La GMS fait pression sur le gouvernement pour ouvrir le monopole

Dans la foulée du rapport Attali qui prône la vente libre de médicaments sans ordonnance en GMS, la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) a saisi la balle au bond pour se rappeler au bon souvenir du gouvernement. « Nous avons sollicité un rendez-vous auprès de Roselyne Bachelot afin de discuter de la perspective de la vente libre de certains produits en grande et moyenne surface », annonce-t-on au siège de la FCD. A court terme, l'objectif du syndicat est de provoquer une réunion de travail officielle avec le gouvernement et les laboratoires pour envisager l'ouverture du monopole. « Nous souhaitons que cette libéralisation figure dans la loi de modernisation économique* » , indique encore la FCD.

Du côté des enseignes, curieusement, on ne dit mot sur la perspective d'une vente libre de médicaments. Visiblement gênés aux entournures dans leur communication, Carrefour et Auchan refusent de s'exprimer. « Ce n'est pas un sujet d'actualité pour le moment », affirme-t-on chez Auchan. « Roselyne Bachelot souhaite un renforcement de la concurrence. Dans cette logique, il est normal de référencer certains produits vendus en pharmacie dans la grande distribution », analyse la FCD.

Cette idée, les Pharmaciens en colère ne peuvent s'y résoudre. Dans une lettre ouverte à l'attention des élus, ils écrivent que « confier la vente de médicaments à la GMS implique l'autorisation de fait de surconsommer ces produits ».

Le libre accès, tapis rouge pour les GMS ?

Pierre-André Martel, président de La Cooper, continue à s'opposer farouchement au libre accès. Pour lui, on prépare ni plus ni moins le terrain pour la grande distribution. « Elle aura beau jeu de dire "Si les patients sont assez grands pour choisir tout seuls dans vos pharmacies, pourquoi pas chez nous ?", et l'argument sera imparable », explique-t-il. « Il y a une hypocrisie intellectuelle à parler d'espace près du comptoir, fait-il encore remarquer. Ou on est en accès libre ou on ne l'est pas. Soit on a une approche de conseil, soit de libre-service. Pousser le libre accès pour renforcer le conseil du pharmacien, ce n'est pas sérieux. Se justifier plus tard en disant "Madame Bachelot nous avait promis que", c'est un argument qui ne tiendra pas ! »

En attendant, la ministre de la Santé a confirmé que la liste des produits d'automédication qui pourront être placés devant le comptoir paraîtra en avril.