Homéopathie et troubles de l'appareil digestif - Le Moniteur des Pharmacies n° 2654 du 02/12/2006 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2654 du 02/12/2006
 

Cahier conseil

EN PRATIQUE : LA BOUCHE

AU COMPTOIR : « Ma gingivite me fait énormément souffrir »

« Je souffre de gingivite dès que je n'ai pas une hygiène dentaire impeccable. Je reviens d'un trek et j'ai les gencives douloureuses, gonflées. Elles saignent et ça suppure un peu. Mon dentiste m'avait prescrit l'an dernier un médicament pour lequel il faut une ordonnance, mais il ne revient de vacances que demain. Pouvez-vous exceptionnellement me dépanner ? »

Votre réponse

« Il vaut mieux consulter votre dentiste dès son retour. En attendant, vous pouvez faire des bains de bouche antiseptiques et avoir recours à l'homéopathie qui va soulager vos douleurs. Ces granules de Mercurius solubilis en 5 CH conviennent à ce que vous venez de décrire. Prenez trois granules trois à quatre fois par jour à distance des repas, et laissez-les fondre sous la langue.

Les gingivites

Une mauvaise hygiène buccodentaire est la principale cause de l'inflammation aiguë des gencives et de son cortège de symptômes : rougeur, oedème, saignement, mauvaise haleine. Elle doit être traitée pour éviter l'évolution vers la maladie parodontale.

Par voie orale

Les remèdes homéopathiques sont choisis en fonction des symptômes locaux.

-#gt; Si les gencives ne saignent pas

- Belladonna : les gencives très rouges, gonflées, provoquent une douleur battante.

- Apis : les gencives sont roses et gonflées, les douleurs sont améliorées en buvant une boisson froide, aggravées en buvant un liquide chaud.

-#gt; Si les gencives saignent

- Mercurius solubilis : les gencives gonflées, douloureuses au toucher, rétractées, pâles, saignent facilement et ont tendance à suppurer. L'haleine est désagréable.

- Kreosotum : les gencives sont gonflées, de couleur rouge sombre ou bleuâtre et saignent très facilement. Les douleurs sont comparables à une brûlure atténuée en buvant chaud. L'haleine est très fétide.

-#gt; Posologie : ces médicaments sont à prendre en 5 CH à raison de trois à cinq granules trois à quatre fois par jour.

Localement

A visée antiseptique et anti-inflammatoire, le traitement local est le complément indispensable de la voie orale.

L'exemple type est celui des bains de bouche, trois fois par jour après chaque repas, avec de la teinture mère (TM) de Calendula, 30 gouttes pour un demi-verre d'eau bouillie.

On peut aussi conseiller un massage de la gencive avec 1 goutte de Plantago TM.

Conseils d'hygiène

Attention à ce qui favorise l'apparition de la plaque dentaire et du tartre : un brossage des dents insuffisant, une prothèse dentaire mal adaptée, le tabac. Des détartrages réguliers, au moins une fois par an, sont indispensables.

Les limites du conseil

La gingivite chronique ou sévère avec ulcération justifie une prise en charge par le dentiste et, si nécessaire, par le médecin homéopathe qui mettra en place un traitement adapté. Cette gingivite peut être due à une maladie infectieuse ou métabolique (diabète), une carence vitaminique, des modifications hormonales (grossesse, ménopause).

Les aphtes

Ce sont de petites ulcérations rondes ou ovales à fond jaune, entourées d'un halo rouge et siégeant sur la muqueuse buccale ou pharyngée, s'accompagnant d'une douloureuse sensation de brûlure. D'origine virale, certains facteurs alimentaires favorisent leur apparition : noix, noisettes, gruyère.

Par voie orale

Deux médicaments couvrent la très grande majorité des cas d'aphtes rencontrés.

-#gt; Borax : aphte très douloureux au contact, saignant facilement.

-#gt; Mercurius corrosivus : muqueuse rouge, fond de l'aphte grisâtre, hypersalivation et mauvaise haleine.

-#gt; Posologie : 3 granules de chaque en 5 CH en alternance toutes les deux heures. A espacer selon l'amélioration de la symptomatologie.

Par voie locale

Faire des bains de bouche avec un mélange à parties égales de Calendula TM et Phytolacca TM, 10 gouttes dans un peu d'eau, après les trois repas.

Les limites du conseil

Multiples, récidivants, avec altération de l'état général, non améliorés en 48 heures par un traitement, les aphtes doivent faire rechercher une maladie sous-jacente : maladie de Behçet, maladie de Crohn, sida, carence en fer ou folates. Une aphtose récidivante dite commune, c'est-à-dire sans autre pathologie, nécessite la mise en place d'un traitement de fond par le médecin homéopathe.

Le hoquet

Aigu et isolé, il s'agit d'un épisode gênant mais bénin aux causes diverses : changement brusque de température, absorption d'alcool, repas trop copieux ou avalé trop vite, boissons gazeuses qui provoquent une distension de l'estomac, stress.

Par voie orale

Dans tous les cas, Cuprum 5 CH est à conseiller en prises rapprochées de deux à trois minutes (trois granules cinq ou six fois de suite jusqu'à cessation).

Selon les cas, alterner avec :

-#gt; Nux vomica 5 CH si le hoquet est dû à un repas trop copieux ou avalé trop vite ;

-#gt; Ignatia 15 CH si une contrariété, une émotion en sont la cause. Il est aggravé par le café, le tabac ;

-#gt; Hyoscyamus niger 5 CH, si le hoquet survient après le repas.

Les limites du conseil

Un hoquet persistant ou ne répondant pas au traitement nécessite un bilan médical pour en déterminer l'origine : irritation du diaphragme par une hernie, une dilatation de la rate, des troubles gastro-intestinaux, une atteinte du système nerveux central (tumeur, maladie de Parkinson), une cause toxique ou métabolique (alcoolisme, diabète).

POUR APPROFONDIR : Teintures mères et hygiène buccale

En France, les teintures mères pour préparations homéopathiques d'origine végétale, liquides, sont obtenues par macération de plantes généralement utilisées fraîches dans un mélange hydroalcoolique. Elles sont au 1/10 calculées par rapport à la plante desséchée, soit une partie de plante pour 10 parties de solvants. Ces teintures mères (TM) sont les matières premières ou souches qui serviront par déconcentrations successives à fabriquer les dilutions homéopathiques.

L'utilisation des TM en thérapeutique est donc plus proche de la phytothérapie que de l'homéopathie.

Calendula officinalis

En usage externe, la teinture mère de souci est utilisée comme antiseptique, anti-inflammatoire et cicatrisant. Le souci raccourcit la phase d'épithélialisation, stimule les granulocytes et la synthèse de collagène.

Phytolacca

Le phytolaque est une plante à saponosides à l'origine d'intoxications sérieuses en cas d'absorption de ses fruits. En usage externe, il exerce une activité antivirale, antibactérienne et antifongique.

Hydrastis canadensis

C'est surtout en Amérique du Nord que la racine d'Hydrastis est très utilisée en bains de bouche analgésiques et cicatrisants dans le traitement des ulcérations et autres affections buccales.

Plantago major

Le grand plantain possède des propriétés bactériostatiques et bactéricides, anti-inflammatoires et anti-oedémateuses, astringentes et adoucissantes.

Mode d'emploi

Les teintures mères peuvent être utilisées :

-#gt; pures en massage local ou en application locale avec un Coton-tige,

-#gt; diluées en bains de bouche : dix gouttes pour un peu d'eau bouillie refroidie.

EN PRATIQUE : L'ESTOMAC

AU COMPTOIR : « Je me sens ballonné, le repas était trop lourd »

« Je suis ballonné. J'étais invité à midi et le repas était trop copieux. J'ai bien un médicament mais il faut le prendre loin des autres médicaments. Cela me paraît compliqué avec mon traitement pour le coeur. »

Votre réponse

« Vous devriez essayer l'homéopathie. Simple à prendre, elle est dépourvue de tout risque d'interactions médicamenteuses. Nux vomica convient à votre cas. Prenez-en cinq granules tout de suite mais ne les avalez pas. Laissez-les fondre sous la langue. »

Les ballonnements

Ils correspondent à une sensation de gonflement au niveau de l'estomac ou de l'abdomen, le plus souvent liée à une accumulation de gaz dans l'estomac (aérophagie) et l'intestin (flatulences). Dans l'aérophagie, l'air est avalé avec les mouvements de déglutition et touche surtout les nerveux et stressés qui avalent leurs repas plutôt qu'ils ne mangent. Les flatulences, souvent accompagnées de douleurs abdominales et de troubles du transit, font partie du tableau clinique des troubles fonctionnels intestinaux.

La prise en charge

Le médicament choisi est fonction de la localisation du ballonnement.

-#gt; Prédominance à l'estomac

- Nux vomica 9 CH : ballonnements, éructations et douleurs stomacales surviennent 1 à 2 heures après le repas avec sensation de plénitude et somnolence postprandiale courte. La langue est chargée dans sa partie postérieure.

- Carbo vegetabilis 5 CH : tout se transforme en gaz dès le matin et entraîne un ballonnement sus-ombilical avec douleurs. L'état est aggravé par l'alcool qui provoque une congestion violacée du visage.

- Argentum nitricum 9 CH : ballonnements avec douleurs d'estomac et éructations très bruyantes qui soulagent. L'état est aggravé par les sucreries. A conseiller à une personne très anxieuse.

- Asa foetida 5 CH : gonflement et spasmes de l'estomac et de l'oesophage avec éructations fétides. Une sensation de brûlure à l'estomac remonte à la gorge. Les troubles sont déclenchés par la nervosité.

-#gt; Prédominance au bas abdomen

- Lycopodium 9 CH : gonflement à la ceinture dès la fin du repas avec éructations acides qui ne soulagent pas et émission de vents qui améliorent. Somnolence postprandiale longue et attirance pour le sucré. Cela survient chez une personne qui, malgré une très forte faim au début du repas, est vite rassasiée. En général, l'état s'aggrave vers 17 heures.

- Raphanus 5 CH : météorisme important avec beaucoup de gaz qui ne peuvent pas être évacués.

-#gt; Tout l'abdomen est touché

- China 5 CH : l'abdomen est distendu avec forte soif et goût amer dans la bouche. Aucune amélioration par les gaz ou les éructations. Souvent, une diarrhée est associée.

-#gt; Posologie : pour tous ces médicaments, prendre 3 à 5 granules deux fois par jour avant les repas et au moment des troubles si nécessaire.

Les mesures hygiénodiététiques

Des mesures nutritionnelles appropriées permettent à elles seules de réduire les ballonnements.

En cas de tendance à l'aérophagie, manger dans une atmosphère calme et bien mâcher les aliments, éviter les boissons gazeuses, le chewing-gum. Limiter les aliments qui emmagasinent de l'air (mie de pain, meringue).

Ne pas pratiquer d'activité sportives en période postprandiale.

En cas de flatulences, selon la susceptibilité individuelle, éviter le lait (intolérance au lactose), les édulcorants à base de polyols.

Rétablir la motricité colique pour éviter la rétention des gaz : augmenter l'apport en fibres insolubles peu fermentescibles (céréales complètes), pratiquer une activité physique suffisamment tonique.

Eviter les aliments qui favorisent la fermentation et les gaz : choux, légumes secs au moins transitoirement. Ne pas consommer en excès de fibres solubles (pectines, gommes) : chez certaines personnes, elles sont à l'origine d'une production exagérée de gaz.

En cas de constipation ou diarrhée associées, proposer des probiotiques pour rétablir l'équilibre de la flore colique.

Les limites du conseil

Il faut consulter :

-#gt; en urgence en cas de douleurs abdominales avec arrêt des gaz et des selles ;

-#gt; si les symptômes persistent malgré le traitement.

Les brûlures d'estomac

Ces douleurs brûlantes épigastriques sont le signe d'une inflammation ou d'une irritation de la muqueuse stomacale.

Intolérance alimentaire, abus d'alcool récent, médicaments, stress important, radiothérapie sont les causes les plus fréquentes de gastrite aiguë.

La prise en charge

Elle se différencie par le type de douleurs et les signes accompagnateurs. En cas de doute sur le bon choix, deux remèdes peuvent être pris en alternance.

-#gt; Les douleurs sont brûlantes

- Kalium bichromicum 5 CH : les douleurs sont déclenchées ou aggravées par la bière, surviennent rapidement après le repas et s'accompagnent d'un pyrosis brûlant.

- Capsicum 5 CH : les brûlures sont intenses, comme provoquées par du piment, aggravées après avoir mangé ou bu, en particulier de l'alcool. La soif est vive avec désir d'alcool pour calmer la gastrite.

- Arsenicum album 7 CH : les douleurs sont améliorées en mangeant ou buvant chaud, avec aversion alimentaire. L'origine en est souvent une intoxication alimentaire.

-#gt; Il y a à la fois brûlures et crampes d'estomac

- Argentum nitricum 9 CH : elles font suite à un stress, au trac ou à un abus de sucreries.

Elles irradient vers la gauche sous les côtes et s'accompagnent d'aérophagie. Elles sont aggravées après les repas et par les sucreries.

- Nux vomica 7 CH : les crampes ou spasmes surviennent 30 minutes ou 1 heure après le repas avec besoin de desserrer les vêtements et de faire une courte sieste. Une sensation de plénitude ou de pierre dans l'estomac est présente.

-#gt; Il y a à la fois brûlures et acidité gastrique

- Iris versicolor 5 CH : brûlures pouvant toucher tout le tube digestif de la bouche à l'anus, avec vomissements acides. Cela s'accompagne d'une hypersalivation.

- Robinia pseudo-acacia 5 CH : remontées acides surtout nocturnes aggravées par les graisses. Les vomissements acides irritent les dents.

-#gt; Posologie : pour tous ces médicaments, 3 à 5 granules deux à trois fois par jour avant les repas et au moment de la crise.

Les conseils hygiénodiététiques

Limiter la consommation des aliments qui augmentent la production de sucs gastriques ou demeurent longtemps dans l'estomac. Selon la susceptibilité individuelle, sont concernés les aliments riches en matières grasses (fritures, fromages forts, viandes et poissons gras, fumés ou marinés) ou en fibres (son, légumineuses, légumes crus), ainsi que les aliments irritants ou donnant des gaz (épices fortes, choux, oignons, navets, fruits avec leur pelure ou contenant des petits grains, noix, fruits séchés tels dattes, figues, raisins).

Privilégier les oeufs, les viandes maigres ou bouillies, grillées, rôties, les produits laitiers et les fromages doux, les légumes et fruits cuits ou en conserve, les oranges, pamplemousses et bananes mûres.

Les limites du conseil

Orienter vers le médecin :

-#gt; en cas de douleurs inhabituelles ou nouvelles ;

-#gt; si les brûlures durent depuis plus de 10 jours ou s'accompagnent de selles noires, d'amaigrissement ou si elles ne cèdent pas après une semaine de traitement ;

-#gt; en cas de traitement par AINS.

POUR APPROFONDIR : Nux vomica est un « chef ambitieux et irritable »

Enfant impatient, hyperactif, susceptible, meneur, toujours prêt à partir en guerre, Nux vomica est à l'âge adulte un chef d'entreprise ambitieux, capable de faire plusieurs choses à la fois. Il est aussi autoritaire, irritable pour un rien et ne tolère par la contradiction.

Il se tue au travail et s'intoxique : sédentaire, c'est le roi des repas d'affaires et des bonnes bouffes entre amis où il peut se montrer jovial et gai. Il affectionne la nourriture grasse, l'alcool, le café, le tabac, les épices et autres condiments.

Evidemment, son état digestif s'en ressent. Sa langue est saburrale (recouverte d'un enduit blanc) dans sa moitié postérieure.

Au niveau de l'estomac, les ennuis commencent au moins une demi-heure après les repas avec gastralgie, sensation de pierre, de crampes, nausées, vomissements, hoquet.

Pour se sentir mieux, il desserre ses vêtements et fait une sieste.

Au niveau de l'abdomen, il ressent des douleurs, souffre de hernie. Il alterne constipation spasmodique, faux besoins inefficaces et diarrhée. Il souffre d'hémorroïdes.

Sa sensibilité digestive peut le conduire jusqu'à l'ulcère d'estomac.

Pourtant, Nux vomica se soigne et abuse même de médicaments pour dormir, être en forme, stimuler sa sexualité. Il donne l'impression d'être toujours dynamique, jusqu'à ce qu'il s'effondre d'un coup, laissant place à la dépression.

En homéopathie, les principales indications digestives sont l'indigestion, les suites de repas de fêtes et leur prévention, la constipation avec faux besoins, les hémorroïdes, l'acidité, les gastralgies, la somnolence impérieuse après les repas (15 minutes) et les flatulences.

EN PRATIQUE : LE FOIE ET LA VÉSICULE

AU COMPTOIR : « J'ai un début d'indigestion »

« Je crois que j'ai un début d'indigestion. Tout à l'heure, je me suis laissé tenter par une énorme coupe de glace avec de la chantilly. Depuis, je me sens un peu nauséeux. J'ai tout le temps besoin d'air frais. Une amie m'a proposé de l'aspirine effervescente mais mon estomac ne la supporte pas. Pouvez-vous me conseiller autre chose ? »

Votre réponse

« Manifestement, vous êtes un peu sensible sur le plan digestif. Pour vous, la solution idéale est l'homéopathie. Vous n'aurez pas à craindre ces brûlures d'estomac que vous redoutez. D'autant que l'aspirine que vous a conseillée votre amie n'est pas du tout indiquée dans ce cas. Prenez sans plus attendre cinq granules de Pulsatilla 7 CH. Reprenez-en encore cinq autres dans une demi-heure si vous ne vous sentez pas mieux. Laissez-les bien fondre sous la langue sans les croquer ni les avaler. »

L'indigestion

Ce blocage soudain et transitoire des fonctions digestives se traduit par des troubles qui durent en général 24 à 48 heures. Ils s'accompagnent d'un malaise général, de nausées, de sueurs froides et parfois de vomissements, de maux de tête et de diarrhée. Les causes les plus fréquentes sont un excès ou une intolérance alimentaire ou encore des facteurs exogènes comme le froid, la chaleur ou une contrariété.

Les remèdes

Le choix des souches homéopathiques se fait en fonction des circonstances de déclenchement et des signes personnels de réaction à l'indigestion.

-#gt; La soif est importante

- Bryonia : la soif est peu fréquente mais importante pour de grandes quantités d'eau, la langue est blanchâtre et un goût amer persiste dans la bouche.

L'immobilité parfaite est requise car le moindre mouvement aggrave les nausées et vomissements. Après quelques heures, la survenue de diarrhée est possible.

Cause possible : le froid (température ou aliments et boissons trop froids).

- Arsenicum album : la soif est fréquente mais pour de petites quantités d'eau avec sensation de brûlure à l'estomac.

Les vomissements sont déclenchés par la vue des aliments ou après avoir bu. L'état général est marqué par une grande fatigue avec agitation. Les symptômes sont aggravés la nuit.

Cause possible : les aliments glacés ou avariés.

-#gt; La soif est moyenne

- Nux vomica : aggravation des nausées, des maux de tête et des ballonnements une heure après le repas avec pesanteur gastrique et somnolence postprandiale. Une courte sieste améliore un peu l'état général.

La langue est blanche dans sa partie postérieure, les vomissements soulagent les nausées.

Le sujet est irritable et nerveux.

Cause la plus fréquente : excès alimentaire en quantité et qualité, abus d'alcool ou d'épices.

- Antimonium crudum : la langue est très chargée, blanche sur toute sa surface. Les éructations ont le goût des aliments ingérés. Il y a peu de nausées mais elles sont aggravées par l'odeur des aliments, les selles sont déchiquetées.

Cause la plus fréquente : excès alimentaire en quantité, gloutonnerie.

-#gt; La soif est absente

- Ipeca : la langue est propre ou peu chargée, les nausées permanentes et non soulagées par les vomissements.

A cela s'ajoute une hypersalivation, un dégoût de tous les aliments, une irritabilité.

Causes possibles : abus de graisses, ingestion de fruits verts. Dans ce dernier cas, il y a aussi une diarrhée.

- Pulsatilla : la bouche est amère, les nausées sont améliorées par l'air frais, le mouvement.

Le patient recherche les aliments froids ou l'eau pétillante.

Cause la plus fréquente : intolérance aux aliments gras, pâtisseries, crèmes.

- Ignatia : sensation de vide gastrique, de noeud avec intolérance aux odeurs. L'indigestion a été déclenchée par une contrariété ou une émotion, en particulier chez une personne paradoxale : un repas riche en bonne compagnie passe tout seul, un repas frugal dans une ambiance ressentie comme agressive déclenche des troubles spectaculaires.

-#gt; Posologie : pour tous ces médicaments, 3 à 5 granules en 7 CH, ou 9 CH si les signes psychiques sont retrouvés, au moment des troubles ; à répéter toutes les 30 minutes si nécessaire les deux premières heures, puis toutes les deux heures en espaçant selon amélioration.

L'insuffisance hépatobiliaire

Des excès alimentaires peuvent malmener le foie et la vésicule biliaire va se manifester. C'est l'insuffisance hépatobiliaire, avec son cortège de symptômes : foie un peu douloureux, bouche pâteuse, maux de tête, nausées, mauvaise haleine.

Les remèdes homéopathiques

Ce sont essentiellement des médicaments de drainage du foie et/ou de la vésicule biliaire utilisés en basse dilution.

- Chelidonium : douleur au niveau du foie sous les côtes à droite, irradiant en arrière vers la pointe de l'omoplate droite.

La langue est jaunâtre, pâteuse et un goût amer dans la bouche persiste. L'haleine est fétide.

Les selles jaunâtres flottent à la surface de l'eau ; un mal de tête s'installe au-dessus de l'oeil droit.

- Carduus marianus : douleurs à la partie gauche du foie s'accompagnant d'une perte d'appétit, de goût amer, de nausées ; tendance à la constipation.

- China : même tableau que Chelidonium mais avec beaucoup de ballonnements digestifs, des gaz, de la diarrhée et une fatigue.

- Taraxacum : douleurs hépatiques avec flatulences, langue dépapillée en carte de géographie, d'aspect framboisé.

- Solidago : il n'y a pas de douleurs au niveau du foie mais un goût amer, surtout la nuit et au réveil ; alternance de diarrhée et constipation.

- Bryonia et Nux vomica : sensation de poids sur l'estomac et de vertiges aggravés par le moindre mouvement.

La bouche est sèche avec soif intense de grandes quantités d'eau ; la langue est blanchâtre.

Ces symptômes s'accompagnent de constipation ou de fausses envies.

-#gt; Posologie : ces médicaments sont à prendre en 4 CH, à raison de 3 à 5 granules un quart d'heure avant les trois repas. A espacer au fur et à mesure de l'amélioration.

L'astuce

En cas d'hésitation sur le choix du bon médicament, proposer Chelidonium composé, 3 à 5 granules un quart d'heure avant les trois repas.

Les limites du conseil

Toute douleur violente ressentie dans le dos à la pointe de l'omoplate droite ou ne cédant pas au traitement, toute douleur tenace sous les côtes à droite accompagnée de frissons, un amaigrissement récent doivent faire rechercher une pathologie sous-jacente plus sérieuse comme une obstruction des voies hépatobiliaires, voire une atteinte hépatique.

La prédisposition aux « crises de foie » peut être améliorée par un traitement de fond homéopathique.

POUR APPROFONDIR : Phosphorus, le « brûlant intermittent »

De grande taille, élégant, généreux, passionné, tourné vers les autres, Phosphorus paraît sympathique dès le premier abord d'autant qu'il a des dispositions artistiques et sportives. Mais c'est un anxieux qui s'inquiète particulièrement de sa santé et éprouve des peurs diverses.

Cet altruiste s'épuise vite et est incapable d'un effort soutenu. Il a besoin d'une bonne nuit de sommeil pour être en forme. Il se lève même la nuit pour manger et ne pas défaillir. Phosphorus est en effet fragile : il a tendance à développer des hémorragies, des allergies, à prendre froid et il ressent des sensations de brûlure. Cette fragilité se retrouve au niveau digestif : si la fièvre ne lui coupe pas l'appétit, surtout pour les aliments salés, frais, son estomac le fait vite souffrir : brûlures, régurgitations importantes, gastrite, ulcère.

Son foie est sensible au toucher, atrophique ou hypertrophique ; son atteinte peut aller jusqu'à la nécrose et la stéatose.

La pancréatite chronique s'accompagne de selles blanchâtres et graisseuses.

Principales indications

Phosphorus est un médicament d'affections lésionnelles souvent graves où il joue le rôle de traitement complémentaire en cas de :

-#gt; hépatite virale ;

-#gt; cirrhose ;

-#gt; pancréatite chronique ;

-#gt; ulcère gastroduodénal, dyspepsie ;

-#gt; tendance hémorragique, épistaxis ;

-#gt; préparation aux interventions chirurgicales (prévention des hémorragies) ;

-#gt; fatigabilité excessive.

Un médicament difficile à conseiller

Phosphorus est aussi le médicament de fond de la constitution phosphorique et un des médicaments de la diathèse tuberculinique. A toutes les dilutions il peut provoquer une hématurie.

EN PRATIQUE : LES INTESTINS

AU COMPTOIR : « Dès que je suis en voyage, je suis constipée »

« Dès que je ne suis pas chez moi, je suis constipée. J'ai vite des douleurs intestinales, je veux un laxatif doux. »

Votre réponse

« L'homéopathie me semble plus adaptée. Deux remèdes correspondent exactement à votre cas : Ignatia et Platina en 5 CH, deux fois par jour. En voyage, ils n'irritent pas les intestins. »

La constipation

L'homéopathie n'est qu'un complément aux mesures hygiénodiététiques (alimentation riche en fibres, boissons abondantes, exercice physique...). Elle est sans danger pour les intestins fragiles.

Remèdes homéopathiques

Il faut souvent associer deux ou trois médicaments en alternance.

-#gt; Absence de besoins

- Alumina : selles souvent molles adhérentes, évacuées avec de gros efforts.

- Bryonia : selles volumineuses foncées, dures. Grande soif d'eau.

- Graphites : selles grosses avec mucosités. Ballonnement abdominal marqué.

- Opium : selles petites, comme des billes, dures, foncées. La constipation est bien supportée.

-#gt; Besoins inefficaces

- Magnesia muriatica : douloureuses, les selles très sèches s'émiettent à la marge de l'anus.

- Nux vomica : faux besoins fréquents avec douleurs abdominales, impression de ne pas vider complètement l'intestin. La langue est chargée (partie postérieure).

- Plumbum : selles sèches et dures demandant de gros efforts avec spasme anal douloureux.

-#gt; Cas particuliers

- Causticum : chez la personne âgée et fatiguée.

- Hydrastis : après abus de laxatifs.

- Ignatia : spasmodique et douloureuse (changements d'habitudes, voyages).

- Platina : sans douleur aux changements d'habitudes.

-#gt; Posologie : 3 à 5 granules deux fois par jour des souches choisies en 5 CH.

Limites du conseil

Consulter lors de constipation inhabituelle ou douloureuse avec fièvre, sang ou glaires dans les selles et si elle alterne avec de la diarrhée. Une constipation ancienne nécessite un traitement de fond, du ressort du médecin.

La diarrhée aiguë de l'adulte

Son installation est brutale et sa durée d'évolution inférieure à trois semaines. Ses causes sont diverses : turista, toxi-infection, excès, épidémies virales, stress.

Remèdes homéopathiques

Le choix des souches (voir tableau page 9) est guidé par l'origine de la diarrhée, ses modalités et ses signes (douleurs, gaz, fatigue, fièvre, nausées et vomissements). Associer si besoin des remèdes symptomatiques des nausées et vomissements et des mesures hygiénodiététiques (boire, éviter les aliments riches en cellulose, les produits laitiers, les corps gras et le pain complet). Une diète de 24 h peut être proposée pour mettre l'intestin au repos.

-#gt; Posologie : 3 à 5 granules en 7 ou 9 CH toutes les deux heures ou après chaque selle. Espacer selon amélioration.

Pour Aconit et Dulcamara : une dose en 15 CH dès que possible puis 3 à 5 granules en 7 CH après chaque selle.

Limites du conseil

La consultation médicale est nécessaire en cas de diarrhée chronique ou survenant chez un nourrisson, ou accompagnée de sang ou de fortes douleurs ou s'il n'y a pas d'amélioration en 24 à 48 heures malgré le traitement.

Les spasmes intestinaux

S'inscrivant le plus souvent dans les troubles fonctionnels intestinaux, ces douleurs sont plus ou moins familières, sans rythme particulier, majorées après les prises alimentaires ou améliorées par l'émission de gaz mais qui ne réveillent jamais la nuit. Une hypersensibilité digestive avec diminution du seuil de tolérance à la douleur est en cause.

Remèdes homéopathiques

- Colocynthis 9 CH et Magnesia phosphorica 9 CH : la douleur spasmodique est améliorée plié en deux ou couché en chien de fusil, par la pression forte et la chaleur.

- Dioscorea 9 CH : la douleur spasmodique est améliorée en se penchant en arrière et aggravée par la flexion.

- Cuprum 9 CH : les douleurs sont à type de crampes, à début et fin brusques, améliorées en buvant de l'eau froide, aggravées au toucher.

- Nux vomica 9 CH : les spasmes débutent une demi-heure après le repas et obligent à desserrer la ceinture. La somnolence postprandiale est améliorée par une courte sieste.

- Ignatia 9 ou 15 CH : la douleur spasmodique est déclenchée par une émotion, une contrariété, des soucis chroniques, un surmenage.

- Momordica 5 CH : les douleurs situées dans l'angle gauche du côlon s'accompagnent de beaucoup de gaz.

-#gt; Posologie : 3 à 5 granules au moment des douleurs à renouveler si nécessaire 15 minutes plus tard.

Conseils hygiénodiététiques

Trop de légumes verts ou de fruits (fibres solubles) favorise la distension colique, source de douleurs chez les personnes sensibles. Son, légumineuses, peau des fruits et des légumes (fibres insolubles) peuvent irriter le côlon.

Limites du conseil

Toute douleur abdominale violente ou inconnue doit alerter sur la possibilité d'une pathologie sous-jacente sérieuse.

POUR APPROFONDIR : Pulsatilla, la « douceur apparente »

Timide, douce, pudique, rougissant et pleurant encore plus facilement, soumise à ses parents, même adulte, Pulsatilla garde un comportement puéril et un visage jeune, recherche la consolation, parle facilement de ses maladies et croit qui lui promet la guérison. Sa grande peur : être abandonnée ou ne pas être aimée. Elle passe facilement de bonne à mauvaise humeur et fait tout pour ne pas démériter.

Ses problèmes sont essentiellement circulatoires mais sa digestion n'est pas sans problème au moindre écart. Pulsatilla n'a pas soif et est vite rassasiée. Aliments gras, beurre, pâtisseries, glaces lui donnent nausées, vomissements, mauvaise haleine, ballonnements, pesanteur, diarrhée, éructations aigres ayant le goût des aliments absorbés. Le tout peut persister des heures et s'accompagner de maux de tête. L'air frais améliore sensiblement. Pour rester en bonne santé, Pulsatilla est condamnée à l'austérité.

Principales indications digestives

Diarrhée avec selles de consistance variable, dégoût et intolérance aux matières grasses, désir et intolérance aux glaces et pâtisseries.

EN PRATIQUE : L'ANUS

AU COMPTOIR : « Mon père est en pleine crise hémorroïdaire »

« Mon père a des hémorroïdes. Il ne m'a pas donné plus d'explications si ce n'est qu'il ne veut pas de suppositoires. »

Votre réponse

« Un médecin doit l'examiner. En attendant, il ne vous a rien dit sur ses symptômes et je ne connais pas ses antécédents. Je lui propose des gouttes homéopathiques pendant deux jours : Æsculus composé, 15 gouttes toutes les deux heures dans un peu d'eau à garder une minute sous la langue avant d'avaler. Et, en complément, la pommade Æsculus composé. »

La crise

Externes ou internes, les hémorroïdes sont des dilatations variqueuses des veines de la muqueuse du rectum et de l'anus.

Par voie orale

Les médicaments de la crise sont actifs sur les veines.

Æsculus hippocastanum est systématique et soulage la congestion veineuse et les grosses hémorroïdes externes saignant rarement, les douleurs piquantes comme des aiguilles, la lombalgie associée. En fonction des symptômes, ce remède est à associer à une ou deux autres souches.

-#gt; Hémorroïdes procidentes

- Aloe : elles sont en grappe, suintantes avec tendance à la diarrhée. Elles sont améliorées par le froid local.

- Muriaticum acidum : elles peuvent sortir durant la miction ; très douloureuses au moindre contact. Elles sont améliorées par le chaud.

- Nux vomica : constipation associée, saignements possibles. Amélioration par le froid.

-#gt; Hémorroïdes qui saignent

- Collinsonia : crise survenant pendant la grossesse.

- Hamamelis : saignement très facile noirâtre ; fatigue disproportionnée. Amélioration par le froid.

-#gt; Thrombose

- Lachesis : couleur violacée. Douleur au toucher et sensation de constriction dans l'anus. Amélioration par le saignement et le froid. Remède de crise hémorroïdaire à la ménopause.

-#gt; Prurit

- Paeonia : volumineuses, inflammatoires, suintantes. Aggravation au toucher. Douleurs intolérables avant et après la selle.

- Ratanhia : suintement, brûlure et prurit avec possibilité de fissure anale associée. Douleurs persistant après la selle. Amélioration temporaire par le froid.

-#gt; Posologie : 3 à 5 granules en 5 CH en alternance toutes les deux heures en cas de douleurs importantes. A espacer selon amélioration.

Traitement local

Il est le complément indispensable de la voie orale.

- Lavage avec du savon au Calendula.

- Suppositoires Æsculus composé, 1 à 2 par jour pour les hémorroïdes internes.

- Pommade Æsculus composé ou Æsculus Paeonia, 2 à 3 applications par jour pour les hémorroïdes externes.

Conseils hygiénodiététiques

Eviter la sédentarité, les longues périodes de station debout ou assis, les efforts violents, les abus d'alcool, de piments et la constipation.

Limites du conseil

Toute présomption d'hémorroïdes doit donc faire l'objet d'un diagnostic médical pour en rechercher la cause exacte. Le conseil vise uniquement à soulager la crise en attendant la consultation. L'homéopathe peut agir sur la prévention des récidives en prescrivant des médicaments de terrain.

POUR APPROFONDIR : Intérêt du traitement de fond

Les hémorroïdes font partie d'un ensemble qui caractérise le terrain du sujet. L'homéopathe va intégrer leur traitement dans le traitement de fond.

Les remèdes de fond

Les hémorroïdes s'inscrivent dans différents condivs.

-#gt; Digestif : qu'il s'agisse d'atonie digestive (Graphites, Thuya, Kalium carbonicum), d'insuffisance digestive (Lycopodium), de congestion hépatique (Nux vomica, Carduus marianus, Sulfur).

-#gt; Surcharge pondérale : Ammonium muriaticum, Lachesis, Sulfur.

-#gt; Ménopause ou andropause : Sepia, Lachesis.

Ces médicaments sont prescrits en 9 CH, une fois par jour avec selon le condiv une dose supplémentaire en 15 CH une fois par semaine. -

COMMUNIQUEZ ! HOMÉOPATHIE ET TROUBLES DE L'APPAREIL DIGESTIF

RÉALISEZ VOTRE VITRINE : Granules légers contre poids sur l'estomac

Le concept

#gt; L'événement : les repas de fin d'année

#gt; Le message : pour éviter les lendemains de fête qui déchantent, l'homéopathie soulage les troubles digestifs bénins.

#gt; La couleur : blanc, rouge et or

Les slogans

#gt; « Troubles digestifs passagers, passez à l'homéo »

#gt; « Troubles digestifs : l'homéopathie passe à table »

#gt; « Mal au ventre ? Des granules et ça repart ! »

Les fournitures

- Panneau en polystyrène extrudé

- Papier vinyle blanc ou peinture

- Table de camping ou planche avec deux tréteaux

- Nappe, vaisselle et couverts en plastique de fête

- Chandelier

- Houx

- Lettres adhésives

- Pochoir

- Chute de toile cirée rouge

- Bolduc

- Tubes de granules et doses d'homéopathie

Plan de la vitrine

- Poser la chute de toile cirée rouge au sol.

- Installer la table de fête.

- Déposer des tubes d'homéopathie noués par un bolduc dans les assiettes.

- Plier les feuilles A4, façon menu, devant les assiettes.

- Suspendre au plafond le panneau de fond en polystyrène extrudé comprenant le slogan en lettres rouges et l'élément décoratif au pochoir.

Détail d'un élément du décor

Le contenu du menu peut être varié :

- des conseils hygiénodiététiques contre les brûlures d'estomac, les ballonnements ou l'indigestion...

- la solution anti-gueule de bois : « Pour prévenir la gueule de bois, prendre une dose de Nux vomica 9 CH avant le repas et sucer trois granules de Paullinia sorbilis 5 CH avant et après le repas » ;

- des informations sur une souche : « La noix vomique (Nux vomica) est un remède très utilisé pour soigner les troubles digestifs : indigestion, suites de repas de fête, douleurs gastriques, somnolence après les repas ou flatulences ».

DES CONSEILS POUR VOTRE RAYON : Un rangement par traitement

Selon l'organisation de l'officine, l'offre en homéopathie peut être cantonnée dans un meuble spécifique en zone arrière ou derrière le comptoir ou encore les deux rangements peuvent cohabiter.

Un niveau entier

Si vous optez pour une exposition partielle de l'homéopathie derrière le comptoir, réservez les plus grands facings et les étagères à hdiv des yeux aux produits qui constituent les demandes les plus courantes, à savoir les produits pour les voies respiratoires et les traitements concernant les problèmes dermatologiques. Et les troubles digestifs dans tout cela ? Les spécialités concernées peuvent être exposées sur un niveau entier, soit sur l'étagère la plus haute, soit sur la quatrième en partant du haut. Divisez l'étagère en fonction des types de pathologies (antinauséeux, antidiarrhéiques, troubles de la digestion). Les réglettes doivent permettre de visualiser rapidement les maux auxquels s'adressent les références. Veillez à afficher lisiblement le prix, qui peut parfois être un frein à la demande spontanée d'homéopathie chez certains clients. Privilégiez une seule marque pour plus de clarté, même si cela n'empêche pas d'en proposer une autre placée près des tubes de granules. Ces derniers, non exposés, trouvent leur place dans un meuble à tiroir derrière le comptoir.

Une place dans le linéaire conseil

Bien organiser le meuble dédié au conseil à l'arrière permet de développer considérablement ce segment, y compris en homéopathie. Pour plus de clarté, organisez le meuble en deux parties distinctes, avec l'allopathie d'un côté et l'homéopathie de l'autre. Listez les problèmes digestifs les plus fréquents et les produits homéopathiques que vous souhaitez proposer. Rangez les produits par type de pathologie et par traitement complet. Vous pouvez scinder le rangement de l'homéopathie contre les troubles digestifs en deux compartiments : l'un pour les traitements réservés à la digestion et aux troubles digestifs (ballonnement, dyspepsie, somnolence postprandiale, colique), l'autre aux troubles du transit (constipation et diarrhées).

A l'intérieur des tiroirs, indiquez la pathologie traitée sur chaque séparateur. Ajoutez une fiche reprenant les souches préconisées, le rappel de la symptomatologie, la posologie et les éventuels conseils diététiques à donner.

LES MOTS POUR CONVAINCRE : La carte de la personnalisation

L'homéopathie s'adresse autant au malade qu'à sa maladie et séduit forcément des patients à la recherche d'une solution personnalisée. Ils seront contentés, à condition que le pharmacien prenne le temps de poser des questions pour tenter de définir précisément le profil du patient. Une vraie carte à jouer sur ces pathologies digestives ponctuelles incommodantes mais sans gravité.

La complexité est un frein

La complexité de la démarche même de l'homéopathie et de la proposition qui en découle peut déconcerter. La description de la matière médicale peut, au mieux, faire sourire les « homéodouteux » et, au pire, faire passer le professionnel pour un apprenti sorcier. A lui de faire preuve de psychologie lors de son interrogatoire pour obtenir les informations importantes pour la sélection des souches sans avoir à poser les questions qui, même fondées, peuvent paraître trop farfelues. Cela exige néanmoins une connaissance sans faille de quelques souches. Il n'y a aucune raison d'hésiter à conseiller ces souches en parallèle de solutions allopathiques.

L'aigu seulement

Là encore, un interrogatoire bien mené doit permettre de distinguer un problème aigu d'un état chronique. Ceci est essentiel car le conseil officinal ne doit s'attacher qu'aux problèmes ponctuels. Le traitement de fond est et doit rester du ressort du médecin homéopathe.

User et abuser de médicaments sans jamais consulter peut traduire une peur de la consultation. Charge à l'équipe de rassurer et de préciser que le médicament est délivré pour soulager, mais qu'il ne dispense pas d'une visite chez le médecin. Insistez toujours sur l'aspect occasionnel que doit prendre l'utilisation de laxatifs même en homéopathie. Identifier la chronicité d'une pathologie permet aussi de mettre en exergue des causes répétitives (consommation d'alcool, tabac, excès alimentaires, stress professionnel, abus d'alcool), avec tact et doigté.

Un coup de pouce, rien de plus

Présentez la solution que vous proposez en homéopathie comme une aide efficace au soulagement. Ni plus, ni moins qu'un autre médicament, il ne s'agit pas d'un produit miracle. Insistez sur le fait que « jouer les prolongations » passe par le respect des règles hygiénodiététiques. Les mauvaises habitudes sont peut-être à modifier sans tarder. Rappelez systématiquement quelles sont les bonnes.

DOCUMENTEZ-VOUS

LIVRES

Le Guide de l'homéopathie

Dr Bernard Chemouny, éditions Odile Jacob

Généraliste et chargé de l'enseignement de l'homéopathie à l'hôpital Saint-Jacques, le Dr Chemouny a réactualisé son ouvrage grand public mais présentant un intérêt certain au comptoir. La première partie est un bon rappel sur l'homéopathie : ses fondements, les médicaments. La seconde est un guide pratique du traitement des maladies les plus courantes classées par appareil. Conseils hygiénodiététiques et limites de l'automédication et/ou du conseil apportent un plus. Une matière médicale de plus de 100 souches permet de conforter le bon choix des médicaments. On s'étonnera seulement du choix du nombre de granules par prise, limité à 2 alors qu'un consensus s'est fait pour un nombre de 3 à 5.

La prescription en homéopathie

Dr Alain Horvilleur, éditions Vigot

Cette 3e réédition confirme son intérêt pour les professionnels de santé. Le classement alphabétique des maladies facilite l'accès à chaque pathologie. Puis le traitement adapté fait appel à un arbre décisionnel : par symptômes principaux et selon les cas, en tenant compte des symptômes concomitants, de la causalité, des modalités, de la localisation. Ceci demande de consacrer un peu de temps à son patient pour le conseiller au mieux. La matière médicale en fin d'ouvrage apporte des renseignements complémentaires sur les principales souches.

Conseiller l'homéopathie

Dr Philippe Picard, éditions Boiron

Trente-cinq ans de pratique homéopathique en tant que médecin ont permis à l'div d'aller droit à l'essentiel pour les pathologies courantes. Après des questions-réponses qui englobent la plupart des interrogations posées au comptoir sur l'homéopathie, les maladies sont traitées de façon claire avec un nombre limité de souches, ce qui facilite un repérage rapide, et en posant bien les limites du conseil.

Des renvois en bas de page permettent de n'oublier aucun des aspects du traitement.

L'div aborde enfin la notion de type sensible en dressant douze portraits homéopathiques. La petite taille de cet ouvrage permet de le garder à proximité du comptoir.

Homéopathie : soins et conseils

Dr Martine Gardénal, éditions Guy Trédaniel

Destiné au grand public, aux thérapeutes et aux pharmaciens, ce livre, construit comme un abécédaire, repose sur trente ans d'expérience et de prescriptions homéopathiques. Les maux se succèdent de A à Z accompagnés de conseils et d'indications de traitement et les souches.

On sera plus surpris de trouver pêle-mêle des considérations sur le téléphone portable ou le temps qui passe. L'éditeur prend soin de préciser qu'il ne s'agit pas uniquement d'un livre sur l'homéopathie mais aussi d'un « ouvrage ouvert sur la vie ». Don't acte.

Menthe et homéopathie : à éviter

Le menthol contenu dans l'huile essentielle de menthe (poivrée, des champs) exerce un effet vasoconstricteur capillaire. Au niveau de la muqueuse sublinguale, il limite ainsi la résorption des remèdes homéopathiques et réduit leur activité.

Les produits contenant du menthol ne doivent donc pas être pris avant des granules homéopathiques, sauf s'il s'agit de gélules à avaler. Ils peuvent être pris après l'homéopathie en respectant un intervalle de 30 minutes à 1 heure entre les deux prises.

Le reflux gastro-oesophagien

Le reflux gastro-oesophagien correspond au passage d'une partie du contenu gastrique dans l'oesophage. Typiquement il se manifeste par un pyrosis avec renvois acides. Sa prise en charge par homéopathie, du ressort du médecin, associe un médicament régulateur de la motilité gastro-oesophagienne (en général Nux vomica), un médicament actif sur les remontées acides et la sensation de brûlure oesophagienne choisi en fonction des signes associés et un médicament de terrain.

Chez la femme enceinte, où le reflux gastro-oesophagien est d'origine mécanique et dû à la compression de l'estomac par l'utérus, le traitement est plus codifié et accessible au conseil : il associe des mesures hygiénodiététiques (fractionner les repas, marcher après) à la prise de Nux vomica 5 CH et Iris versicolor 5 CH, 3 granules de chaque avant les prises alimentaires.

Pour éviter la gueule de bois

Les bons repas peuvent aussi laisser des souvenirs digestifs douloureux. Pour les prévenir, prendre Nux vomica 9 CH, une dose avant le repas. Si les boissons alcoolisées promettent d'être également variées, ajouter Paullinia sorbilis 5 CH, 3 granules après avoir bu et après le repas.

Nausées du mal des transports

Tabacum, Petroleum, Cocculus, Nux vomica sont les principales souches utilisées pour soulager les nausées occasionnées par le mal des transports. Le succès n'est pourtant garanti qu'à condition d'appliquer la loi de similitude et donc de savoir ce qui soulage ou aggrave le malaise : grand air, nourriture, odeur d'essence, yeux fermés...

Proposer une formule composée qui convienne à tous : Cocculine, Dolitravel, Nausetum, Homéogène 21, Cocculus Complexe Lehning 73.

Chirurgie digestive et reprise du transit

Avant l'intervention

- La veille : China 9 CH, une dose pour éviter les saignements et compenser les pertes liquidiennes, et Nux vomica 9 CH, une dose pour améliorer la tolérance à l'anesthésie.

- Le matin : Arnica 9 CH, une dose comme antalgique et antitraumatique.

Après l'intervention

- Arnica 15 CH, 1 dose au réveil comme antalgique, et Raphanus 5 CH pour faciliter l'évacuation des gaz (trois granules toutes les 30 minutes puis toutes les heures en espaçant dès obtention de l'effet attendu). Le soir, Nux vomica 9 CH une dose.

- Le lendemain matin : Opium 15 CH, une dose pour réduire les effets secondaires de l'anesthésie, y compris sur la motricité intestinale. Le soir, Nux vomica 9 CH 1 dose.

- Continuer Arnica 7 CH 5 granules le soir et Calendula 7 CH cinq granules le matin pour favoriser la cicatrisation.

- En cas de hoquet : Hyoscyamus 15 CH, une dose trois jours de suite.

Paratyphoidinum B et coquillages

Paratyphoidinum B est un biothérapique obtenu à partir de cultures de Salmonella paratyphi B. A utiliser systématiquement en cas d'intoxication ou d'indigestion due à des coquillages, moules, huîtres.

-#gt; En curatif : une dose en 15 CH dès le début des troubles, à répéter 6 heures après. A associer à Veratrum album 7 CH et Arsenicum album 7 CH, 3 granules de chaque toutes les heures pendant deux heures, puis toutes les deux heures jusqu'à la fin des troubles.

Ce protocole convient pour traiter en première intention une turista.

-#gt; En préventif : si antécédent d'indigestion par les crustacés et que l'on va en consommer à nouveau : 1 dose en 15 CH avant le repas.

Vous sentez-vous régulièrement en insécurité dans vos officines ?


Décryptage

NOS FORMATIONS

1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.

Les médicaments à délivrance particulière

Pour délivrer en toute sécurité

Le Pack

Moniteur Expert

Vous avez des questions ?
Des experts vous répondent !