Quand Linux sera au max - Le Moniteur des Pharmacies n° 2675 du 28/04/2007 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2675 du 28/04/2007
 

INFORMATIQUE

Entreprise

Linux n'est plus le petit OS qui monte. En passe de devenir le système d'exploitation numéro un en officine, il ne devrait laisser aux configurations « total Windows » qu'une part de marché de 30 % environ. Puissant, libre, stable, il semble répondre au mieux aux besoins actuels et futurs de l'officine, même s'il est encore devancé par Windows en termes de souplesse graphique et de variété logicielle.

Avantages et idées fausses

André Lartigau, directeur de la société Visiopharm (logiciel Visiosoft), fonctionnant indifféremment avec un serveur Windows ou un serveur Linux, constate que l'officine avec la majeure partie de son parc sous Unix constitue aujourd'hui une exception, par rapport aux médecins notamment, majoritairement sous Windows. « Les qualités bureautiques de Windows et son faible coût ne sont plus à remettre en cause et chaque pharmacien possède au moins un poste sous Windows. Contrairement à une idée répandue, Linux n'est pas gratuit car les multiples versions améliorées et réellement utilisables comme Mandrake ou Redhat sont payantes. » André Lartigau rappelle d'autre part que Linux souffre de son manque de documentation et de son support technique très faible. Ce à quoi viennent s'ajouter un manque de pilotes pour le matériel récent ou les périphériques particuliers et la nécessité parfois de régénérer le noyau Linux pour adjoindre un périphérique, ce qui n'est pas à la portée d'un non-informaticien. Sans oublier les difficultés rencontrées à utiliser des fonctionnalités simples comme la visualisation de photos numériques sur un port USB ou l'édition d'étiquettes couleurs, mais aussi l'insuffisance notoire des logiciels de base, paye ou comptabilité par exemple !

Quant à la supériorité de Linux en matière de sécurité, si elle demeure, elle ne met pas pour autant ce système à l'abri des chevaux de Troie et des vers, comme « Slapper » qui en septembre 2002 a touché une part non négligeable du parc Linux.

Priorité à la mixité

Si l'officine compte de nombreux adeptes du « total Windows » parmi les SSII (Caduciel, Isipharm, Everys, LSI), les grands du marché se sont délibérément orientés vers Linux. C'est le cas de Pharmagest/CIP qui, depuis 2002, a fait le choix de la complémentarité des OS pour apporter le maximum de souplesse a sa configuration (serveur sous Linux Redhat pour la stabilité, la performance, la sécurité et la pérennité du système, postes de comptoir sous Windows pour le graphisme et les logiciels de base type pack OS).

William Le Bellego, directeur technique de Pharmagest, rappelle que Linux est certifié et validé par de gros éditeurs et constructeurs mondiaux comme Dell, IBM, HP ou Oracle, leader international de la gestion de bases de données. « Linux sait exécuter tous les langages de programmation dédiés aux nouvelles technologies comme JAVA, PHP ou Ajax qui sont des standards de développement aujourd'hui. De plus, Il possède un système de gestion des droits d'accès très évolué permettant une parfaite sécurisation des entrées et sorties. Un ver ou un virus ne peut accéder qu'à une partie des ressources et fonctionnalités. Mais il n'accède en aucun cas aux données importantes du système, ni aux données éventuelles d'autres utilisateurs. »

Mixité également pour Servilog Concept dont le logiciel fonctionne sous Windows avec possibilité d'hébergement des données au sein d'un serveur Linux (plus rapide de 20 % environ) fonctionnant sur des machines moins onéreuses en raison du besoin de ressources réduit sous Linux (on sait que Windows Vista par exemple sera très « gourmand » en ressources et demandera des machines très puissantes donc chères).

Autre grande SSII à avoir opté depuis 2003 pour un système serveur Linux et postes clients légers pour rester proche de l'architecture déjà en place chez ses clients, Alliadis. 40 % de son parc (soit 3 000 officines dont les Logiphar du groupement Giphar) a migré de la version Alliance Plus Twin Server vers la version Linux Graphique jugée plus rapide, plus ouverte (moins de failles de sécurité), plus constante, naturellement multiposte, permettant de gérer des disques RAID, des onduleurs et autorisant un fonctionnement en « cluster » (« grappe » de serveurs, d'ordinateurs) pour une sécurité maximale. 100 % du parc devrait être sous Linux d'ici deux ans. Premium Data Conseil par contre reste pour l'instant sous Unix.

Une victoire incertaine

Le nouveau logiciel Actipharm de MSI 2000 (déploiement à partir de 2007) est un produit multiplateforme exécutable soit en environnement Linux, soit en environnement Windows. « Pourquoi cette polyvalence ? Parce que nous ne disposons pas d'une visibilité suffisante pour savoir qui de Windows ou de Linux va l'emporter dans la prochaine décennie ! Contrairement à une idée reçue, Windows XP en utilisation strictement professionnelle ne bogue pas plus que Linux et continue à proposer un affichage graphique Internet beaucoup plus rapide que Linux ! Linux a pour lui sa vitesse constante à la charge qui le rend idéal pour les configurations de plus de 20 postes », commente Plinio Piazza, Gérant de MSI 2000.

En cinq ans, à fin 2007, ASP-Line aura fait migrer tout son parc (1 300 officines) sous Linux, serveur et postes de comptoir. Rapidité, puissance, fiabilité : tels sont les avantages de Linux relevés par Jean-Yves Baranger, qui reconnaît cependant que la suite Office Windows reste inégalée en termes de performances - la fonction Périphar Manager ASP-Line fait d'ailleurs appel aux ressources d'Office ! -, mais il constate aussi que le pharmacien n'utilise que 30 % de ces potentialités qu'il retrouvera très largement dans Open Office Linux. Si l'avenir de Linux semble assuré en tant que serveur pour les configurations puissantes, son intérêt reste donc encore à démontrer pour les petites et moyennes configurations en réseau. n

à retenir : Unix, Linus, Windows : une histoire d'OS

Linux, système d'exploitation libre, multitâche, multiplateforme et multiutilisateur est un système de la famille Unix au même titre que BSD (Berkeley) et Mac OS X. Unix, multitâche et multiutilisateur, fut le système d'exploitation historique des logiciels de gestion officinaux. Ce sont à la fois les problèmes de stabilité des premières versions de Windows (3.1, 95 puis 98) et la facilité de migration des système Unix vers Linux qui ont dicté le choix des éditeurs de logiciels officinaux.

Windows, dont les dernières versions (XP et bientôt Vista) sont fiables et stables, reste cependant le système le mieux implanté du marché en Europe avec une pénétration de 95,7 %. La version Vista, architecturée différemment, devrait offrir une meilleure protection contre les vers, virus, spywares et autres programmes malveillants.

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