Traitement de fonds - Le Moniteur des Pharmacies n° 2752 du 08/11/2008 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2752 du 08/11/2008
 

L'ÉVÉNEMENT

Actualité

L'ouverture du capital est sur toutes les lèvr es. Les Rencontres du Cercle du Carla, les 23 et 24 octobre dernier, n'ont pas fait exception à la règle avec une intervention remarquée et peu imaginable en d'autres lieux : celle d'un fonds d'investissement. Ses conseils ont été très écoutés.

Le Cercle du Carla organise des rencontres chaque année pour réfléchir sur de nombreux thèmes en lien avec la pharmacie. L'an dernier, déjà, un répartiteur s'était exprimé sur l'ouverture du capital. « Il faut étudier toutes les formes d'investissement », a commenté le 23 octobre Luc Seigneur, de la Holding des pharmaciens indépendants, en introduisant l'intervention d'Erick Rinner, responsable pour la France du fonds d'investissement Milestone Capital. Ce fonds valorise les sociétés à hdiv de 20 à 100 millions d'euros sur une durée moyenne de 5 ans.

Le monde de la santé n'est pas inconnu de Milestone Capital qui a investi dans une chaîne française de maisons de retraite médicalisées et dans une autre de 63 cabinets dentaires britanniques. « Il a été très difficile au départ de convaincre ces professionnels, très indépendants, comme vous », a reconnu Erick Rinner. Il voit six raisons pour les pharmaciens de travailler à l'avenir avec un fonds d'investissement, non sans préciser : « Un fonds comme le nôtre n'investira pas d'argent dans une pharmacie seule car nous voulons une dynamique de groupe. »

1) Réaliser son capital rapidement : « vos fonds sont très bien valorisés mais cela ne va pas durer vu la déconnexion avec la rentabilité réelle des pharmacies », fait-il remarquer.

2) Assurer une transition managériale.

3) Profiter de la concentration probable du secteur pour renforcer une position stratégique. Pour lui, un petit réseau de pharmacies partageant les mêmes valeurs et géographiquement proches, à l'échelle d'un département par exemple, est la position la plus intéressante.

4) Lever des fonds, y compris auprès de banques réticentes sans la présence du fonds d'investissement dans le projet, pour faire des acquisitions ou investir dans l'outil de travail. « Les pharmacies sont sous-capitalisées et il faudra de toute façon que vous remédiez à cela », précise Erick Rinner.

5) Obtenir un retour extérieur régulier sur la gestion.

6) Partager les risques d'investissement mais aussi, évidemment, les retours sur investissement. En l'occurrence, Milestone a pour politique de récupérer trois fois sa mise, ce qui revient à doubler le CA sur 5 ans, dans l'exemple d'un investissement de départ à 50-50 avec une banque.

Sortie de secours

« Demain, votre modèle économique devra être basé sur le service et aller vers des certifications de type ISO. Si la loi change, l'inaction ne sera pas une option », analyse Erick Rinner. Même si le tsunami bancaire aura selon lui comme effet de ralentir la concentration du marché, vu la raréfaction des fonds disponibles.

L'atelier réunissant les pharmaciens intéressés par la problématique des fonds d'investissement aura cependant soulevé une inconnue concernant la sortie d'un fonds comme Milestone Capital : que faire au bout de 5 ans ? Choisir un autre fonds (mais aura-t-il même les mêmes exigences de rentabilisation au terme des 5 années suivantes !) ? Finir en Bourse au bout de « n » reventes ? Ou voir les pharmaciens concernés racheter les parts de holding que le fonds cédera au bout de ces 5 ans ? La dernière solution est apparue évidemment la plus souhaitable par les pharmaciens présents, mais il faudra avoir le cash pour cela... D'où la méfiance persistante manifeste de certains officinaux à l'égard de l'entrée de tels partenaires comme Milestone Capital. Mais pas de tous. Il en est qui n'ont pas de défiance particulière ou qui, plus généralement, ne partagent pas l'opposition frontale de leurs confrères à des investisseurs extérieurs. Certains se sont d'ores et déjà déclarés intéressés pour développer des projets professionnels, imaginant même un investisseur intervenir dans la seule partie immobilière de leur projet, faute de pouvoir ouvrir leur capital pour l'instant. Bref, les avis sont divergents selon l'âge, le patrimoine, la situation... « Les assureurs vont aussi regarder votre marché via leurs filiales d'investissement. De même que les filiales des fonds d'investissement des banques », a simplement fait remarquer Erick Rinner.

Succès pour le dossier pharmaceutique

« La société nous demande toujours plus de services », a rappelé Isabelle Adenot, du Conseil de l'ordre à l'occasion des Rencontres. Des missions comme le portage, la préparation des doses à administrer, l'éducation pour la santé pourraient ainsi être rémunérées dès lors qu'elles seront reconnues formellement comme des activités de l'officine (après modification des divs). « Allez dans les programmes locaux d'éducation thérapeutique, a-t-elle incité, évoquant la loi Bachelot, sinon vous en serez exclus. » Alors même que l'intervention dans ces programmes, qui seront agréés par les agences régionales de santé, promet d'être rémunérée !

Mais la responsable ordinale s'est surtout étendue sur le succès du dossier pharmaceutique. Exemple avec la proposition de voir les pharmaciens informés des alertes sanitaires via cet outil (ce qui est politiquement peu imaginable car les pharmaciens seraient prévenus avant les médecins...).

Sur le terrain, c'est le plein succès : 4 200 officines raccordées (un millier de plus par mois et 10 000 en attente, malgré le débat sur Edvige, ce qui montre la confiance du public). Le taux de refus d'ouverture du DP est de 10,8 %, 2 800 clôtures ayant été enregistrées et 9 100 refus d'alimentation du dossier sur... 7 millions de médicaments inscrits (dont 2 % hors prescription). En outre, 8 700 dossiers ont été édités sur papier à la demande des patients pour une coordination avec les autres professionnels de santé.

La règle de trois d'Erick Rinner

« Si la loi change, les pharmaciens auront trois solutions, » analyse Erick Rinner.

- Vendre 100 % du fonds : optimal... à court terme.

- Permettre l'entrée d'un actionnaire minoritaire dans le capital. Avantages : un renforcement des fonds propres pour le développement et un fonctionnement opérationnel inchangé. Inconvénients : pas de soutien pour diriger l'entreprise, peu de contribution de l'actionnaire dans la stratégie et des difficultés potentielles à la sortie de l'investisseur.

- Mettre en place un partenariat avec un fonds majoritaire. Avantages : des fonds propres en plus, un renforcement du management, une réflexion stratégique proactive. Inconvénients : la perte de contrôle.

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