La Fédération tape du poing sur la table

La situation est aujourd'hui particulièrement préoccupante. » Philippe Gaertner n'a pas mâché ses mots la semaine dernière pour décrire le ressenti de toute une profession : au cours d'un point presse, le président de la FSPF a tout bonnement poussé un « coup de gueule ».

Philippe Gaertner a d'abord dénoncé les mesures proposées par la Cour des comptes dans son rapport 2008 sur la Sécurité sociale (« un rapport à charge qui nous perturbe »). Evoquant la répartition territoriale des officines, le président de la FSPF a « du mal à imaginer des mesures allant dans le sens d'un détricotage ». Quant à la politique du générique, il a rappelé qu'elle avait permis à l'assurance maladie de faire plus de un milliard d'euros d'économies en 2007. Il a enfin souligné que les revenus des pharmaciens avaient continué à diminuer l'an dernier et qu'ils n'augmentent pas, contrairement à ce qu'affirme la Cour.

Des tarifs forfaitaires de responsabilité choquants

Philippe Gaertner s'est aussi dit très « choqué » de voir que, parmi les nouveaux TFR décidés par le CEPS le 11 septembre, figurent l'ondansétron et le carvédilol, deux molécules qui font partie des dix ciblées dans l'accord passé avec l'UNCAM sur le générique. « On sait pourquoi la pénétration de ces deux molécules rencontre des difficultés. Pourtant, sur la totalité des dix molécules de l'accord, l'objectif fixé à fin décembre est déjà atteint car les huit autres compensent. Ce n'est pas la peine que nous signions des avenants avec l'UNCAM si d'autres autorités interfèrent », a asséné le président de la FSPF.

Quant à l'éventuel projet du gouvernement de réintégrer les médicaments dans le forfait de soins des EHPAD, « Nous y sommes particulièrement opposés et le ferons savoir aux décideurs. », a déclaré Philippe Gaertner. « En dehors d'un problème économique, cela poserait aussi un problème de confraternité et pourrait déstabiliser les pharmacies rurales. »

Une loi Bachelot décevante

Enfin, la FSPF se dit « très déçue par la dernière version du projet de loi « Hôpital, patients, santé et territoires », le div ne prévoyant « plus rien quasiment pour l'officine ». Le syndicat souhaite pourtant que « l'officine puisse s'ouvrir à des services pouvant être rémunérés dans le domaine de l'accompagnement des personnes malades et dépendantes ».

A tous ces griefs, s'ajoute une situation économique « difficile ». Selon une récente enquête, le CA moyen de l'officine a gagné 2,4 % à 1,5 MEuro(s) en 2007, tandis que les revenus par titulaire ont baissé de 0,8 % par rapport à 2006, à 93 000 Euro(s). Philippe Gaertner pointe qu'« un certain nombre d'officines ne sont plus en état de continuer à supporter les baisses ». Et cette tendance à la baisse risque de s'accélérer, estime la FSPF.