Overdose de psychotropes chez les personnes âgées

La Haute Autorité de santé (HAS) tire de nouveau la sonnette d'alarme. Un tiers des plus de 65 ans et près de 40 % des plus de 85 ans prennent en effet un hypnotique ou un anxiolytique, et ce depuis souvent plus de 3 ans. Des surprescriptions qui perdurent depuis des décennies. Entre autres causes, celles de benzodiazépines chez des personnes âgées souffrant de dépression caractérisée. Même s'il ne faut pas confondre « coup de déprime » et dépression, cette pathologie reste souvent non diagnostiquée chez cette population. Or le taux de mortalité par suicide y est très élevé (1 800 chez les plus de 75 ans en 2005).

L'exemple ardennais

Côté troubles du comportement, ce n'est guère plus brillant : 18 % des malades Alzheimer sont sous neuroleptiques alors que ces médicaments n'ont pas d'indication chez ces patients !

Le programme « Amélioration des pratiques de prescription des psychotropes chez la personne âgée » de la HAS entend aider les praticiens grâce à des outils, des retours d'expériences et des programmes d'amélioration des pratiques (voir le nouvel espace « Thématiques » de http://www.has-sante.fr). Cela contribuerait à éviter de nombreuses chutes et diminuerait l'altération de leurs facultés cognitives.

Changer les mentalités est possible, comme le montre une expérience menée par des généralistes ardennais. Sur 100 patients d'âge moyen de 75 ans, en milieu rural, 52 ont arrêté leur benzodiazépine au bout d'un an. Un tiers en sevrage brutal, deux tiers en sevrage progressif, mais tous grâce à un dialogue suivi avec leur médecin et grâce à des outils pratiques (fiches conseil, grille du sommeil...). Pourquoi l'officine ne serait-elle pas associée à ce type de programme ?