« Ne scions pas la branche de la préparation ! »

Dans 10 ou 20 ans, les officinaux continueront-ils à faire des préparations ? Bien que provocateur, le thème du débat animé par Porphyre s'est fait l'écho d'une certaine inquiétude. La baisse des remboursements, l'arrivée des bonnes pratiques de préparation (BPP), la méconnaissance des prescripteurs et le flou réglementaire seraient à l'origine d'une baisse de l'activité du préparatoire à l'officine. « Le nombre de préparations magistrales n'a pas diminué » , a assuré pourtant Fabien Bruno, sous-traitant (Pharmacie Delpech). Une concentration du façonnage chez les sous-traitants est toutefois envisageable « en raison d'une profitabilité en baisse pour l'officine classique », a tempéré Loïc Bureau, responsable de l'Institut de formation des acteurs de santé.

Le malentendu sur le remboursement a pour explication des tarifications peu scrupuleuses. « Beaucoup de pharmaciens mettaient au remboursement des préparations qui ne l'étaient pas », avance Denis Gallice, également sous-traitant (Pharmacie des Rosiers), qui préfère parler « de nouvelles règles de remboursement ».

« Former le médecin à la prescription magistrale »

Pour Philippe Minighetti, titulaire à Arles, l'application des BPP est également un faux problème : « Ces BPP sont loin d'être insurmontables, il faut être rigoureux, c'est tout. » Certes, mais quelle attitue avoir face aux contrôles à géométrie variable de l'Inspection sur l'aspect hors la loi des préparations « maison » officinales non inscrites au Formulaire national ? « Il faut se battre », vitupère Patrick Meimoun, titulaire parisien « pour éviter de scier la branche de la préparation officinale et ôter définitivement à l'officine le dernier espace de liberté qui lui reste ». Et de proposer de « former les médecins à la prescription magistrale ». Fabien Bruno suggère, lui, « de se battre pour mettre au Formulaire national davantage de formules ». Moribonde, la préparation ?