Tyverb Lapatinib

Le lapatinib est un nouvel agent antinéoplasique appartenant à la classe des inhibiteurs de protéines-kinases. Il est commercialisé sous le nom de Tyverb par GlaxoSmithKline. Un seul dosage existe : Tyverb 250 mg en comprimés pelliculés. Cette spécialité disponible à l'hôpital depuis l'été est indiquée en association avec la capécitabine (Xeloda) dans le traitement du cancer du sein avancé ou métastatique en présence d'une surexpression des récepteurs HER2 (une forme agressive de cancer du sein).

Il s'agit d'un traitement de seconde ligne proposé aux patientes présentant une tumeur de nouveau évolutive après avoir été traitées par une anthracycline, un taxane et, en présence de métastases, par un traitement à base de trastuzumab (Herceptin, à l'hôpital).

Tyverb bénéficie d'une autorisation de mise sur le marché conditionnelle, c'est-à-dire que des données cliniques complémentaires sont attendues, notamment sur son efficacité, pour prévenir les métastases cérébrales. En officine, Tyverb peut être délivrée au vu d'une prescription hospitalière. Seuls les spécialistes en oncologie ou en hématologie ou les médecins compétents en cancérologie peuvent le prescrire. Ce médicament demande une surveillance particulière pendant le traitement. La fraction d'éjection du ventricule gauche (sa diminution nécessitant un arrêt du traitement) et la fonction hépatique doivent être contrôlées avant l'initiation du traitement puis régulièrement.

Tyverb n'a pas de contre-indication hormis les réactions d'hypersensibilité au principe actif ou à un excipient. Cependant, son administration s'effectue avec prudence en cas d'insuffisance rénale sévère. Chez les patientes en âge de procréer, une contraception efficace est préconisée. Le traitement n'est pas compatible avec l'allaitement.

Des interactions à surveiller

De plus, des associations médicamenteuses doivent être évitées comme la coadministration d'inhibiteurs puissants du cytochrome P450 3A4 (ritonavir, kétoconazole, télithromycine, y compris le jus de pamplemousse...), d'inducteurs puissants du même cytochrome (carbamazépine, phénytoïne, millepertuis...) ainsi que les médicaments augmentant le pH gastrique (solubilité du lapatinib pH-dépendante). Le lapatinib ne doit pas non plus être administré avec des médicaments à marge thérapeutique étroite ou métabolisés par les cytochromes CYP3A4 ou CYP2C8.

Des effets indésirables gastro-intestinaux (diarrhées, nausées, vomissements) et dermatologiques (érythrodysesthésie plantaire, rash) apparaissent chez plus d'un quart des patientes. Environ une femme sur deux développe un effet indésirable sévère (grade 3 ou 4), les diarrhées et une érythrodysesthésie palmoplantaire (syndrome main-pied, effet indésirable connu de la capécitabine avec laquelle Tyverb est associé) étant les plus fréquents. Parmi les autres effets indésirables fréquents du lapatinib, on peut noter une dyspepsie, une sécheresse cutanée, des stomatites, des douleurs abdominales, des douleurs des extrémités ou dorsales, de l'insomnie...

uLa posologie : cinq comprimés de Tyverb 250 mg (soit 1250 mg de lapatinib) s'administrent en une seule prise journalière, tous les jours. La prise doit se faire au minimum une heure avant ou après un repas. La patiente doit toujours prendre Tyverb au même moment par rapport au repas.