Non, je ne ferai pas comme maman !

Certains font pharma, mais surtout pas pour reprendre l'officine de maman ! Témoins Mathieu Degeorges et Cédric Founier-Perret, qui n'ont pas travaillé dans l'officine de leur mère, respectivement à Annecy-le-Vieux et Lyon. Cédric y aura juste donné quelques coups de main en tant qu'étudiant. Les mères ne chercheront d'ailleurs pas à convaincre les fils. « Faire officine est trop restrictif », estime la mère de Mathieu, laquelle eut comme compagnon de fac Christian Boiron. Ça tombe bien, son fils préférera l'industrie. Ce sera Merck à Londres, Chauvin à Aubenas et Omega Pharma à Marseille. Pourtant, en 2005, Mathieu rompt avec ce secteur qui ne tient pas toutes ses promesses. Et puis, les délocalisations ont fragilisé l'emploi. Il deviendra responsable des achats et de la logistique d'un groupement de laboratoires d'analyses (Biotop à Marseille).

Cédric aussi passera par Londres. Aujourd'hui, il occupe un poste international à Paris. « Les métiers de l'industrie offrent des évolutions intéressantes. On ne s'installe pas à un poste industriel comme en officine, commente-t-il. La discipline officinale convient à un caractère sédentaire qui n'est pas le mien. » Sa fonction implique de partir à l'étranger chaque semaine. Lui rêvait de devenir aviateur !

De son côté, Mathieu n'exclut pas une éventuelle reconversion comme titulaire : « L'officine reste un refuge intéressant qui permet de choisir son lieu d'installation. Avec une vie de famille, je n'ai plus la flexibilité de mes débuts. »

Mais aucun des deux pharmaciens regrette de ne pas avoir repris l'officine familiale.