« L'association parent-enfant est une chance » - Le Moniteur des Pharmacies n° 2712 du 19/01/2008 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2712 du 19/01/2008
 

Témoignages

Faut-il s'efforcer de transmettre l'entreprise familiale à ses enfants pharmaciens ? Oui, répond sans hésiter Michel Watrelos, expert-comptable. Un regard extérieur et néanmoins averti des transactions officinales.

Avez-vous une idée de la proportion de transactions qui concerne des parents ?

Contrairement à ce que l'on croit, elles sont très minoritaires, pas plus de 10 %. J'estime que lorsqu'un enfant a l'opportunité de reprendre l'outil professionnel familial, il y a fortement intérêt. Or, même quand ils ont la vocation, ils y rechignent souvent et c'est un tort. Ils pensent trouver mieux, avant, parfois, de revenir s'associer aux parents faute d'opportunité aussi intéressante. J'ai eu le cas d'un jeune qui ne voulait pas reprendre l'officine de maman et qui a changé d'avis avec un dynamisme remarquable : transfert dans la foulée, robotisation... Sa mère était si contente du passage de relais qu'elle a dit oui à tout !

Vous préconisez l'association entre un parent et son enfant plutôt qu'une vente ?

Cela offre de la souplesse. J'ai vu le cas où un parent a cédé à sa fille dans le cadre d'une association avec une tierce personne. Cela dépend aussi de l'âge du titulaire. En attendant 65 ans, il peut continuer à cotiser. Pendant ce temps, le jeune bénéficie de ses conseils et prend tranquillement les rênes, même si le parent est moins présent. L'idéal est que le parent reste engagé entre 5 et 10 ans au maximum. In fine, c'est très intéressant pour les deux, parent et enfant. Les atouts sont indéniables : vous connaissez l'affaire, le banquier est rassuré, la clientèle habituelle vous connaît déjà, les parents font souvent des concessions financières, le paiement d'une partie des parts peut être largement différé et, enfin, avoir un « chaperon » n'est pas forcément mauvais au départ.

Certains parents hésitent peut-être, face à l'incertitude économique...

Je proposerais plus difficilement une association parent-enfant si le CA est sous 1,5 million ; ou dans le cas d'un titulaire qui, pour se libérer du temps, a pris un adjoint non obligatoire au regard du CA réalisé. Dans de tels cas, il vaut sans doute mieux conseiller à son enfant de chercher ailleurs. Autre formule possible : un parent vendant sa petite affaire pour en racheter une plus importante en association avec son enfant.

Travailler en famille, cela peut aussi s'avérer électrique, non ?

Le cas détonant, c'est si vous avez 50 ans et que vous en avez marre ; dans cet état d'esprit, mieux vaut éviter de vous associer avec votre enfant. A part cela, il est évident que chacun doit faire des concessions. Le patriarche doit lâcher du lest. Un respect réciproque est nécessaire car chacun apporte un bénéfice à l'entreprise. Par ailleurs, le jeune s'impose parfois difficilement auprès du personnel qui le connaît depuis longtemps dans un autre condiv. Mais ce n'est souvent pas un problème.

Dans de telles associations, quelle structure préconisez-vous le plus souvent ?

Avant, c'était la SNC, maintenant je préfère la SELARL. Elle offre notamment une possibilité de choix entre IS et IR. Au départ, la SELARL sera souvent intéressante à l'IS tandis que l'IR s'imposera au bout de quelques années. Cela permet plus facilement au jeune de payer la seconde partie des parts au bout d'une dizaine d'années.

Racheter ou s'associer dans l'affaire familiale dispense-t-il des audits de rigueur ?

Absolument pas. Déjà, un sérieux plan de financement s'impose. C'est aussi l'occasion de réaliser des donations, y compris aux autres enfants car il est évidemment hors de question qu'ils soient lésés.

Pourrez-vous respecter la minute de silence en mémoire de votre consœur de Guyane le samedi 20 avril ?


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