Libre accès : un mauvais film - Le Moniteur des Pharmacies n° 2722 du 22/03/2008 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2722 du 22/03/2008
 

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Actualité

Les groupes de travail sur le libre accès avancent à grands pas pour déterminer une liste de produits éligibles. Mais l'Afssaps exige comme prérequis l'inviolabilité des produits par un film. Or les industriels ne seront jamais prêts.

Le groupe « Prescription médicale facultative » s'est réuni à l'Afssaps le 13 mars dernier pour travailler sur la fameuse liste de 226 produits éligibles au libre accès (voir Le Moniteur n° 2720/2721). Le fruit de ce travail sera présenté le 25 mars à la commission d'AMM qui validera une liste finale. « Il y a eu des discussions animées sur les critères d'efficacité », concède une source proche du dossier. Exemple de question débattue au cours de la réunion : « Tous les antiseptiques en pastille ont-ils le même niveau d'efficacité ? »

Des absences confirmées

C'est confirmé, le nifuroxazide n'est pas sur la liste car la boîte de 12 gélules a une interdiction de publicité accolée à son AMM. Toujours dans le domaine des antidiarrhéiques, Smecta n'a pas de demande en cours.

Enfin, si cette première liste ne prend pas en compte l'homéopathie - et la phytothérapie -, le Syndicat national de la pharmacie homéopathique y travaille d'arrache-pied avec l'Afssaps. D'ores et déjà, Stéphane Lehning a demandé le passage en libre accès pour l'ensemble des spécialités homéopathiques des laboratoires Lehning dont il est le président-directeur général. En revanche, « nos spécialités de phytothérapie resteront derrière le comptoir, cette discipline n'étant pas exempte d'effets secondaires potentiels », tient-il à préciser.

L'inviolabilité avant tout

La veille de la réunion qui s'est tenue à l'Afssaps, une rencontre avait eu lieu au ministère de la Santé pour examiner les projets de décret avant qu'ils ne partent au Conseil d'Etat. Finalement, les médicaments vendus devant le comptoir ne seraient pas limités aux produits à prescription médicale facultative non remboursables, mais concerneraient aussi les remboursables.

L'arrêté sur l'inviolabilité (pose d'un film transparent à compter du 1er avril 2009) fait problème, notamment parce que l'Afssaps est opposée à toute période transitoire. Pour elle, collage des languettes ou filmage sont un prérequis au libre accès.

L'UNPF regrette cette intransigeance, car peu de spécialités pourraient ainsi être prêtes aux dates voulues par le ministère. Gilles Bonnefond, président délégué de l'USPO, est lucide : « On ne collera pas le calendrier d'inviolabilité avec celui de l'aménagement de l'espace en accès libre. »

Le libre accès déplaît toujours aux officinaux

201 pharmaciens ont été interrogés les 12 et 13 février par Ipsos, pour Pharmagora, sur l'automédication et le libre accès aux médicaments. Leur verdict est sans appel : pour 84 % d'entre eux, il s'agit d'une mauvaise mesure. Pas efficace pour faire baisser les prix (71 %), pas efficace pour permettre à la Sécu de faire des économies (82 %) et pas efficace pour responsabiliser le patient sur sa consommation de médicaments (89 %). Cela dit, 68 % des officinaux sont prêts à accompagner systématiquement leurs clients dans leur choix. 62 % trouvent même cette démarche d'accompagnement valorisante et 27 % gênante. 74 % se disent inquiets de l'évolution vers le libre accès, 68 % pensant même que ces médicaments seront en GMS dans les toutes prochaines années. Enfin, seuls 21 % des sondés prévoient d'aménager très vite un espace spécifique.

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