Usages et engagements en héritage - Le Moniteur des Pharmacies n° 2678 du 19/05/2007 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2678 du 19/05/2007
 

CESSION

Transactions

Suite au rachat de l'officine, il n'y a pas que les contrats de travail qui sont automatiquement transmis du vendeur à l'acquéreur. Le nouveau titulaire hérite également des usages qui se sont instaurés dans l'officine et des engagements unilatéraux de son prédécesseur.

Une pharmacienne a pris possession de son officine depuis quelques mois lorsque ses collaborateurs réclament une prime que leur ancien titulaire avait l'habitude de leur accorder. Pourtant, aucun des contrats de travail n'évoque cette gratification.

Puisque la prime n'a aucune origine contractuelle, la pharmacienne se croit libérée de ce versement persuadée que les habitudes de l'ancien titulaire ne l'obligent pas. En négligeant de rechercher, au-delà des contrats, l'origine de la prime, cette pharmacienne risque de commettre son premier faux pas.

Usage = généralité, constance et fixité

Car si la prime ou tout autre avantage sont issus d'un usage, le nouvel employeur est tenu de les reprendre. Au moins dans un premier temps. Par définition, un usage est une pratique qui réunit trois critères cumulatifs : la généralité, la constance et la fixité.

« Généralité » : la prime est accordée à tous les salariés ou à une même catégorie de salariés.

« Constance » : la prime est attribuée depuis plusieurs années.

« Fixité » : la prime est obtenue selon les mêmes modalités de calcul.

Si le nouvel employeur ne souhaite pas continuer à appliquer les usages en vigueur dans l'entreprise, il doit les dénoncer (voir encadré). A défaut, ils se poursuivent et même en l'absence de revendications des salariés.

La prime peut aussi trouver son origine dans un engagement unilatéral de l'ancien titulaire. L'engagement unilatéral résulte d'une volonté explicite de l'employeur qui peut prendre la forme d'une note de service ou d'un simple communiqué oral. Comme pour l'usage, l'acquéreur ne peut mettre fin à cet avantage sans respecter la procédure de dénonciation.

La procédure de dénonciation

Pour supprimer un usage ou un engagement unilatéral l'employeur n'est pas tenu de motiver sa décision. Néanmoins, il doit respecter la procédure de dénonciation. Pour cela, il doit informer, individuellement et par écrit, chaque salarié concerné. Sans oublier de respecter un délai de prévenance suffisant afin de ne pas fermer la porte à une éventuelle négociation.

Attention à ne pas négliger ce formalisme car une annonce verbale ou un communiqué écrit affiché à l'officine sont insuffisants pour entraîner une révocation de l'usage ou de l'engagement unilatéral.

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