Des alternatives à la warfarine sont en développement

Des recherches poussées sont effectuées pour trouver un anticoagulant pouvant remplacer la warfarine pour soigner les thromboses et éviter les embolies. Avec plus ou moins de succès. Pourtant, cette nécessité n'est plus à démontrer tant la marge thérapeutique de la warfarine est étroite (on sait que cette molécule était au départ utilisée comme raticide...). Le but est donc de mettre au point de futurs médicaments plus maniables, avec moins d'interactions médicamenteuses et/ou alimentaires. Cela implique de mieux comprendre les différentes étapes de la cascade de la coagulation, ces réactions enzymatiques déclenchées par les fameux facteurs désignés par des numéros allant de I à XIII. Une première salve de nouveautés est attendue aux alentours de 2008-2009, avant une génération encore plus pointue entre 2012 et 2015.

Si la tentative d'AstraZeneca a été infructueuse avec Exanta, qui était chargé d'inhiber la thrombine (facteur II) mais pas de provoquer les graves désordres hépatiques à l'origine de son retrait du marché, cela n'a pas empêché Boehringer Ingelheim de travailler à la mise au point d'un médicament très similaire. En effet, Rendix est lui aussi un inhibiteur direct de la thrombine. Il se trouve actuellement en phase 3 de développement sur près de 27 000 patients.

Certains laboratoires s'orientent vers le développement d'inhibiteurs directs du facteur X. Bayer, leur chef de file, mène des essais cliniques de phase 3 sur le rivaroxaban. D'autres encore envisagent le développement de traitements de troisième génération intervenant sur des maillons plus en amont de la cascade de la coagulation comme les facteurs VII, IX, XI ou XII. L'inhibition de ces nouvelles cibles est censé permettre d'atteindre plus facilement l'équilibre entre l'effet anticoagulant recherché et l'hémostase suffisante pour éviter au maximum tout risque hémorragique.