Au service de la formation - Le Moniteur des Pharmacies n° 2696 du 13/10/2007 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2696 du 13/10/2007
 

TOULOUSE

Initiatives

Dès la sortie de la fac en 1997, Sophie Pilon s'est investie dans la formation continue pour les pharmaciens de la région Midi-Pyrénées. Un système original avec des visioconférences, entre autres, est mis en place en toute indépendance. Cette jeune consoeur consacre beaucoup d'énergie à cette démarche : une façon de défendre sa vision de la profession.

Si elle aime son métier de pharmacien avec passion, Sophie Pilon a voulu multiplier les façons de l'exercer. Elle travaille à temps partiel dans une officine de quartier à Toulouse, ce qui lui permet de consacrer du temps à deux autres activités liées à la pharmacie. Non seulement membre de la rédaction de la revue Prescrire, cette adjointe de 33 ans s'est aussi engagée, dès la fin de ses études, dans l'Association pour la formation continue des pharmaciens de Midi-Pyrénées (AFPM). En partenariat avec l'université Paul-Sabatier de Toulouse, l'AFPM propose des conférences de formation à la faculté de pharmacie et d'autres délocalisées dans les départements environnants. Et, surtout, des visioconférences régulières sur plusieurs sites en simultané.

Cette formule unique en France connaît un grand succès. Elle a été lancée il y a vingt-huit ans à l'initiative d'un pharmacien enseignant, Robert Pujol, également titulaire d'une officine dans un petit village aux pieds des Pyrénées. « Je l'ai connu en tant qu'étudiante, raconte Sophie, et dès que j'ai passé ma thèse il m'a proposé de rejoindre l'équipe de l'association qui gère et organise des formations ouvertes à tous les confrères de la région. Cela m'a intéressée tout de suite et je m'y suis investie de plus en plus. »

Qualité et indépendance

L'équipe de Robert Pujol ne ménage pas sa peine pour permettre à tous les pharmaciens de Midi-Pyrénées, une région grande comme la Belgique, de profiter de la quarantaine de formations organisée par l'association chaque année. Les intervenants, professeurs à la faculté de médecine ou de pharmacie, sont tous bénévoles. Une fois par mois, une conférence est donnée à Toulouse dans un amphi de la fac. Succès garanti. 150 à 200 titulaires et adjoints viennent de neuf départements de la région pour assister à ces cours dont les diaporamas sont accessibles aux adhérents sur le site internet de l'AFPM. « Les pharmaciens font parfois plus d'une heure de route pour venir car c'est l'occasion de se retrouver, d'échanger. Nous voulons offrir à tous une formation de qualité, de type universitaire, indépendante des industriels et de toute pression. »

Un millier de pharmaciens adhèrent aujourd'hui à l'AFPM. « D'ailleurs, les médecins qui viennent enseigner sont toujours très étonnés de voir une centaine de pharmaciens assidus venir de très loin pour un cours à la fac, même en plein hiver, à 21 heures. »

A l'écoute du terrain

Pour Sophie Pilon, cet engagement constitue une expérience très riche à la fois sur le plan humain et professionnel : « L'équipe associe quatre pharmaciens d'officine, titulaires et adjoints, un pharmacien hospitalier et des enseignants universitaires. A partir d'une discussion collégiale, nous établissons un programme de formation qui permet d'apporter un plus à ceux qui exercent sur le terrain. Mon rôle, c'est le conseil dans le choix des thèmes. Il s'agit de coller à la réalité des besoins, aux évolutions scientifiques, pour finalement permettre de répondre aux clients avec le maximum de professionnalisme. »

Chaque année avant l'été, les thèmes de l'année suivante sont déterminés en fonction de l'actualité médicale, de l'évolution des thérapeutiques. « Puis nous nous réunissons une fois par mois et échangeons souvent par téléphone », explique Sophie Pilon.

Pas question de faire tomber d'en haut la vérité théorique de la faculté : « Cette formation part du terrain, se félicite Sophie Pilon, je donne mon avis par rapport à la perception que j'ai des remontées du terrain et de la manière d'exercer mon métier dans le condiv d'une officine de proximité. »

En fin d'année scolaire, l'association recueille auprès des pharmaciens leurs souhaits afin de préparer au mieux le programme de l'année suivante.

Des fondamentaux aux visioconférences

Pour l'année 2006-2007, l'accent a été mis sur les « fondamentaux ». Venant en complément du programme mensuel, douze heures sont proposées en quatre séances de trois heures, le lundi matin de 9 h à 12 h. « Il s'agit pour les pharmaciens qui le souhaitent d'actualiser des connaissances de base parfois oubliées ou mal assimilées, ou de présenter les nouveaux concepts dans les domaines de la physiologie, de la physiopathologie et de la pharmacologie, détaille Sophie Pilon. Nous n'étions pas sûrs de réunir beaucoup de monde un lundi matin mais le succès est presque étonnant ! » Deux cents personnes sont venues assister à ces cours. « Les pharmaciens prennent sur leur temps de repos pour se former, c'est très encourageant et cela prouve leur volonté de faire leur métier de la façon la plus professionnelle possible, de se remettre en question en permanence. »

Robert Pujol a aussi souhaité que la faculté descende sur le terrain. Sophie Pilon explique : « Il a lancé il y a quinze ans les premières visioconférences. Ainsi, on évitait des déplacements parfois longs aux confrères, même si la soirée mensuelle à Toulouse reste très importante. »

Les visioconférences diffusées depuis Toulouse et suivies simultanément dans 14 villes de la région sont également très prisées. Les anticancéreux sortis de la réserve hospitalière, les intoxications par les médicaments, les produits de contraste, la grippe aviaire ou les actualités en pharmacovigilance sont autant de thèmes fort appréciés des officinaux. D'autant que le fonctionnement est interactif : le conférencier fait sa présentation depuis Toulouse puis les participants sur chaque site peuvent poser des questions.

Une certaine idée de la profession

Tout cela demande évidemment un important travail de préparation, de recherche des intervenants... Sophie avoue y consacrer pas mal de temps et d'énergie, mais elle croit en l'utilité de cette démarche originale qui, au fil du temps, a acquis une reconnaissance et un crédit très important. « Ce qui m'a d'abord attirée, c'est la volonté d'indépendance que Robert Pujol a voulu mettre en avant. Il n'y a aucun aspect commercial dans cette démarche et nous pouvons donc aborder tous les sujets de façon rigoureuse et scientifique. L'enjeu, c'est d'abord le patient. Plus le pharmacien est fidèle à l'éthique, plus il est compétent et plus le client lui fait confiance. Participer à cette formation est pour moi un moyen de contribuer à une certaine idée de la profession. »

L'AFPM n'a cessé d'innover depuis sa création. Son fondateur a voulu s'entourer de jeunes pharmaciens comme Sophie Pilon pour continuer d'aller de l'avant et répondre aux attentes des pharmaciens. La formation fait en tout cas partie intégrante de l'équilibre professionnel de Sophie Pilon et elle n'envisage pas de poursuivre sa carrière sans s'intéresser d'une manière ou d'une autre à cette facette du métier. « Cela m'apporte énormément dans mon exercice au quotidien. Et d'un autre côté, c'est une ouverture très importante au-delà de la pharmacie. »

Le prochain projet de l'association est la mise au point de cours par Internet en direct, ce qui permettrait d'augmenter la diffusion de ses enseignements sur les fondamentaux.

Envie d'essayer ?

Les avantages

-Un enrichissement personnel indéniable.

-La rencontre de confrères venant d'horizons divers.

- Une remise en question permanente.

-L'écoute du terrain.

- L'appui d'une équipe compétente.

Les difficultés

-Nécessité d'une certaine disponibilité.

-Importance de garder son indépendance vis-à-vis des laboratoires.

-Trouver les bons intervenants.

Les conseils de Sophie Pilon

-« Le but est de faciliter l'accès à la formation. La formation doit aller vers le pharmacien. »

-« Quand on s'investit dans une équipe de ce type il ne faut pas compter son temps. Mais, comme tout le monde y met du sien, au final ce n'est pas énorme. »

-« J'aime me tenir à jour et retransmettre la formation à l'équipe. »

- « Il est intéressant que toute l'équipe officinale suive la formation car cela permet d'adopter une attitude commune face aux patients. »

-« L'association continue car toute l'équipe a la même vision de la profession. »

en savoir plus

Programme détaillé des formations de l'AFPM sur http://www.afpm.net

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