres, avec la plupart des laboratoires pharmaceutiques. Elle est également à la base de la création de plusieurs start-up, dont Bioalliance, qui développe les nanoparticules de cyanoacrylates pour véhiculer des anticancéreux et des antiviraux. Mais aussi de MedSqual, axée sur une nouvelle technologie fondée sur le couplage de molécules anticancéreuses et antivirales au squalène, un lipide très compact qui, conjugué à un anticancéreux, forme spontanément des nanoparticules. Créateur de l'école doctorale Innovation thérapeutique, Patrick Couvreur est aussi très impliqué dans le pôle de compétitivité mondiale Médicen Paris Région.
Peu à peu, les découvertes sortent du domaine de la recherche : un produit est actuellement en phase III et un autre entrera prochainement en phase clinique. Ce qui n'empêche pas le travail de défrichage de se poursuivre, dans un nouveau domaine : les nanoparticules capables de passer la barrière hématoencéphalique et susceptibles d'être utilisées dans la maladie d'Alzheimer.
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