« J'ai emprunté sur 15 ans »

V otre dossier nous intéresse mais prêter sur 15 ans n'est pas dans nos habitudes. » Grégory Tempremant a essuyé plusieurs refus avant de trouver une banque qui accepte de financer au-delà de 12 ans. Entre le Crédit agricole et BNP-Médiforce, qui ont accepté cette possibilité, le choix s'est porté sur la première. « Le Crédit agricole m'a fait l'offre de taux la plus attractive (3,15 % hors assurances) et n'a exigé aucune garantie personnelle ou des parents, contrairement à Médiforce. Ma personnalité, mon parcours professionnel, la présentation de mon projet et ma vision du métier ont été déterminants dans l'acceptation de mon dossier », analyse Grégory Tempremant.

Un parcours construit dès la faculté où il enchaîne les responsabilités : délégué de promo, membre du conseil d'administration de la fac de Lille, président du forum étudiant en 2002. Il noue des contacts avant l'heure avec les partenaires financiers de l'installation. « Mais les liens amicaux créés pendant les études ne doivent pas être pris pour argent comptant. Lorsqu'il s'agit de prêter, ce n'est plus le même discours et j'ai été déçu par les offres des banques sur qui je comptais. »

Réduction de l'IR et des cotisations sociales

Sur les recommandations de Michel Watrelos (cabinet Conseils et Auditeurs associés), Grégory Tempremant défend un financement sur 15 ans. « Avec d'un côté un fonds acheté 1,2 million - soit 85 % du CA TTC -, auquel il faut ajouter 70 000 Û de stocks et 80 000 Û de frais d'établissement pour une cession réalisée sans intermédiaire, et, de l'autre, un apport personnel de 80 000 Û et un emprunt de 1,27 million, l'allongement de la durée du crédit, même si cela conduit à rembourser plus d'intérêts, va permettre à Grégory de se désendetter plus facilement », explique Michel Watrelos. En passant de 12 à 15 ans, la charge mensuelle de remboursement (intérêts + capital) tombe de 10 512 Û à 8 770 Û. Soit un excédent de trésorerie de 1 742 Û qui lui permet de se rémunérer convenablement tous les mois. A l'échéance du crédit, Grégory Tempremant aura payé 64 711 Û d'intérêts de plus par rapport à un crédit de 12 ans. « Etalé sur 15 ans, cette charge supplémentaire de crédit devient très supportable, d'autant qu'elle est déductible du résultat, d'où une réduction de l'impôt sur le revenu et des cotisations sociales du titulaire. Avec un taux d'imposition de 32 % au démarrage, sur 100 Û d'intérêts, Grégory n'en paie en réalité que 53. »

Possibilité de négocier un nouvel emprunt

Le 1er octobre 2006, Grégory reprend une officine à Comines, dans la métropole lilloise, où il a exercé comme adjoint pendant trois ans. « Je me suis manifesté dès que j'ai su que mon employeur allait partir en retraite. Il a eu plusieurs offres mais, à prix égal, l'affectif a joué en ma faveur. J'habite à Comines depuis plus de 15 ans et ce rachat a été bien accueilli tant par les clients que par mes collègues. Malgré mon nouveau statut, on continue à se tutoyer. Je suis en permanence au comptoir car le client est ma priorité et je gère donc l'administratif en dehors des heures d'ouverture. »

Pour son premier exercice, Grégory a réalisé une progression à deux chiffres, plus les disponibilités dégagées grâce au prêt sur 15 ans. Il peut donc envisager sereinement un nouvel emprunt pour financer des travaux dans l'officine.