Quand l'automédication réunit médecins et pharmaciens - Le Moniteur des Pharmacies n° 2700 du 10/11/2007 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2700 du 10/11/2007
 

PROFESSION

Actualité

Suite du feuilleton. Joseph-Philippe Benwaïche, président de Plus Pharmacie, s'oppose à son tour à l'automédication en accès libre. Dans le même temps, les Académies nationales de médecine et de pharmacie ont débattu du sujet. Main dans la main.

Un homme en colère. « Je suis effaré. Et absolument contre le passage de l'OTC devant le comptoir. L'apologie de l'OTC pour permettre à la Sécurité sociale de réaliser des économies, oui ; banaliser le médicament et le conseil, non. On va nous refaire le coup de la parapharmacie. L'OTC devant le comptoir est une pente glissante immédiate vers la GMS », s'insurge Joseph-Philippe Benwaïche, président de Plus pharmacie. « L'OTC devant le comptoir n'est pas une solution à nos maux. Nous allons perdre cette chance de conseiller. On va perdre peu à peu le sens de la responsabilité que les pharmaciens engagent à chacune de leur délivrance, » ajoute-t-il. Pour lui, ceux « tentés de jouer aux apprentis sorciers ne doivent pas oublier qu'il y a ailleurs d'autres pharmaciens pouvant mettre en valeur leur diplôme ». Suivez son regard.

Patients autonomes, patients en danger

« L'accès direct au médicament, pourquoi pas ? Mais dans quels conditions ? », s'est interrogé Jean Parrot lors d'une séance commune des Académies de médecine et de pharmacie consacrée à l'automédication, le 6 novembre. Le président du Conseil de l'ordre national des pharmaciens apportant aussitôt une réponse : « Avec présence permanente d'un pharmacien. » Nuances à l'appui. « A condition de mettre fin au maquis des marques ombrelles et de rédiger des notices claires. » Car l'automédication comporte des risques. Sans s'étendre sur le cas de l'achat sur Internet. « En mars 2005, une étude irlandaise a montré qu'un patient sur deux ne lisait pas les notices. En l'absence de conseil, cela peut aboutir à un mésusage », a souligné Jean Parrot, rappelant qu'au Royaume-Uni le paracétamol est la première cause d'intoxication par médicament devant l'ibuprofène et l'aspirine. Un exemple à méditer.

Et si le dossier pharmaceutique faisait des petits ?

Conscient de la nécessité de muscler la formation des pharmaciens à l'éducation thérapeutique et de faire reconnaître l'acte d'éducation, Jean Parrot rappelle que le dossier pharmaceutique (DMP) offrira l'atout de permettre aux pharmaciens d'assurer la cohérence de l'ensemble des traitements du patient. « Le DP, j'y crois, mais pas en tant que bouclier protecteur inaltérable, tient à préciser Joseph-Philippe Benwaïche. Ce n'est qu'un rempart momentané pour empêcher l'OTC de terminer dans d'autres circuits. On viendra demander conseil en pharmacie et on ira acheter le médicament là où il sera le moins cher, en profitant de la semaine du paracétamol ou de la foire aux médicaments. »

Jean Parrot propose une idée plutôt novatrice : dupliquer le principe du DP pour chaque professionnel de santé, et partager ces dossiers professionnels à travers un dossier intermédiaire. Le dossier médical personnel aurait lui aussi sa place dans cette chaîne d'informations. Jean Parrot a enfin ajouté que dans le cas des pathologies chroniques, le pharmacien devait devenir un partenaire plus actif du médecin. Une recommandation à laquelle les académiciens ont souscrit. Les choses bougent.

Prévoyez-vous de fermer votre officine le 30 mai prochain en signe de protestation ?


Décryptage

NOS FORMATIONS

1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.

Les médicaments à délivrance particulière

Pour délivrer en toute sécurité

Le Pack

Moniteur Expert

Vous avez des questions ?
Des experts vous répondent !