Des candidats sur la réserve - Le Moniteur des Pharmacies n° 2699 du 03/11/2007 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2699 du 03/11/2007
 

PREMIÈRE INSTALLATION

Transactions

Dans un contexte morose, la Journée nationale de l'installation, organisée par les experts-comptables de Conseil Gestion Pharmacie, a permis de sonder la capacité et la détermination des jeunes à relever le défi de la première installation. Compte rendu.

La première installation est toujours une étape de la vie professionnelle où les jeunes se sentent mal armés. Mais au-delà des aspects techniques sur le choix de l'officine, la structure juridique ou encore les modalités de financement, les questions posées par les participants à cette journée ont montré une inquiétude légitime et palpable sur l'avenir de l'officine libérale. Et donc sur leurs futures conditions d'exercice de titulaire.

Le spectre de la grande distribution

La procédure d'infraction lancée contre l'Etat français par la Commission européenne, la commission Attali et la mise en libre accès du médicament familial dans les pharmacies, qui font craindre à juste titre une dérégulation complète du circuit officinal, perturbent les jeunes dans l'avancement de leur projet d'installation. « Lors d'une conférence consacrée à l'ouverture du capital, l'Ordre des pharmaciens nous a avoué qu'il ne sait pas si l'exception française survivra à la mutation qui gagne aujourd'hui de nombreux pays voisins et nous a invités à attendre six mois avant d'entreprendre toute démarche d'acquisition », a rapporté un adjoint quelque peu désabusé.

« Que vaudra dans quelques années l'officine que l'on a achetée à prix d'or si la partie la plus rentable du monopole part dans la grande distribution ? », s'est inquiété un autre. L'attentisme a donc des chances d'être de rigueur dans les prochains mois, surtout si les prix de cession ne baissent pas et si de nouvelles mesures gouvernementales mettent à mal l'économie de l'officine en 2008.

Sur l'ouverture des SEL à des capitaux extérieurs, Alain Burette, expert-comptable à Rouen, a rassuré l'auditoire : « Les répartiteurs, qui sont les premiers investisseurs auxquels on pense, n'ont pas les moyens financiers de racheter un nombre significatif de pharmacies car le ticket d'entrée est colossal. Un investissement de 50 millions d'euros est déjà énorme pour une société cotée en Bourse qui emploie 70 000 personnes ! »

Les adjoints peu emballés par les SEL

Bien qu'elle soit en plein essor, la SEL ne soulève pas un grand enthousiasme chez les adjoints. D'après la réunion qui s'est tenue à Paris, une majorité d'entre eux préféreraient, s'ils le pouvaient, s'installer en entreprise individuelle voire en SNC avec un autre associé exploitant. Et donc se priver de l'appui technique et financier d'un investisseur plus âgé qui, même en ne détenant au maximum que 49 % du capital de la SEL, détiendrait à leurs yeux le pouvoir. « J'ai suivi des études de pharmacie et je n'envisage pas, une fois titulaire, que l'on me dicte mes actes professionnels », expliquait un adjoint déterminé. Un autre se disait bien tenté par un parrainage avec son employeur actuel mais redoutait un excès de paternalisme ou le maintien d'un rapport hiérarchique.

Pour tous ces jeunes, la SEL ne doit avoir qu'un temps car la finalité est de racheter quatre ou cinq ans plus tard les parts de son investisseur. « Le pacte d'associés doit prévoir à quel moment l'actionnaire doit revendre ses parts et à quel prix », a conseillé Alain Burette. Mais cette clause n'est pas une garantie infaillible, car « le pacte d'associés en SEL ne peut pas contraindre un associé à vendre mais peut seulement l'obliger à payer des indemnités à son associé en cas de refus de vente ».

Prêt d'un parent ou d'un conjoint

La question de l'apport personnel a été abordée lors de cette journée. S'agissant d'une aide parentale, Emmanuel Gorge, du cabinet Aubert (Paris), a précisé qu'il fallait un écrit (précisant les modalités du prêt : montant, durée, taux d'intérêt, échéances...) et faire enregistrer l'acte de prêt auprès des services fiscaux. En pratique, l'emprunteur doit déclarer le prêt familial sur un imprimé spécial (n° 2062) avant le 15 février.

En cas d'aide du conjoint, l'acte de prêt doit aussi être matérialisé mais n'a pas besoin d'être enregistré puisqu'il s'agit du même foyer fiscal.

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