Un titulaire de Dijon condamné pour harcèlement moral - Le Moniteur des Pharmacies n° 2678 du 19/05/2007 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2678 du 19/05/2007
 

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Un pharmacien vient d'être condamné par le tribunal correctionnel de Dijon à une amende et au versement de dommages et intérêts à trois de ses salariés pour harcèlement moral. Les faits remontent à 2004.

Il aime mener son petit monde à la baguette », dit de lui une avocate. Un des pharmaciens les plus en vue de Dijon vient d'être condamné par le tribunal correctionnel local pour harcèlement moral avéré envers plusieurs de ses salariés. Une affaire suffisamment grave pour que le ministère public ait requis lors de l'audience une peine de prison avec sursis à son encontre. Condamné au terme du délibéré à une amende et à des dommages et intérêts pour trois des victimes, le pharmacien a décidé de ne pas faire appel.

Onze salariés ont porté plainte

Les dits faits remontent à 2004. Onze salariés (!) d'une pharmacie du centre-ville de Dijon alertent l'inspection du travail sur des faits de harcèlement moral dont ils se disent être victimes. Certains ont déjà plusieurs années d'ancienneté et les remarques et reproches désobligeants, devant les collègues comme devant les clients, les vexations voire les brimades sont devenus leur lot quotidien. Certains préfèrent démissionner, d'autres subir, quitte à se rendre au travail « la peur au ventre » ou à regagner leur domicile « en pleurant » selon les témoignages cités.

Le procureur a procédé à l'audition du personnel de l'officine et de témoins, tel l'ancien associé du pharmacien. Le magistrat a décidé de poursuivre l'employeur pour harcèlement moral devant « des indices suffisamment concordants et répétés pour porter atteinte à la dignité ou à la santé du salarié ».

Lors de l'audience, le titulaire de 52 ans, qui emploie trente salariés, a contesté les faits en contredisant même l'inspectrice du travail venue témoigner. Pourtant, les témoignages concordent : climat insupportable régnant dans l'officine, comportement inadmissible du prévenu, au point que le ministère public parlera d'un « petit dictateur » s'en prenant à ses salariées les plus faibles. Telle cette collaboratrice atteinte d'un cancer du sein soudainement pris à partie au lendemain d'un retour de congé de maladie. D'ailleurs, sur les onze personnes concernées, trois seulement se retrouvent au tribunal, les autres ayant redouté, dit-on, des représailles. Le tribunal a requis 5 000 euros de dommages et intérêts.

Pour sa défense, l'employeur aura contesté la réalité des faits, évoquant le souci de bien faire alors que le public est de plus en plus exigeant en matière de santé, mais aussi un règlement de comptes lié à une modification imposée des heures d'ouverture. La parole de l'un contre les paroles des autres. « C'est tout le problème du harcèlement moral », souligne Maître Etienne Colin, du barreau de Dijon et conseil d'une des victimes.

Comment prouver de tels faits, surtout lorsqu'ils se déroulent dans une sphère intime ou privée ? Où finit la fermeté nécessaire à la conduite d'une entreprise et où démarre le harcèlement ? Cette fois, le tribunal a tranché. « C'est la première fois que je vois une affaire de harcèlement moral aboutir » reconnaît pour sa part Maître Sandrine Anne, conseil d'une autre salariée, qui insiste : « il était important que ce soit sanctionné. Un lieu de travail n'est pas un exutoire et ce jugement montre qu'il n'y a pas d'impunité ».

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