Cinq situations où vous devez recadrer un collaborateur - Le Moniteur des Pharmacies n° 2746 du 04/10/2008 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2746 du 04/10/2008
 

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Entreprise

Par peur de déclencher un conflit ou pour ne pas endosser le rôle du patron autoritaire, certains hésitent à recadrer leurs collaborateurs. La bonne marche de l'entreprise en dépend pourtant. Voici cinq cas pratiques où le titulaire doit montrer toute l'efficacité de son management. Avec les conseils de consultants en communication.

1 « Je supprime le 13e mois »

- La difficulté : supprimer un avantage salarial.

- L'objectif : éviter une démotivation générale.

- Comment faire ?

Les conseils de Brigitte Defoulny (Héliotrope)

« Au cours d'une réunion, le titulaire présentera les raisons qui le poussent à prendre cette décision, mais sans laisser penser aux salariés qu'il s'agit d'une réunion consultative. Un ton naturel mais directif montrera que la décision n'est pas négociable. »

Les conseils de Patrick Robin (PRC Consultants)

« Trois erreurs sont à éviter : annoncer brutalement la décision, choisir le mauvais moment et ne pas donner d'explications. Un management "pédagogique" s'impose. Il est essentiel de faire collaborer chaque personne de l'équipe à la réflexion qui motive le chef d'entreprise à prendre cette décision. Le cas échéant, le comptable interviendra pour argumenter, chiffres à l'appui. »

- A savoir

Ni la loi ni la convention collective n'obligent l'employeur à verser un 13e mois. S'il décide de la supprimer, il doit en informer individuellement et par écrit, chaque salarié. Toutefois, si la prime est devenue un usage, par la répétition de son versement, l'employeur doit la maintenir.

2 « J'ai fixé les dates de congés de mon adjoint »

- La difficulté : bouleverser une habitude acquise pour le salarié.

- L'objectif : imposer son pouvoir de direction sans provoquer de conflit.

- Comment faire ?

Les conseils de Brigitte Defoulny

« Le titulaire anticipera ce changement afin de ne pas mettre son collaborateur devant le fait accompli. Prévenu suffisamment tôt, le pharmacien adjoint aura le temps de s'organiser. Il est également important que le titulaire laisse une place pour le dialogue. Par contre, si le pharmacien adjoint exprime son mécontentement, le titulaire devra durcir le ton et mettre les points sur les i. »

Les conseils de Patrick Robin

« Avant d'imposer une nouvelle situation, le chef d'entreprise expliquera pourquoi et comment il compte reprendre en main le planning des congés payés. Dans ce cas de figure, la décision concerne le fonctionnement de l'entreprise et ses aspects pratiques. »

- A savoir

L'organisation du planning des congés payés relève du pouvoir de direction de l'employeur. L'article 25 des dispositions générales de la convention collective précise que, pour chaque salarié, l'employeur tiendra compte d'abord des nécessités du service et, ensuite, dans la mesure du possible, des situations de famille, de l'ancienneté et des possibilités de congé du conjoint.

3 « J'ai refusé une formation à une préparatrice »

- La difficulté : opposer un refus sans altérer la dynamique de travail.

- L'objectif : donner une priorité aux objectifs de développement de l'officine avant les souhaits individuels.

- Comment faire ?

Les conseils de Brigitte Defoulny

« Si la préparatrice est fortement impliquée dans son travail, le titulaire devrait peut-être revoir sa position. Car les formations sont un outil de motivation, de fidélisation et de reconnaissance. Si, par exemple, l'homéopathie n'est vraiment pas une priorité, le titulaire peut différer une formation dans ce domaine plutôt que d'opposer un refus catégorique qui pourrait être mal perçu. »

Les conseils de Patrick Robin

« Une fin de non-recevoir à la demande de la préparatrice serait une erreur. Le titulaire a au contraire intérêt à écouter les motivations et le projet professionnel de chacun de ses collaborateurs. Cette concertation peut faire émerger des besoins que le titulaire n'avait pas identifiés. »

- A savoir

Le plan de formation relève exclusivement de la volonté de l'employeur. A priori, les salariés n'ont pas leur mot à dire. Mais l'employeur peut prendre l'initiative de recueillir les souhaits individuels de chacun de ses collaborateurs.

4 « A la moindre remarque, il se rebiffe »

- La difficulté : gérer une personnalité qui fonctionne à l'affect.

- L'objectif : éviter les heurts.

- Comment faire ?

Les conseils de Brigitte Defoulny

« Pour rectifier la situation, le titulaire discutera en tête à tête avec le collaborateur. A partir de quelques exemples précis, il lui fera part de son ressenti ("Je vous ai senti sur la défensive lorsque je vous ai fait telle remarque")... Il est également important de suggérer au collaborateur une solution ("J'attends de vous tel comportement"). Si cet échange porte ses fruits et que le collaborateur arrondit les angles, le titulaire lui témoignera sa satisfaction ("J'apprécie le fait que [...] et je vous en félicite". »

Les conseils de Patrick Robin

« Un bon manager est capable d'ajuster sa communication aux différentes personnalités qui composent son équipe. Le ton et les mots choisis influencent la portée du message. Pour des relations fluides et apaisées, il est déconseillé de faire des remarques à chaud ou de laisser éclater son emportement. »

- A savoir

Lorsque l'attitude du collaborateur dérape vers les injures ou le dénigrement, il s'agit d'une faute grave justifiant le licenciement sans préavis, ni indemnités. En revanche, une simple incompatibilité d'humeur est un motif de licenciement délicat à manier.

5 « Mon apprenti accepte mal mes remarques suite à ses retards »

- La difficulté : imposer les règles de l'entreprise sans sermonner.

- L'objectif : recadrer l'apprenti.

- Comment faire ?

Les conseils de Brigitte Defoulny

« Le titulaire prendra à part l'apprenti. Pour ne pas l'accabler, il sera de bon ton de lui indiquer que ce rappel à l'ordre ne remet pas en cause la qualité de son travail. Cette méthode est un bon moyen pour aborder un sujet sensible sans déstabiliser la personne en face de soi. »

Les conseils de Patrick Robin

« Le titulaire se montrera ferme et rappellera à l'apprenti ses engagements énoncés dans la convention de formation qu'il a signée. En principe, c'est suffisant pour remettre un jeune sur les rails. A éviter : les remarques cinglantes ou humiliantes devant le reste de l'équipe ou, pire, devant la clientèle. Dans tous les cas, la discrétion s'impose. »

- A savoir

Si le rappel à l'ordre reste sans effet, le titulaire formalisera par écrit ses reproches par un avertissement.

à savoir Un organisme pour vous aider

Vous avez un problème à résoudre dans votre entreprise ? Des difficultés de management ? L'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (ANACT) peut vous aider. Elle a pour vocation d'améliorer à la fois la situation des salariés et l'efficacité des entreprises, notamment les PME. Grâce à un réseau de 25 associations régionales (ARACT), vous pouvez bénéficier d'un diagnostic, d'un conseil ponctuel, d'une intervention en entreprise par un consultant, etc. En pratique, il vous suffit de contacter l'ARACT de votre région qui vous transmettra un formulaire. Chaque dossier est étudié au cas par cas (http://www.anact.fr, rubrique « Le réseau en région »). Le coût de la prestation est variable.

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