un an après

L'ouverture du capital toujours en suspens

C'était tout juste avant Pharmagora 2007, la Commission européenne assommait l'officine française concernant l'ouverture du capital. Douze mois plus tard, on ne sait toujours pas si elle compte aller devant la Cour de justice européenne, même si les observateurs estiment ce recours probable (Bruxelles attendrait la présidence française, à partir de juillet, pour se prononcer à nouveau). A Paris, la ministre de la Santé se veut « raisonnablement confiante », mais la députée européenne François Grossetête, spécialisée dans les questions de santé, laisse entendre que cette évolution paraît inéluctable (voir Le Moniteur n° 2724).

Volte-face sur le libre accès

En mars 2007, l'Académie de pharmacie clamait son opposition au libre accès et Viadys (groupe PHR) lançait une expérimentation, dans la foulée du rapport Coulomb, sur l'automédication avant de faire marche arrière, sous la pression de l'Ordre. Un an après, PHR vient de lancer son guide du libre accès et l'Ordre a fini par se rallier au concept, pressions gouvernementales obligent.

Des Pharmaciens en colère et en guerre

Il y a tout juste un an, le blog Pharmaciensencolere.com faisait exploser le box-office pharmaceutique à l'occasion de la campagne présidentielle, au point de devenir un véritable mouvement de défense de la profession. Son fait d'arme : avoir obtenu à l'époque un engagement écrit du candidat Sarkozy de ne pas remettre en cause le monopole pharmaceutique. Aujourd'hui, le blog affiche 179 500 connexions entre avril 2007 et avril 2008, 25 000 ordinateurs différents s'étant connectés depuis un mois. « Nous avons 600 à 700 connexions par jour mais le flux augmente à 800-1 000 dès qu'il y a une actualité du genre Leclerc ces derniers jours », informe Philippe Pistre, cofondateur de Pharmaciensencolere.com. En revanche, si le site compte 9 500 inscrits, le mouvement peine à réunir les 5 000 membres-pharmaciens donateurs (il en est à 1 600), objectif qu'il s'était fixé en vue de passer la vitesse supérieure dans sa communication grand public. Les Pharmaciens en colère estiment aujourd'hui devoir « continuer à se positionner comme une structure de lobbying » et à « se structurer comme une machine de guerre ».

« Direct to pharmacy » : oh oui !

Au printemps 2007, Pfizer instaurait un mode de distribution inédit de ses médicaments au Royaume-Uni en en confiant l'exclusivité, sur appel d'offres, à Alliance Unichem. En février 2008, c'est AstraZeneca qui lui a emboîté le pas, avec AAH Pharmaceuticals Limited et Unichem. Le système pourrait d'ailleurs être étendu à certains pays de l'Est. Et d'autres laboratoires y réfléchissent, notamment Novartis. Un tel contrat d'exclusivité entre un laboratoire et un grossiste-répartiteur est-il envisageable en France ? La question semble faire débat à la DGCCRF, mais la réponse serait plutôt oui.