La position de Jean-Luc Delmas, président de la section C de l'Ordre - Le Moniteur des Pharmacies n° 2691 du 08/09/2007 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2691 du 08/09/2007
 

Actualité

Que pensez-vous de la décision de certains laboratoires de faire du direct-to-pharmacy (DTP)?

J.-L. Delmas : On a assisté ces dernières années à une multiplication de distributeurs au Royaume-Uni souvent pour faire du business à court terme, notamment via les importations parallèles. Résultat : des contrefaçons y ont été introduites. Pour s'en prémunir, Pfizer a élaboré un cahier des charges auquel seul Alliance Healthcare a répondu, devenant donc son distributeur pour le pays. Astra Zeneca compte faire de même mais cette fois, Alliance et Celesio ont répondu à l'appel d'offres. Lilly s'apprête à les imiter. Je comprends qu'un laboratoire souhaite changer son mode de distribution lorsque le circuit ne lui garantit pas une protection suffisante contre les contrefaçons. Mais cela ne se justifie pas pour seulement éviter les flux parallèles.

Est-ce qu'un laboratoire pourrait faire du DTP en France ?

Oui, à la condition que le répartiteur acquière aussi le statut de dépositaire comme l'exigent les laboratoires pratiquant le DTP au Royaume-Uni. Cependant, la section C demande une évolution de la réglementation afin d'éviter que les laboratoires fassent de même en France. Nos divs doivent être complétés pour garantir une sécurité parfaite de la distribution. Certes, il n'y a pas eu d'accident jusque-là mais avec le durcissement économique et la recherche de meilleures conditions commerciales par les distributeurs, il convient de mieux border le statut des grossistes répartiteurs. Ainsi, je demande que soient pratiqués des tests quelques mois après l'ouverture d'un établissement pour vérifier sa sécurité. Une obligation de résultats en quelque sorte. Comme je viens de le demander au congrès de la Fédération internationale de la pharmacie à Pékin, je milite pour la création d'une charte internationale qui engagerait les distributeurs nationaux sur l'origine et la qualité de leurs produits, avec une certification à la clé.

Y a-t-il trop de grossistes en France ?

Il y a déjà plus d'une vingtaine de répartiteurs sur notre territoire. C'est largement suffisant. Il n'y a pas de raisons de segmenter à l'extrême ce secteur à moins d'avoir des arrière-pensées commerciales. Pourtant l'Ordre reçoit tous les deux mois des demandes d'avis de sociétés...

Quelle seraient les conséquences pour le pharmacien francais en cas de DTP ?

Il ne pourrait plus choisir son fournisseur ! Ce qui poserait un vrai problème commercial. J'espère donc que ces messages de sagesse inciteront la tutelle à se pencher sur ce sujet avec nous.

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